L’été qui brűle...

par rosemar
vendredi 3 août 2018

 

"Je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quitté. C’était lui qui pour finir m’avait empêché de désespérer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible."

Dans cet extrait de son oeuvre, intitulée L'été, Camus décrit avec lyrisme, les ruines romaines de Tipasa, dans une lumière éblouissante qui rappelle celle de l'été...

 

L'été, la saison des bonheurs ! Le mot même nous ravit et nous étonne par sa simplicité et son évidence...

Une dentale éclatante, une voyelle réitérée, et l'été nous offre sa briéveté, un temps si court, comme un éclat de vif argent, comme une brûlure soudaine.

L'été brille, s'anime, étincelle et s'évanouit, l'été nous emporte dans un souffle de lumières.
Parfums touffus de l'été, parfums intenses et prégnants, cigales enivrantes, aux échos sans cesse renouvelés !

J'aime l'été qui brûle, l'été fulgurant, l'été si fugace...
Ce mot si familier venu du latin "aestas" remonte, en fait, à un lointain ancêtre grec, le verbe "aitho", "brûler".

L'été associé à l'ardeur, à la brûlure, qui pourrait s'en étonner ?

L'été, saison des soleils éblouissants, des chaleurs torrides et intenses nous fait voir des incandescences d'éclats...
L'été brûle la peau, il dore les visages de splendeurs nouvelles, il apporte des teintes brunes.

La brûlure, c'est aussi "l'estuaire" qui semble bouillonner," l'éther" où l'air est plus pur et le rayonnement du soleil plus intense.

C'est "l'Ethiopien", au visage brûlé, "aithiops", en grec, l'homme au visage d'été.

Ces mots, "l'estuaire, l'éther, l'Ethiopien" sont formés sur le même radical ancien...

Et l'été évoque des images si variées de mer étincelante, de voiles tanguant sur les vagues miroitantes, de sables aux dorures ondoyantes...

Des embrasements de couchers de soleils, des ciels sombres couverts d'étoiles, des harmonies de bleu, des envols d'hirondelles, des jets d'eau qui se parent d'enluminures.

Des calanques aux falaises calcaires, des étourdissements de rochers qui descendent vers la mer, des écumes de blancheurs.

L'été fait resplendir des parfums, des couleurs, des rayonnements...

L'été nous ravit et nous emporte dans ses replis de lumières, il fait trembler les pins de bonheurs, il prolonge les jours et nous fait appécier des nuits apaisantes d'étoiles...

 

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