Sarko-Sego : le tandem de la décadence...

par Daniel RIOT
vendredi 27 octobre 2006

Plus je la suis, plus ma conviction se renforce : elle est à la gauche ce que Sarkozy est à la droite. Et ce n’est pas un compliment... Du populo-marketing. Et c’est grave... Pour la République et pour la démocratie. Pour la France et pour les Français. A y regarder de près, n’est-ce pas « bonnet blanc et blanc bonnet », pour reprendre une formule d’une époque révolue...

Ségolène en rad-soc centriste (de gauche) et Sarko en libéral-social (de droite) : de Gaulle trahi, Mitterrand trahi. Avec des nuances dans les programmes qui ne se traduisent pas plus que par + ou - 0,05 % du PNB, des évolutions sociétales qualitativement identiques et des conceptions du pouvoir semblables : autoritarisme masqué derrière des sourires trompeurs. « Moi, je... », au nom du « peuple » !

L’Ordre avant la Justice. La gestion le nez dans le guidon, plus que le présent au service du futur. Le paraître avant le faire, l’être et le devenir.

Je ne veux désespérer ni le Poitou-Charentes ni Neuilly, mais les deux, avec des nuances, donnent de la France une image provincialo-parisianiste qui fait peur. Petite, petite, petite, la France vue par les deux...

Sarko regarde vers Washington avec des yeux plus républicains que démocrates. Ségo a du mal à regarder vers Bruxelles (et Strasbourg) avec des yeux « européens ». Nombrilisme hexagonal et vues basses... Petite, petite, petite, la France. Et arrogante toujours.

Sarko-Napoléon-le-Petit et Ségo-la-royaliste sont différenciés par quoi ? En l’état, je ne sais pas. Ce n’est pas faute d’avoir « épluché » leurs programmes. Des nuances de style, non des différences de fond... Avec une angoisse qui naît des deux : le chef de l’Etat a des responsabilités particulières en matière de diplomatie, qui supposent une confiance que ni l’une ni l’autre ne m’inspire. Mais sans doute suis-je trop exigeant...

Quel tandem Sarko-Ségo ! Ils pourraient faire un ticket : la droite de la gauche (ces centristes qui n’osent pas aller à l’UDF, avec laquelle ils ont rompu en se trahissant) et la gauche de la droite (qui a quitté l’UDF ou qui se dissout dans des partis radicaux qui n’ont plus d’existence, sauf pour leurs leaders) s’y retrouveraient.

J’entends bien : mieux vaudrait voter Bayrou, à tout prendre...

Pourquoi pas ? Ce serait plus clair et plus porteur d’avenir. Peut-être, sûrement même...

Mais François, biographe de Henry IV et de sa célèbre poule au pot, n’a ni le parti ni les réseaux qui pourraient lui permettre d’accéder à l’Elysée... Même les sondeurs, dans leurs questions, ne le prennent guère au sérieux. Les erreurs du passé des « sondeurs » ont entamé leur crédibilité mais pas leur nocivité : jamais nous n’avons eu droit à autant de sondages sur des intentions de vote... alors que les candidats officiels ne sont pas même désignés. Ce n’est plus la charrue avant les bœufs : c’est la charrue qui voudrait choisir ses bœufs... Pour quels sillons ?

Sarko-Sego : je suis sûr de me faire de nouveaux ennemis à droite et à gauche. Et pourtant... Ils sont psycho-politico-morphologiquement de la même pâte.

La forme ? Du marketing.

Le fond ? Du flou (non artistique).

La soif du pouvoir personnel les réunit plus qu’ils ne le pensent, et l’une et l’autre. Une soif « d’être » plus que de « faire ». Avec ce parfum de populisme, donc de démagogie, qui donne froid dans le dos des démocrates qui savent que la démocratie n’est pas un état, mais une dynamique chargée de perfectibilité...

Le « peuple » ? La populace, surtout. L’opinion. Avec ce « mimétisme de masse » qui prend en étau la démocratie entre l’oligarchie et la doxocratie.

Sans doute suis-je en pleine déprime politique. SOS médecins !

Quand allons-nous créer un SOS démocratie ? A droite, le gaullisme devrait encore avoir sa place. A gauche, la social-démocratie mérite mieux qu’un OPNI, un objet politique non identifiable... Ségo-Sarko sont les deux faces d’une même médaille : celle d’une France qui mérite mieux que des nostalgies mal assumées et des utopies mal incarnées. Sarko-Sego : deux mamelles de la vache France à ne pas traire...


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