Terreur Al-Aqsa : Israël en guerre contre son agresseur, le Hamas

par Sylvain Rakotoarison
lundi 9 octobre 2023

« Au-delà des bilans humains, sans précédents côté israélien, le revers infligé à Israël est, comme en 1973, d’une brutalité symbolique inouïe. Le Hamas a porté la guerre sur le sol israélien avec une intensité jamais vue depuis la création de l’État hébreu en 1948. » (Benjamin Barthe, "Le Monde" le 7 octobre 2023).

On pourra tordre par tous les bouts les mots, leurs significations : après le déclenchement de ce qui est plus qu'un acte terroriste mais un véritable acte de guerre appelé opération Al-Aqsa, Israël est la victime et le Hamas est l'agresseur. Comme l'Ukraine est la victime et la Russie est l'agresseur dans la guerre déclenchée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il n'y a qu'après un lessivage de cerveau en Russie ou en Iran qu'on aurait l'audace de dire l'inverse. Chez certains, l'audace est d'ailleurs sans limite.

La forte émotion qui s'est évidemment répandue à travers la planète après le début de cette véritable invasion d'Israël par le Hamas pourrait retourner une "opinion internationale" qui était pourtant plutôt favorable au peuple palestinien. Ce n'est évidemment pas l'intérêt de la cause palestinienne de montrer que les bourreaux sont dans le camp palestinien. Plus de 600 morts du côté israélien, voire bien plus, des centaines d'otages civils, des milliers de personnes blessées, et la réaction forcément mécanique de l'armée israélienne fera que les morts et les blessés se compteront aussi du côté de la Bande de Gaza, avec son lot de désespoir, de détresse dans une région du monde qui, depuis trois quarts de siècle, n'a jamais été en paix. Parmi les quelque 500 jeunes participants à un festival musical (appelé aussi rave party), la moitié a été sauvagement assassinée, d'autres ont été pris en otages et servent de boucliers humains. Pratiques de barbares.

Faut-il dire que le Premier Ministre Benjamin Netanyahou n'attendait pas un tel spectacle d'horreur pour justifier sa position très ferme contre le Hamas ? Pourtant, en plus des victimes israéliennes (des journaux iraniens titraient salement : Israël humilié), il n'a pas de quoi se réjouir : malgré une unité nationale qui permet à la nation israélienne de se serrer les coudes face à l'ennemi, qui sera toujours de courte durée, il faudra bien expliquer un jour pourquoi les services de renseignements israéliens n'avaient pas vu venir une opération militaire d'une si grande envergure, sans précédent depuis 1948, sur terre, par mer, et même par les airs au moyen d'ULM. 5 000 roquettes ont été lancées de la Bande de Gaza vers le territoire israélien le 7 octobre 2023, comme pour saluer étrangement le cinquantième anniversaire du commencement de la guerre du Kippour (le 6 octobre 1973), l'agression de l'Égypte contre Israël.

Maintenant, il faut craindre le pire. La réaction de l'armée israélienne va être sans pitié et c'est le peuple palestinien qui trinquera. Le Hamas l'avait-il pensé ? Israël veut assiéger Gaza et détruire définitivement le Hamas. Ce sera long, et surtout, ce sera douloureux, cela va coûter en vies humaines, hélas. Mais Benyamin Netanyahou a-t-il le choix quand son pays est si durement attaqué ? Il l'a répété : « Nous sommes en guerre (…). L'ennemi paiera un prix sans précédent. ». Sans-précédent.



Comme le remarque le journaliste du quotidien "Le Monde", cette nouvelle flambée de violences ne ravit pas les pays arabe : « La nouvelle guerre de Gaza aura une résonance inévitablement régionale. Le coup de force du Hamas percute de plein fouet le processus de normalisation israélo-arabe, entamé à l’été 2020, avec la reconnaissance de l’État hébreu par les Émirats arabes unis et Bahreïn, suivis par le Maroc. Une dynamique relancée ces derniers mois par les tractations saoudo-américaines visant à déboucher sur l’ouverture de relations diplomatiques entre le royaume et l’État hébreu. » (Benjamin Barthe). Le seul point qui fait vivre encore un peu d'espoir, c'est que les habitants de la Cisjordanie refusent de suivre le Hamas dans ses délires de bourreau.

En France, le conflit israélo-palestinien hystérise beaucoup le débat public et les réseaux sociaux. Cette nouvelle guerre donne l'occasion plus ou moins larvée d'exprimer un certain antisémitisme, j'aurais tendance à dire, un antisémitisme d'extrême gauche, d'islamo-gauchisme, à ne pas confondre avec l'antisémitisme d'extrême droite (qui se rejoignent tout de même dans la haine).

Faut-il choisir son camp ? La position de la France comme de la plupart des pays, c'est la coexistence pacifique et la stabilité avec deux États, Israël et l'État palestinien. La paix ne peut se construire qu'entre deux belligérants. Mais depuis trois générations, le "monde" est las de ces morts, de ces massacres. En commettant autant d'horreurs en si peu de temps, le Hamas a simplifié, en quelque sorte, l'analyse géopolitique de la situation.

En ce qui concerne la France, l'invasion du Hamas a tué, parmi les centaines de victimes, au moins une ressortissante française, peut-être quelques autres Français dont l'ambassade n'a plus de nouvelles. Prendre position pour le Hamas, c'est clairement prendre position contre la France, prendre position pour le terrorisme islamique et prendre position contre tous nos intérêts tant économiques que culturels. Cette caricature, ce n'est pas moi qui la propose, ce sont les terroristes enragés du Hamas qui nous l'ont imposée. Le choix est donc vite fait.




Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (08 octobre 2023)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Terreur Al-Aqsa : Israël en guerre contre son agresseur, le Hamas.
Les Accords d'Oslo.
Shimon Peres.
Le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahou après sa nouvelle victoire.
Emmanuel Macron à Pithiviers en 2022.
Covid-19 : comprendre la situation épidémique en Israël.
Covid-19 : la France plus vaccinée qu’Israël.
Naftali Bennett, Premier Ministre d’Israël à la place de Benyamin Netanyahou.
Israël 2020 : Benyamin Netanyahou vs Benny Gantz (3e round).
Benyamin Netanyahou a 70 ans.
Les élections législatives israéliennes du 17 septembre 2019.
Poisons et délices de la proportionnelle.
Les enjeux des élections législatives israéliennes du 9 avril 2019.
Golda Meir.
La lutte contre l’antisémitisme est l’affaire de tous !
Les Accords de Camp David.
La naissance de l’État d’Israël.
Massacre à Gaza.
Tentative de paix en 1996.
Un géant à Jérusalem.
L'un des derniers Sages d'Israël.
Israël est une démocratie.
Yitzhak Rabin.
Le Président Peres.
Ariel Sharon.
Ehud Olmert.
Benyamin Netanyahou III.
Yasser Arafat.


 


Lire l'article complet, et les commentaires