100 000 immeubles détruits, la moitié des bâtiments rasée, 1,7 million de déplacés : le terrible bilan à Gaza
par taktak
mardi 5 décembre 2023
Il y a tout juste un mois nous montrions cartographie interactive l’ampleur des destructions causés par les bombardements israéliens contre la bande de Gaza. Des bombardements massifs et manifestement indiscriminés puisqu’ils frappaient déjà plus du quart de la population civile.
Alors qu’Israel a relancé sont entreprise de destruction massive, mettant fin à la trêve et refusant le cessez le feu ordonné par l’Assemblée Générale de l’ONU, c’est déjà plus de 15 000 palestiniens dont un grand nombre d’enfants qui ont été tués dans les bombardements. Au moment où l’hiver s’installe, les deux millions de palestiniens de Gaza se retrouvent sans abris, sans ressource et sans les éléments de nourritures et de soin essentiel pour survivre. L’ONU estime le nombre de déplacées à 1,7 million de civils.
Dans une analyse actualisée au 2 décembre 2023, la BBC – principal média audivisuel britannique dépendant donc d’un gouvernement allié de celui du régime de Tel Aviv – décompte la destruction de 100 000 batiments à Gaza sur la base de nouvelles analyse d’images satellites.
Il convient de souligner que les fournisseurs d’images satellites américains ont délibéremment choisi de priver les médias et ONG de l’accès à des images satellites permettant de mesure l’ampleur du conflit. Ceux là même qui lorsqu’ils s’agit de la guerre en Ukraine n’ont eu de cesse que d’alimenter en image la soit disant « informations en sources ouvertes ». En vertu de l’Amendement Kyl-Bingaman (KBA), adopté dans la NDAA de 1997, les entreprises américaines ne peuvent pas diffuser d’images d’Israël avec une résolution plus élevée que celle distribuée par entreprises non américaines. Le fournisseur européen Airbus n’a publié tout simplement aucune image de Gaza. Démontrant ainsi qu’il ne s’agit pas là de sources d’information fiable et indépendante, mais appartenant bien à l’appareil de guerre, militaro informationnel, du bloc impérialiste euro atlantique. En conséquence, les seuls images satellite généralement exploitées sont les images du système européen copernicus, qui sont de faible résolution (une dizaine de mètres).
Les images satellite commandées par la BBC révèlent l’étendue des destructions à travers Gaza, montrant que près de 98 000 bâtiments pourraient avoir été endommagés.
Les images satellite ont été prises le jeudi 30 novembre, avant le début d’e la trêve de sept jours, désormais terminée avec la reprise des bombardements massifs par l’armée de Tel Aviv.
Des images de drones et des vidéos vérifiées montrent également des bâtiments et des quartiers entiers réduits en ruines après les frappes aériennes israéliennes et les combats sur le terrain.
La carte suivante figure en rouge les zones détruites, les zones en gris représentent les zones bâtie non directement endommagées.
Alors que le nord de Gaza a été au centre de l’offensive militaire israélienne et a supporté l’essentiel des destructions, les dégâts s’étendent à toute la bande
Contrairement à la propagande diffusée par le régime Netanyahu et son armée, si les destructions sont massives dans le nord de la bande de Gaza, elle frappe également le sud de l’enclave, au delà du Wadi Gaza. Les analyses des images satellites révèlent ainsi 98 000 bpatiments endommagés, d’après l’analyse de données compilée par Corey Scher du Graduate Center de la City University de New York et Jamon Van Den Hoek de l’Oregon State University. Elle repose sur la comparaison de deux images distinctes, révélant des changements dans la hauteur ou la structure des bâtiments suggérant des dommages.
Au nord les villes de Beit Lahia et Beit Hanoun rasés
après avoir été l’objet d’un tapis de bombes, lancée par l’aviation mais aussi l’artillerie, les deux villes ont été démolies. Les bulldozers ont même commencé à effacer les décombres en traçant des routes et des déblais, mais aussi des fortifications pour l’armée d’occupation israélienne.
Beit Hanoun
Le camps de réfugié de Shati, sur la cote nord de Gaza est un autre exemple tragique de destruction massive
Des destructions massives visent le sud de Gaza démontrant les mensonges du régime israéliens
C’était la base de la rhétorique et du bourrage de crane mené par le régime israéliens : l’armée israélienne ménerait des combats dans les règles de la guerre puisque les palestiniens seraient prévenus des frappes dans le nord de l’enclave, alors que le sud serait préservé et serait une zone sûre. Outre le fait que l’ampleur des destructions, y compris les hopitaux, les écoles et même les bâtiments de l’ONU, dans le nord démontre que c’est bien les populations civiles qui sont frappées de façon indiscriminée, alors que le déplacement forcé de population civile relève du crime de guerre, les images satellites montrent de façon évidente que le sud de Gaza est aussi la cible de bombardements massifs.
Face aux bombardements suivant les menaces de l’armée israélienne, ce sont des centaines de milliers de civils palestiniens qui s’entassent pourtant dans le sud de Gaza. Où ils sont pourtant ciblés par les bombardements israliens qui frappent également massivement Deir Al Balah, Khan Younis et Rafah. A Khan Younis, plus de 15% des bâtiments ont ainsi été détruits par les bombardements.
La moitié des bâtiments de Gaza détruits
Un projet d’analyse cité dans plus de 120 articles de presse a révélé qu’Israël pourrait avoir endommagé ou détruit plus de la moitié de tous les bâtiments du nord de Gaza à la mi-novembre. Plutôt que d’utiliser des images optiques, l’évaluation s’appuie sur des données radar satellitaires accessibles au public et sur un algorithme spécialement développé pour déduire les dommages aux bâtiments. La méthode, développée par Corey Scher, titulaire d’un doctorat. candidat à la City University de New York et Jamon Van Den Hoek, professeur agrégé de géographie à l’Oregon State University, est une solution scientifique créative qui aide les journalistes et le public à percer le brouillard du conflit. Scientific American s’est entretenu avec Scher et Van Den Hoek pour en savoir plus sur leur travail et les défis liés à la mesure du véritable impact de la guerre moderne.