Contrairement à ceux du nazisme, les crimes communistes toujours pas considérés comme des crimes contre l’humanité

par Celse
jeudi 10 août 2006

Alors que l’on découvre un charnier d’officiers polonais en Ukraine, assassinés par le régime communiste de l’Union Soviétique en 1943, la qualification des crimes communistes de crimes contre l’humanité semble toujours être un tabou. Pourtant c’est plus de 100 millions de personne qui ont perdu la vie.

Il y a deux jours en Ukraine un charnier a été mis à jour. Il s’agirait de corps d’officiers polonais exécutés par les Soviétiques lors du massacre de Katyn. Ces corps viennent s’ajouter à ceux déjà découverts auparavant. Le massacre a eu lieu le 12 avril 1943. On parle de plus de 5 000 morts. Le régime communiste de l’URSS a longtemps affirmé que ces crimes étaient l’œuvre des nazis. C’est seulement en 1990 que Mikhaïl Gorbatchev a reconnu la responsabilité des Soviétiques lors d’une visite du chef de l’État polonais d’alors, le général Jaruzelski.

Environ un million de Polonais ont été victimes du régime stalinien entre 1938 et 1947. La Pologne, depuis plusieurs années, essaye de faire qualifier ces crimes de crimes contre l’humanité, mais la Russie de Poutine s’y refuse.

Difficile de connaître le nombre global de victimes du communisme dans le monde. En URSS, Alexandre Soljenitsyne parle de 60 millions. Les estimations pour la Chine varient de 40 à 100 millions. Sans oublier, bien sur, les 2 à 2.5 de Cambodgiens exterminés par le régime communiste de Pol Pot.

Alors que les crimes du nazisme ont très vite été condamnés par la communauté internationale, il aura fallu attendre, en Europe, le 25 janvier 2006, pour que l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe condamne officiellement "les violations massives des droits de l’homme commises par les régimes communistes totalitaires". Le texte a été adopté à 99 voix pour et 42 contre.

Mais toujours pas de qualification de crime contre l’humanité. Les partis communistes, socialistes et sympathisants se sont opposés à l’adoption d’un texte qui serait allé plus dans ce sens. Le sujet des crimes du communisme semble encore tabou. "On ne discute pas du communisme parce qu’il y a eu un grand nombre de communistes dans notre entourage. En France, en Italie, en Grèce et en Russie bien sûr. Et beaucoup de politiciens ne veulent pas être dérangeants envers leurs collègues politiques. De plus, les communistes ont toujours une certaine influence bien qu’ils ne soient pas au pouvoir," a déclaré le député suédois Goran Lindblad, auteur de la résolution, dans une interview.

Alors que les actes criminels des régimes communistes dans le monde sont reconnus par la communauté internationale, nous continuons à avoir dans nos démocraties des partis politiques qui se réclament officiellement de cette doctrine. Et qui, aujourd’hui, continuent toujours à s’opposer à une reconnaissance complète des crimes du communisme.

N’est-il pas temps, dans nos sociétés démocratiques, de reconnaître les génocides communistes comme des crimes contre l’humanité ? N’est-il pas nécessaire de réparer - déjà au moins moralement - les préjudices subits par des millions de personnes ? Peut-on continuer à avoir des partis politiques qui, tout en se réclamant, mais pas tous, d’un communisme réformé, n’en portent pas moins le nom et n’en rendent pas moins hommage aux tyrans de cette idéologie ? Accepterions un parti nazi français, tout réformé qu’il serait ? Peut-on encore avoir des noms de rue ou de places, qui portent le nom des bourreaux de millions de personne ? Sans comparer le régime nazi et les régimes communistes, peut-on dans l’horreur faire deux poids deux mesures ? Sans oublier que le nazisme ne tue plus mais que le communisme lui tue toujours en Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, à Cuba et en Éthiopie. Qu’en dites-vous ?


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