Un célèbre inconnu (4)

par olivier cabanel
mercredi 16 août 2023

Cest l’histoire d’un mec…

j’ai eu le grand honneur d’être invité à sa table...je vous raconte.

Avec mon groupe, Padygros, dont je vous raconterais l’histoire bientôt, nous faisions régulièrement des TV à Genève, et lors d’une de celles-ci, en 1974 , appelée « cabaret », j’eus la surprise de découvrir un mec peu ordinaire, il s’appelait Coluche, et n’avait pas la notoriété qu’il eut par la suite.

Il n’avait pas encore sa salopette rayée, juste un pantalon rose bonbon, et un pull signé Coluche…

mon groupe, Padygros, faisait partie du programme, et en regardant attentivement, on voit notre banjoïste, quitter la scène emportant son micro. Lien

Il faut croire que notre prestation avait plu au grand artiste, puisqu’à la fin de l’émission, il vint me voir, en me disant, vient avec tes copines...et tes copains, et si tu trouves un resto encore ouvert, je veux dépenser mon cachet avec vous tous.

Ce ne fut pas simple, mais je trouvais à cette heure avancée de la soirée, un resto, face à la gare de Cornavin, un bistrot qui accepta de nous recevoir…

le repas fut épique.

Il avait 300 balles à dépenser, et ce ne fut pas simple, car après les 12 escargots de l’un, suivait la tarte tatin d’un autre, avec entrecoupés des plats divers et variés, entrecôtes, choucroute, fondue, j’en passe, et des meilleures, et le serveur mettait sur un clou les différentes notes… et même avec le vin qui coula à profusion, il ne fut pas facile de tout dépenser, et pourtant nous étions une bonne douzaine.

J’étais assis en face de lui, et je remarquais, qu’à chaque connerie que nous racontions, il sortait un petit carnet noir, sur lequel il notait apparemment nos blagues diverses et variées.

Plus tard, il nous invita à Paris, à l’occasion de ses premières, et il alla jusqu’à nous imposer en première partie de sa prestation au Caf-conc des Champs Élysées...c’était généreux de sa part, car nous n’avions que deux concerts en début et fin de semaine, et donc 6 jours sans contrats…

hélas, cet homme remarquable nous a quitté, et chacun sait qu’il a été assassiné comme je l’ai prouvé dans un article ancien. lien

Dans le même ordre d’idée, j’ai aussi rencontré Mouna Aguigui, de son vrai nom André Dupont, originaire d’Annecy, un écolo pacifiste avant tout le monde, qui jouait, entre autre dans les rues agitées de Paris s’accompagnant d’un orgue de barbarie, faisant défiler ses cartons...il me fit plus tard l’honneur de mettre dans son répertoire l’une de mes chansons et par la même occasion, pour faire perforer ses cartons me fit rencontrer le frère de Boris Vian, Alain Vian, lequel avait pignon sur rue à Paris, et réparait les vieux orgues de barbarie. lien

Mouna avait aussi un bistrot du coté de Juan les Pins, et m’offrit l’hospitalité au moment du festival de Jazz...

on lui doit des phrases marquées au coin du bon sens : « ‘c’est en sautant qu’on devient dynamite  » ou même «  aimez vous les uns sur les autres  »… « ne prenez pas le métro, prenez le pouvoir »…

les collectionneurs affûtés ont pris la précaution de lui acheter son journal, le fameux « le mouna frères ».

« métro-boulot-dodo, » c’est aussi de lui...et à l’instar de Coluche, il fut candidat à de nombreuses élections présidentielles. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « les dents ont beau rire, le cœur sait la blessure qu’il porte »

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

l’image illustrant l’article vient de cinestranger.com

Olivier Cabanel

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