Bénin : les « Zemidjain », taxis-motos pollueurs mais nourriciers

par Kilosho Barthélemy
mardi 22 août 2006

Les taxi-motos au Bénin ont souvent été accusés de contribuer à la pollution de l’environnement, sans oublier qu’ils font vivre de nombreuses familles dans ce pays.

Pour aller au travail, au marché, à l’école, les béninois, utilisent les moyens de transport les plus rapides et les moins coûteux : les Zémidjan, ces taxis-motos polluant et qui pullulent dans tout le pays. Zémidjan signifie, « prends-moi vite » et ce nom a été attribué à ces taxis-motos pour leur souplesse et leur rapidité dans la circulation intense qui se remarque dans la ville de Cotonou, capitale du Bénin. Tous les gens qui sont pressés de partir sur leurs lieux de travail, aux marchés, aux rendez-vous importants, empruntent ce moyen de transport. Le développement de cette activité est la conséquence du chômage des années 1980 pendant lesquelles une grande partie du personnel de la fonction publique en Afrique de l’Ouest, ne parvenait pas joindre les deux bouts à la fin du mois. Ils avaient décidé de faire "l’extra muros" (cumul des fonctions) pour parvenir à vivre. Ces taxis-motos sont visibles dans toutes les villes de l’Afrique de l’Ouest, de Cotonou, à Yaoundé au Cameroun, de Lagos au Nigeria, à Lomé au Togo. Il existe plus ou moins trente milles taxis-motos dans la seule ville de Cotonou et le tarif pour les déplacements interurbains est abordable pour l’ensemble de la couche de la population urbaine ; le tarif interurbain est de 150 francs CFA par personne et le chiffre d’affaire journalier peut varier entre 2500 FCFA et 3000 FCFA, soit 2 dollars US ce qui est nettement supérieur au salaire moyen journalier d’un cadre de la fonction publique ou du secteur privé. Mensuellement, les chauffeurs propriétaires des taxis-motos gagnent 90.000 FCFA et les taxis en location perçoivent la moitié de ce revenu soit 45.000 FCFA parce que le tarif mensuel de location d’un taxi-moto, est de 45.000 FCFA. Le revenu de ces taxis-motos est largement supérieur au salaire mensuel d’un cadre d’une société privé qui gagne en moyenne, 80.000 FCFA soit 240 dollars US par mois. Les revenus issus de ce mode de transport, permettent de nourrir, de soigner sa famille et de supporter les frais scolaires des enfants. Cependant, la présence de ces taxis-motos dans la ville de Cotonou, a augmenté le taux de CO2 ce qui est nuisible pour la santé de nombreux habitants de la ville : plusieurs cas de toux et de bronchites sont signalés dans les hôpitaux de la Capitale. Le Gouvernement, à travers la Mairie de la Capitale, avait instauré une taxe de 20 CFCA par journée de travail pour créer des petits garages destinés à faire la vidange régulière des moteurs afin de diminuer la fumée provoquée par ces taxis-motos dans la ville.


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