Requiem pour Paloma

par Jean Pierre Repiquet
mercredi 30 août 2006

Un des cinq ours lâchés il y a quatre mois dans les Pyrénées est mort !

Des randonneurs découvraient, le 25 août, au pied d’une barre rocheuse escarpée, près de Loudenvielle, la dépouille de Paloma, une belle slovène de quatre ans et quatre-vingt kilos. La gendarmerie de Bagnères-de-Luchon, aussitôt alertée, dépêchait sur place ses meilleurs enquêteurs. La dépouille du malheureux animal, transporté par hélicoptère à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, s’y trouve toujours à fins d’autopsie. En l’attente des résultats officiels, la discrétion est de mise dans les milieux proches de l’enquête. Il ressort toutefois des premières investigations que la paisible plantigrade se trouvait au bord d’une falaise située à 2100 mètres d’altitude, en train de contempler, admirative, son nouveau domaine, lorsqu’elle fut violemment poussée dans le vide.

 

Mais par qui ? Et pour quel mobile ?

 

Quelques indiscrétions laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un mouton irascible qui, dans un geste de colère incontrôlée, se serait livré à l’irréparable. Agacé par le fort accent étranger de la belle et excédé par ses déplorables habitudes alimentaires, l’autochtone aurait, d’un "coup de boule" vengeur dans le bas du dos, expédié "l’envahisseuse" dans l’autre monde.

 

La colère des faibles est toujours redoutable !

 

Il ne s’agit, bien sûr, que d’une hypothèse. Toutefois, si elle devait se vérifier, le gouvernement se trouverait dans une situation bien embarrassante. La nature xénophobe, voire raciste, du crime ne peut échapper à l’opinion publique déjà défavorablement orientée par le battage médiatique orchestré autour du "triomphal retour des ours".

 

On ne sait trop quel bénéfice politique Nelly Olin, notre ministre de l’environnement, comptait tirer de l’opération, mais elle en est pour ses frais ! Il semble que l’investissement très important consenti par l’Etat pour mener à bien cette opération ait fortement indisposé les ovins locaux qui peinent à survivre dans ces vallées sauvages en l’absence d’aides publiques significatives. La ministre a déjà déclaré, dans un souci d’apaisement, qu’il n’était pas question de nouvelle "réintroduction" avant les élections présidentielles de 2007, et qu’elle "préférait compter sur des naissances issues de couples mixtes..."

 

Dans cette affaire, on le voit, la coupable complaisance le dispute au sordide, et ce qui n’était, au départ, qu’un tragique fait divers pourrait bien finir par avoir des répercussions politiques inattendues !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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