La marche des fiertés, un combat pour l’égalité

par Dominique Bertinotti
samedi 26 juin 2010

La marche des fiertés de ce samedi 24 juin 2010 est un rendez-vous fraternel entre tous, lesbiennes, gays, bi et trans de Paris, des banlieues et de la France entière, et tous ceux qui partagent cette belle volonté de vivre, tous ensemble, dans l’égalité des droits au sein de la communauté nationale. La marche parisienne est emblématique, point d’orgue des célébrations et des espoirs qui s‘expriment dans toute la France au travers des marches en région.

Violences, discriminations : malgré plusieurs décennies de progrès que la gauche a porté et soutenu, le mots d’ordre de cette marche est encore une fois marqué du sceau des inquiétudes qui marquent encore la vie des homosexuel(le)s dans le pays des droits de l’Homme. L’association SOS Homophobie, à l’écoute quotidienne des victimes, a reçu 1259 appels et courriels en 2009 signalant des faits d’homophobie. Soit 4 cas par jour ! Ces chiffres sont la face cachée de l’immense iceberg des brutalités que subissent chaque jour nos concitoyens. L’affaire du Paris foot gay, club victime d’homophobie dans le sport, les difficultés rencontrées par les organisateurs de Kiss-in à Paris et à Lyon, ou encore ces jeunes femmes et adolescents jetés à la rue suite à leurs coming-out recueillis par l’association Le Refuge à Montpelier et aujourd’hui à Paris nous rappellent que le combat, le respect des choix individuels et du mieux vivre ensemble se mène chaque jour !

La France de 2010 garde encore trop souvent les yeux fermés sur ces faits. Songeons à la situation catastrophique vécue à quelques kilomètres du centre de Paris, dans nos banlieues par des Femmes et des Hommes terrorisés dans leur quotidien. Comment accepter que certains de nos concitoyens ne puissent vivre leur choix de vie que dans la clandestinité ? Que penser de cette polémique stérile autour d’un film éducatif, le baiser de la Lune ? Un ministre qui s’oppose à sa diffusion dans les écoles primaires parce que traiter de ces sujets en primaire, « semble prématuré ». Maire d’un arrondissement placé sous le signe de la diversité, je ne peux qu’être sensible à ces situations intolérables, inégalitaires et les combattre.

Face à ces attaques, le monde LGBT revendique depuis plusieurs années une pleine et entière égalité, menant de front préventions, sensibilisations, réflexions sur la mémoire, sur les différentes formes de parentalités,... Mais la tâche est immense sur le plan légal mais surtout sur le plan éducatif. L’apprentissage et le respect de la diversité et de l’égalité des droits doivent représenter, plus que jamais une garantie du bien vivre ensemble dans notre société en crise. Nous, à gauche, ne faiblissons jamais pour défendre haut et fort nos valeurs, oser la réflexion, l’écoute, l’audace sur tous les sujets de sociétés, et pour combattre sans relâche l’homophobie qui n’est que l’un des visages de la peur et de la haine de l’autre. Déjà en 2007, Ségolène Royal avait porté le combat de l’égalité des droits : droit au mariage, droit à l’adoption, droit à la procréation. Aujourd’hui encore, ce combat demeure d’actualité. Une France plus juste est aussi une France qui crée les conditions d’une pleine reconnaissance de toutes les différences, au delà des préférences sexuelles, des choix de vie, du niveau social, du lieu de vie. Un riche travail de réflexion nous attend encore entre le monde associatif et les responsables politiques pour créer, loin du communautarisme, un bien vivre ensemble, durable, responsable et respectueux de chacun.

En tant qu’élue parisienne de gauche, maire d’un arrondissement emblématique, je soutiens le mot d’ordre de la marche des fiertés de samedi et porte l’espoir d’un projet politique ambitieux marqué du sceau de l’égalité des droits et de la lutte contre toute forme de discrimination.

Dominique BERTINOTTI
Maire du IVème arrondissement

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