Le livre noir de Vladimir Poutine

par Robin Guilloux
samedi 12 novembre 2022

 

Sous la direction de Galia Akerman et Stéphane Courtois, Robert Perrin/Laffont, novembre 2022

Sommaire : Introduction - Galia Ackerman et Stéphane Courtois - Notices biographiques - Chronique d'une dictature annoncée : 1. Vladimir Poutine, un Homo sovieticus (Galia Ackerman et Stéphane Courtois) - 2. Le KGB revient au pouvoir (Galia Ackerman et Stéphane Courtois) - 3. La fuite en avant de Vladimir Poutine vers le passé (Galia Ackerman et Stéphane Courtois) - 4. Vladimir Poutine : tchékiste un jour, tchékiste toujours (André Kozovoï) - 5. La création de l'Homo post-sovieticus : l'ingénierie des âmes sous Poutine (Françoise Thom) - 6. L'argot chez Poutine : marqueur d'un "code de vie" : Yves Hamant - Une politique de déstabilisation et d'agression : 7. La Tchétchénie sous Poutine (Maïrbek Vatchagaev) - 8. Poutine et la Géorgie : le déni de souveraineté (Thorniké Gordadzé) - 9. Militarisation des consciences, préparation à la guerre (Galia Ackerman) - 10. Poutine, les "guerres hybrides" et la déstabilisation de l'occident (Nicolas Tenzer) - 11. Poutine et l'offensive périphérique (Nicolas Tenzer) - 12. Poutine et l'obsession ukrainienne (Mykola Riabtchouk et Iryna Dmytrychyn) - 13. Vladimir Poutine et le fiasco de ses services secrets en Ukraine (Andreï Kozovoï) - 14. Les piliers de la politique étrangère poutinienne : racket et chantage (Françoise Thom) - 15. Les réseaux de Vladimir Poutine en Occident et leurs méthodes (Cécile Vaissié) Voies et moyens de la toute-puissance : 16. L'assassinat des peuples (Françoise Thom) - 17. L'écrasement des médias, des ONG et des opposants dans la Russie poutinienne (Cécile Vaissié) - 18. Poutine et sa réécriture orwellienne de l'Histoire (Stéphane Courtois) - 19. Poutine, chef des oligarques (Cécile Vaissié) - 20. La religion orthodoxe comme arme politique (Antoine Arjakovsky) - 21. Une société pseudo-conservatrice qui marche à reculons (Galia Ackerman) - Où va la Russie ? (Galia Ackerman et Stéphane Courtois) - Notes - Index.

 

Quatrième de couverture : 

"Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe comme sur l'image du pays.

Cette guerre provoque tragédies humaines et immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne rêve que de retour aux frontières de l'empire des tsars et du rétablissement d'un régime utilisant les méthodes totalitaires du stalinisme ?

Comment cet Homo sovieticus né à Leningrad en 1952 dans un milieu très modeste a-t-il été formé ? Pourquoi fut-il fasciné très jeune par l'idée " héroïque " de travailler au KGB ? Quelles y furent ses activités jusqu'à l'implosion de l'URSS ? Comment ce modeste lieutenant-colonel a-t-il pu se hisser au sommet du pouvoir dans la Russie post-soviétique ? Pourquoi a-t-il déclenché plusieurs guerres meurtrières ? Pour quelle raison a-t-il fait de la conquête de l'Ukraine une obsession personnelle ? Et même s'il perdait le pouvoir, son régime ne se maintiendrait-il pas ?

Autant de questions brûlantes, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répondent les plus brillants spécialistes français et étrangers réunis par Galia Ackerman et Stéphane Courtois."

 

Extrait de l'introduction :

"Dans cet ouvrage qui rassemble les meilleurs spécialistes français et étrangers de la Russie - dont plusieurs sont originaires de l'ex-URSS - et du communisme, nous essayons de retracer le chemin de Poutine et de donner une vision de sa gouvernance en avançant la thèse que ses méthodes et sa tactique sont inspirées des valeurs du KGB, ce qui nous donne une approche unique.

Nous avons évoqué plus haut "la Russie soi-disant post-communiste". Or nous contestons cette thèse du post-communisme car nous observons amèrement que le communisme est certes une idéologie, mais qu'elle reste très souple, ce qui a notamment permis à Staline de tisser les liens d'amitié avec le régime nazi.

Comme l'avait montré Lénine, le communisme pratique fut surtout une technique de prise du pouvoir par une idéologie "de classe" - peu importe qu'il s'agisse d'un pseudo-groupe social ou ethnique - créant une inégalité de principe en faveur du Parti qui asservit la majorité de la population.

Et il imagina l'ensemble des mesures visant à éterniser ce pouvoir grâce à son idéologie de façade où l'appareil de répression et de terreur, la Tchéka - "le glaive du châtiment" - , joua le rôle central et décisif, y compris dans le contrôle de l'économie. Ce modèle de régime totalitaire a présidé et préside toujours tous les régimes communistes à travers le monde.

Poutine est allé plus loin. Certes, l'idée communiste a été abolie et le Parti a perdu le pouvoir, mais il a préservé le système de gouvernance communiste dont les attributs les plus importants sont la verticalité et la non-alternance du pouvoir, garanties par les services secrets dont en premier lieu le FSB, par l'existence d'un groupe social privilégié et par le contrôle de l'économie.

De sorte que l'on peut parler de "soviétisme sans l'idée de communisme". La nouveauté de son système réside dans la fusion du régime avec des groupes mafieux et, partant, avec leurs pratiques de cruauté, ainsi que dans la corruption endémique, dans les hauts échelons du pouvoir en particulier. Tel est le régime qui sème le trouble sur la terre entière et dont les visées impérialistes vont bien plus loin que l'Ukraine.

En 1997, les éditions Robert Laffont - et le regretté Charles Ronsac - avaient publié Le Livre noir du communisme qui révéla de manière documentée, grâce à l'ouverture des archives de Moscou, l'ampleur et le caractère intrinsèque des crimes du régime fondé par Lénine et systématisé par Staline.

La diffusion de ce livre dans plus de vingt-cinq pays semblait alors avoir contribué à la ruine du prestige moral de l'URSS. Et l'échec du putsch de Moscou en 1991 suivi de la démission de Mikhaïl Gorbatchev avaient symbolisé pour la plupart des observateurs une sortie du communisme et un changement d'époque.

Or, nous montrons ici les étapes de la "reconquête" lancée par le KGB-FSB et sa créature, Vladimir Poutine, depuis l'ascension de celui-ci au pouvoir jusqu'à la guerre en Ukraine qui continue et dont on ne peut présager l'issue.

Nous chroniquons la somme des crimes de Poutine contre son propre peuple, asservi et abêti et contre d'autres peuples - les Ukrainiens, les Tchétchènes, les Georgiens, les Moldaves, les Syriens, les Vénézuéliens, etc. - dont ce régime empêche un développement normal en soutenant leurs gouvernants dictatoriaux ou en leur imposant la guerre et la destruction de leur économie.

C'est la nuisance comme principe politique qui a fait connaître Poutine aux habitants de notre planète. Décortiquer son parcours et son action est une tâche essentielle."


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