Le malaise Aubenas

par Didier Vincent
mercredi 15 juin 2005

Comme tout humain normalement constitué, je me suis sincèrement réjoui de la libération de Florence Aubenas et de Hussein Announ. Il n’y a rien de plus important qu’un être, sa vie et sa Liberté, porteur de toute l’Humanité que chacun de nous est, c’est cette humanité là que nous célébrons à travers la libération de Florence et Hussein. Là est l’essentiel bien sûr.

Mais cette célébration disons « humaniste » - je ne trouve pas d’autre mot - n’est-elle pas là aussi pour nous cacher une partie de la réalité, comme une fumée devant la monstruosité de la situation ?

Cette situation, quelle est elle ?

Des ravisseurs qui ont gagné sur toute la ligne : 1/ ils ne sont pas les salauds qu’on pensait qu’ils étaient puisqu’ils ont relâché les otages en vie 2/ on a beaucoup parlé d’eux 3/ quoiqu’on en dise, ils ont du toucher une rançon (on va y revenir) 4/ ils laissent un pays divisé dans ses querelles internes et donc affaibli (on va y revenir aussi)

De leur point de vue, du beau travail.

A quoi correspond dans ce contexte tragique tout ce tapage politique et médiatique ? On nous traite comme des demeurés : mais oui mes petits, vous savez dans ces affaires, on ne peut pas tout dire, rentrez bien gentiment chez vous, laissez les grands faire ! Et comme il ne faut pas en parler, et bien tout le monde en parle, et bien sûr pour ne rien dire ou dire n’importe quoi.

Une rançon ? Vous n’y pensez pas. Mais alors Florence a été libérée pour ses beaux yeux bleus ? Peut-être me direz vous, mais on nous prend pour des demeurés...

« Seuls les Services Officiels de la France sont vos interlocuteurs » a dit l’ancien Premier Ministre au sein même de l’Assemblée Nationale devant nos élus en s’adressant aux preneurs d’otages. Il est bien clair que Serge July et le patron de RSF sont des membres éminents de la DGSE. On nous prend pour des demeurés.

Je passe sur l’épisode roumain, pathétique.

Tout cela m’amène à ne plus avoir aucune confiance dans les gens qui nous gouvernent au sens large ni dans la presse. Je crois que je ne suis pas le seul et c’est en cela que je dis que la pays est affaibli.

Nous n’avons pas à être bien fiers !


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