La France second consommateur de pesticides !

par la fourmi
mercredi 22 février 2006

Alors que les recommandations de la politique de santé nutritionnelle sont de manger davantage de fruits et légumes, la France est le second consommateur de produits phytosanitaires au monde.

La France est le second pays consommateur au monde et le premier utilisateur européen de produits phytosanitaires (appelés également pesticides), avec un peu plus de 100 000 tonnes déversées chaque année. Ces produits regroupent les herbicides, les fongicides, les insecticides, les rodenticides, etc.

Le Monde du 21/02/06 rapporte qu’une étude publiée dans la revue américaine Environmental Health Perspectives vient de montrer que la concentration de pesticides organo-phosphorés retrouvée dans l’urine d’enfants scolarisés en primaire diminuait lorsque ceux-ci étaient alimentés avec des légumes et fruits bio exempts, par nature, de pesticides de synthèse.

Le quotidien note qu’en France "6,5 % des fruits et légumes testés dépassent la limite maximale autorisée : 20 % des salades sont non conformes, mais aussi des citrons, des oranges, des mandarines, ainsi que des pêches et des poires, selon les contrôles effectués en 2003 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF)".

Toujours selon le journal, les "autres pays sont confrontés au même problème. En Grande-Bretagne, par exemple, l’ONG Soil Association a constaté que 84 % des fruits et légumes distribués dans les écoles contenaient des résidus dont 65 % provenaient de plusieurs produits sur un même aliment.

De son côté 60 millions de consommateurs s’alarme, dans son numéro de janvier : "Il ne devrait pas y avoir plus de deux ou trois résidus, si l’on respecte les bonnes pratiques agricoles".


Et pourtant, il faut savoir que les cancérologues européens recommandent de manger environ 600 g de fruits et légumes quotidiennement (en donnant une préférence aux crudités et fruits crus) pour protéger au mieux sa santé.

Il est en effet bien établi maintenant que les petits mangeurs de fruits et légumes ont une fois et demie à deux fois plus de risques d’être atteints d’un cancer, et ce quelle que soit la localisation. Au cours des trente dernières années, plus de 250 études d’observation de type écologique (comparant les populations), cas-témoins (comparant des malades à des non malades) ou prospectives ont établi une relation entre la consommation de fruits et/ou de légumes et le cancer. Dans plus de 80 % d’entre elles, un effet protecteur d’un ou plusieurs groupes de fruits ou légumes a été trouvé (extrait du "Document d’accompagnement du guide alimentaire pour tous destiné aux professionnels de santé", PNNS, Septembre 2002).

Rappelons la campagne du PNNS : les fruits et légumes jouent un rôle protecteur contre les maladies cardio-vasculaires, les cancers, l’obésité et le diabète. Il est souhaitable de manger au moins 5 fruits et légumes au cours de la journée. Voir aussi l’intervention très complète de Denis Corpet sur le site Agrosciences

De son côté, le site APRIFEL (Agence fruits et légumes frais) recense plus de 50 articles traitant du cancer.

Donc, plus on mange de fruits et légumes bénéfiques à la santé, plus la quantité de produits chimiques ingérés augmente, sauf si ces aliments subissent le minimum de traitement et s’ils sont lavés correctement.

On sait également que la peau des fruits et légumes renferme aussi de grandes quantité d’antioxydants, parfois plus que le fruit lui-même !

Aussi, pour le Pr Dominique Belpomme, cancérologue à l’Hôpital européen Georges-Pompidou et fondateur de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (Artac) : "Les limites réglementaires en matière de résidus de pesticides ne protègent pas les gens contre les maladies". Ce n’est pas la dose qui fait le poison, mais la répétition d’une dose, même infiniment petite, tout au long d’une vie. Il est scientifiquement prouvé que ces molécules perturbent le système de reproduction. Elles sont non biodégradables, s’accumulent dans la graisse humaine et se transmettent de la mère à l’enfant."

Le cancérologue a d’ailleurs établi 30 règles individuelles (on les trouve sur Internet) pour se protéger du cancer. Plusieurs concernent l’alimentation - consistant, à la fois, à éviter les contaminants cancérogènes et à absorber autant d’antioxydants naturels que possible..

De leur côté 50 % des agriculteurs se protègent mal et ont peu d’informations disponibles pour effectuer le choix des équipements appropriés aux produits phytosanitaires.

Pour la première fois, les fabricants de phytopharmaceutiques (nom qui remplace le mot pesticides, pour minimiser les peurs) seront présents au Salon international de l’agriculture.

Souhaitons qu’ils puissent y mesurer l’attirance des Français aujourd’hui pour les produits naturels, et qu’à défaut d’une agriculture raisonnée (très controversée (voir sur mon blog), nos agriculteurs se tournent vers une agriculture enfin raisonnable.

Voir le livre du Pr Belpomme Guérir du cancer ou s’en protéger

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