C’est dans ce contexte, que nous avons adopté 6 textes, traduisant dans la loi, les engagements pris par le Président

par eric bothorel député
jeudi 10 août 2017

Hier, un des nombreux huissiers auprès duquel j’allais prendre congés pour quelques jours me confiait : « en 20 ans de maison, c’est la première fois que je travaille jusqu’à une date aussi avancée ».

5 semaines de session parlementaire après, le nouvel horizon est moins celui des vacances que celui de la préparation de la rentrée et son projet loi de finances, entre autres.

Avant cela, quelques mots sur l’immersion dans l’hémicycle, ses codes et ses excès.

Il y a fort à parier que cet espace tant (mal) habitué à résonner des joutes « testostéronées » d’un hémicycle à majorité masculine s’accommode peu de l’arrivée des femmes que le renouvellement a permis. Et les pratiques d’hier tentent de résister sous l’impulsion de quelques députés, attachés certainement à faire perdurer l’art de la petite phrase, du cri spontané, de l’interpellation virile.

La puérilité rivalise avec la virilité. Ainsi, on aura eu le droit, pendant ces semaines à cette pratique récurrente qui consiste, depuis les bancs de l’opposition à couvrir d’un bruit celle ou celui qui prend la parole pour un temps compté, dans l’espoir de le, la, faire échouer à aller jusqu’au bout de son propos. C’est drôle. Enfin, j’ai le sentiment que ceux qui s’adonnent avec constance à ce petit jeu y prennent du plaisir. L’opposition nous fait la leçon sur l’amateurisme, et se gausse de ses exploits à la buvette. Pourtant, à ce jeu-là, j’imagine que si nous décidions d’en adopter les codes, et à notre tour, de pourrir chacune des interventions de l’opposition, nous ne serions pas mauvais. N'excluons pas non plus la compétition que certain se livrent en vue d'augmenter leur compteur "d'interventions courtes" comptabilisées ici ou là ( chez nosdeputes.fr) , et qui glorifient les "oh la la" les "c'est pas vrai"... Nous l'avons testé pour vous, ça marche. Et à défaut d'un travail de fond, vous pouvez passer pour un député superactif, si le coeur vous dit de crier par dessus le brouhaha. Et ce n'est pas faute, pour François de Rugy de mettre un peu d'ordre. Voilà pour la forme.

Sur le fond, nous aurions privé l’opposition de débats, nous comportant tel un rouleau compresseur…. Rouleau compresseur qui leur aura quand même laissé 70% de temps de parole. Et ce pour entendre assez régulièrement qu’il faudrait prendre du temps, beaucoup de temps pour ne rien faire. Ou que nous devrions aller beaucoup plus loin dans les réformes (ce qui, venant des ex majorités, est toujours croustillant et révélateur du temps perdu, par les autres), mais pas tout de suite, pas maintenant. Le travail en séance aura ainsi permis à l’opposition, à grand renfort d’amendements d’exprimer tous les désaccords qu’elle avait avec nos textes à grand renfort d’arguments posés, exposés. Sérieusement ? Non, il convient d’admettre, que souvent, c’était d’abord l’occasion pour elle de prendre une énième fois la parole pour asséner, qui la théorie de la lutte des classes, qui un fait d’actualité très éloigné du débat censé nous réunir. Cet exercice se répétant, je l’avoue, il m’a traversé l’esprit de déposer un amendement pour réclamer une prime de pénibilité en lieu et place de l’IRFM, tant, il est pénible de subir un MOOC anti grand capital, anti patron, anti startup, anti tout…auquel je ne m’étais pas inscrit et qui n’était pas à l’ordre du jour.

C’est dans ce contexte, que nous avons adopté 6 textes, traduisant dans la loi, les engagements pris par le Président. Et je suis fier d’y avoir pris part.

Eric Bothorel / député LREM


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