Energie : pas assez chère, mon fils !

par jms - DiaBlog
vendredi 12 mai 2006

Nous sommes des drogués de l’énergie, et il est urgent de nous désintoxiquer.

Chacun d’entre nous s’affole à la vue de l’évolution du prix du pétrole et de sa répercussion sur le prix du litre d’essence. Pour certains, cette envolée pourrait bien être une réelle chance de se détacher de notre dépendance à l’énergie fossile.

Cette thèse est extraite du livre de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean : Le plein s’il vous plaît.

Ingénieur conseil, l’un (Jancovici), économiste, l’autre (Grandjean), ces deux polytechniciens ne font pas dans la dentelle, je dirais même qu’ils nous foutent les jetons !

Partant du principe incontestable que les réserves de pétrole ne sont pas inépuisables, ils prévoient une production maximale dans les années 2020, puis une décroissance qui conduira à une crise définitive quand l’offre ne pourra plus répondre à la demande. Ajoutez à cela les conséquences du réchauffement de la planète, et vous avez le tableau de notre société de demain.

Bon, alors, que fait-on ? On se rabat sur le charbon, on mise sur les énergies renouvelables, sur le nucléaire ? On compte sur les progrès de la technologie pour consommer moins ?

Selon nos deux compères, ce n’est pas de ce côté (seul) que se trouve notre salut. Le charbon coûte trop cher à extraire, et surtout pollue énormément. Les énergies renouvelables, quand bien même on réussirait à tripler leur production dans les décennies à venir, ce serait loin d’être suffisant. Pour le nucléaire, passer des 5% de production mondiale aujourd’hui à 75% nécessiterait de construire 8000 centrales en 50 ans...

Dans les progrès de la technologie, les économies réalisées ne sont pas à la hauteur de l’augmentation de la consommation constatée par ailleurs, donc le bilan est négatif.

Quelle solution, alors ? Jancovici et Grandjean proposent, ni plus ni moins, d’augmenter les taxes sur les énergies polluantes ! Le but ? Obliger (il n’y a pas d’autre mot) les acteurs (industriels et particuliers) à consommer moins tout en apportant aux gouvernements des moyens supplémentaires pour développer les recherches sur les énergies alternatives et pour financer les reconversions indispensables.

Ainsi le prix du carburant arriverait en 2020 aux environs de 3€ le litre, grâce (enfin si on peut dire) à une augmentation de 6 à 8% l’an. Bien sûr, toutes les autres énergies polluantes (fioul, gaz, kérosène, etc.) y passeront également.

L’avantage de cette solution, c’est qu’ainsi programmée et connue de tous, elle apporterait une gestion plus aisée, sans crise brutale.

Le pire dans tout ça, c’est que les deux auteurs sont assez convaincants dans leur démonstration.

Avons-nous le choix ?

Des extraits de leur livre

PS : D’ailleurs, cette proposition de taxation ne vous rappelle-t-elle pas la taxation supplémentaire sur les cartes grises des véhicules neufs et d’occasion (mis en circulation après le 1 juin 2004) émettant plus de 200g/km de CO2 qui s’appliquera au 1 juillet 2006 ?


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