Claude Malhuret dénonce la « mauvaise république » du guide suprême !

par Sylvain Rakotoarison
samedi 6 mai 2023

« Après l'incendie des cars de gendarmerie il y a un mois à Sainte-Soline, le 1er mai, à Paris, ce sont les policiers eux-mêmes qui ont été transformés en torches vivantes. Semaine après semaine, l'ultragauche et les Black Blocs programment l'escalade, avec l'insurrection pour objectif. » (Claude Malhuret, le 3 mai 2023 au Sénat).



L'ancien président de Médecins sans frontières, et l'ancien ministre, Claude Malhuret, qui fut également le maire de Vichy de 1989 à 2017, a toujours eu le sens des belles formules. Il les utilise en particulier au sein du Sénat dont il est membre depuis septembre 2014 et où il préside un petit groupe politique représentant les indépendants (à l'origine, des sénateurs LR de tradition libérale, sociale et européenne, qui ont soutenu Emmanuel Macron).

Le mercredi 3 mai 2023, le sénateur Malhuret est ainsi revenu sur les violences inacceptables qui ont eu lieu en marge des manifestations du 1er mai 2023 dans plusieurs grandes villes françaises, au cours de la séance des questions au gouvernement présidée par Gérard Larcher.

On aurait pu penser que la question, qui s'adressait à la Première Ministre Élisabeth Borne, portait sur la police, sur les violences, sur la nécessité de les réprimer pour rétablir l'ordre... mais sa formulation a débordé sur le leader de France insoumise, jusqu'à exprimer l'indignation du sénateur contre la sape systématique de nos institutions par Jean-Luc Mélenchon qui a atteint un nouveau degré d'infamie le 1er mai 2023.

Voici sa description à peine caricaturale : « Balayée la réforme des retraites, le guide suprême de la France soumise à Poutine, vêtu d'un manteau de cuir qui aurait fait fureur dans les années 1930, nous a expliqué lundi, avec les gestes de la main et du menton en vogue à l'époque, qu'il fallait "mettre à bas la mauvaise République". Ce n'est pas un énième dérapage verbal. ».

Et d'évoquer aussi un autre incident, la question au gouvernement d'un député FI le 2 mai 2023 : « Hier, à l'Assemblée Nationale, l'un de ses sous-fifres s'est chargé de l'exégèse lors des questions d'actualité au gouvernement. Il commence en s'adressant à vous, madame la Première Ministre : "Policiers brûlés, les coupables, c'est vous !". Il continue : "La Ve République permet d'agir sans le peuple et, contre lui, elle n'est plus légitime. À bas Macron et la mauvaise République. Vive la Constituante et la VIe République. Le 14 juillet, vous aurez votre prise de la Bastille". ».


Claude Malhuret parlait ainsi du député FI Antoine Léaument (33 ans) qui a été outrancier contre la République dans la formulation de sa question (qui n'était pas une question) dont il faut rappeler ici les termes exacts et exhaustifs, aussi militants que stupidement révolutionnaires : « En vous acharnant, vous abîmez la démocratie. Vous abîmez la démocratie en utilisant les outils les plus autoritaires de la Ve République. Vous abîmez la démocratie en bafouant la Constitution en vertu de laquelle la République est "le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple". Vous abîmez la démocratie en utilisant la police non pour garantir le droit à manifester, mais pour le réprimer. Votre bilan, c’est la violence. Ça suffit ! Policier brûlé, journalistes frappés, manifestants mutilés : les coupables, c’est vous ! Nous apportons notre soutien à tous les blessés. Vous opposez le peuple au peuple, pas nous ! Vous vouliez tourner la page des retraites : c’est raté ! Vous reportez tous vos projets de loi. Vous ne savez plus où vous allez, et où que ce soit, les casseroles vous accompagnent ! Vous ne pouvez plus gouverner. La crise est maintenant politique. La Ve République permet d’agir sans le peuple et contre lui : elle n’est plus légitime. En bafouant ses principes républicains, vous accélérez sa chute et la vôtre. Alors, oui, à bas Macron et la mauvaise République ! Vive la constituante et la VIe République ! Ici, c’est la France, celle d’un peuple insoumis, celle d’une nation née de la Révolution ! On ne fait pas taire le peuple, on l’écoute. On ne le méprise pas, on le respecte. On ne le réprime pas, on lui obéit. Nous ne céderons pas ! Vous vouliez en avoir fini le 14 juillet, mais vous aurez votre prise de la Bastille ! ».

Pendant qu'Antoine Léaument lâchait son indigeste logorrhée antirépublicaine, sa collègue FI Sophia Chikirou balançait un lâche « Vive la révolution ! ». Elle a continué dans l'invective lors de la réponse du Ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a en effet rétorqué : « Je n’ai pas entièrement saisi votre question, mais j’ai compris que vous n’étiez pas content et que vous n’aimiez toujours pas la police. Après les violences absolument inacceptables de la journée d’hier, qui ont blessé 405 policiers et gendarmes, dont un policier qui a reçu un cocktail Molotov à la tête, chacun l’a vu à la télévision, qui aurait pu en mourir et qui est brûlé au deuxième degré, je regrette sincèrement que vous n’ayez pas un mot, dans cette première question au gouvernement, pour ces pères et ces mères de famille. Cela démontre bien votre humanisme… Nous sommes habitués à votre haine à l’encontre de la police, monsieur Léaument ! Ce à quoi nous ne sommes pas habitués, en revanche, c’est que vous n’ayez même pas un mot pour les trois militants du parti communiste agressés par les black blocs. ».

Et pendant que le ministre insistait sur le lâchage des communistes : « Et si le parti communiste a publié ce matin un communiqué très clair pour soutenir les forces de l’ordre, qui protègent le droit de manifester, et pour condamner les violences des black blocs, vous assumez manifestement d’être complices de ces violences puisque vous refusez de condamner, devant les représentants du peuple, les gens qui abattent notre démocratie à coups de cocktail Molotov ! », au même moment, Sophia Chikirou a cru intelligent de lancer : « Les communistes, prenez-les, on vous les donne ! » (les communistes, pourtant leurs alliés, apprécieront certainement).

Dans un tel climat de guerre civile voulu par les mélenchonistes, Claude Malhuret voulait revenir à la sauvegarde de la République et de la démocratie ce 3 mai 2023 : « Cette névrose obsessionnelle de se croire chaque jour le 13 juillet 1789, comme d'autres se prennent pour Napoléon, pourrait sembler ne mériter qu'une consultation à Sainte-Anne. Méfions-nous, pourtant : les émeutes et parfois même les insurrections ont souvent été déclenchées par des dingues, et je conseille à ceux qui ne l'ont pas encore fait de se documenter sur la VIe République que nous propose la France irrécupérable. La Ve serait vite regrettée comme un modèle de démocratie. Cette tenaille entre les violences dans la rue et la zadisation de l'Assemblée Nationale, qui dure depuis des mois, est en train peu à peu de saper la confiance des Français dans leurs institutions et de dissoudre lentement le respect pour l'ordre républicain. Dans ce contexte, je veux rendre hommage au jeune policier de 27 ans brûlé avant-hier et toujours hospitalisé, mais aussi aux 405 membres des forces de l'ordre blessés ce jour-là et aux 1 083 blessés depuis le début de l'année en accomplissant leur mission. ».



La Première Ministre Élisabeth Borne lui a répondu par le respect tant du droit à manifester que du devoir de maintenir l'ordre public. Et elle n'a pas pu s'empêcher d'aborder le sujet le plus important de la question de Claude Malhuret : « Monsieur le président, vous évoquez également les nouvelles outrances du leader de la France insoumise. Celles-ci s'inscrivent dans une remise en cause permanente de nos institutions. Elles sont une nouvelle étape pour saper la confiance de nos concitoyens dans notre démocratie. "À bas la mauvaise République", dit-il. Chacun le sait bien, pour Jean-Luc Mélenchon, la seule bonne République, c'est lui. Pour notre part, nous sommes et nous resterons du côté de la République et de l'ordre républicain. ».

Chaque jour, le leader de FI et ses sbires démontrent par l'absurde à quel point la Cinquième République est nécessaire à notre démocratie, que sans elle, ce ne serait plus qu'immobilisme et désordre, violence et guerre civile. Heureusement que le Général De Gaulle a su léguer aux générations suivantes des institutions solides et efficaces qui, tout en faisant de la France l'une des plus grandes démocraties du monde, est devenue enfin une nation capable d'être gouvernée, même par un peuple aussi irascible et inquiet que le nôtre. Claude Malhuret, en mettant le doigt sur ces propos totalement irresponsables de FI, montre ainsi que la menace contre notre République est bien réelle. Et qu'il s'agit de la défendre contre tous les partis de l'anti-France. Aux armes, citoyens !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (03 mai 2023)
http://www.rakotoarison.eu


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