Ségolène Royal en panne de désirs d’avenir sur l’Europe...

par Daniel RIOT
jeudi 12 octobre 2006

 L’Europe dans la campagne des présidentielles... Enfin... Et un peu ! Un peu trop peu, même.... Ségolène Royal, qui s’était défilée devant la presse européenne à Bruxelles, a présenté aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, ses propositions pour l’avenir de l’Union européenne. Mais après lecture et relecture de ce « premier rapport d’étape », sur « l’état de ses réflexions européennes », on ne peut qu’être inquiets... Ce n’est pas avec ce qu’elle dit qu’on » va dépanner » l’Union européenne.

L’Europe est en panne, mais Ségolène Royal semble en panne d’inspiration sur l’Europe...

D’abord, deux silences... éloquents.
Rien de concret sur la crise institutionnelle.
Aucune position personnelle sur la Turquie.

Langue de bois et bonne volonté affichée ne font pas office de politique... Le suivisme de l’opinion non plus. « Mon opinion est celle du peuple français », SOS sondages !

Mais rassurons-nous : elle veut « débloquer l’Europe et sortir la France de l’isolement ». C’est bien, non ?

Pour sortir l’Europe de l’impasse, « il faut changer de méthode ». Ah ! Bon. Et en prônant laquelle ? En donnant du temps au temps...

Au passage, elle juge tout de même « caduc » le projet de Constitution et critique la proposition de Nicolas Sarkozy de "mini-traité" pour relancer la réforme des institutions.

Elle veut réinventer une Convention qui, sous présidence française,sera « chargée de rédiger le texte de la réforme institutionnelle qui serait présentée aux peuples, le même jour, suivant la procédure que chaque pays aura choisie ». Belle idée... qui laisse de côté les Européens qui ont ratifié ce texte que Fabius a tant contribué à faire rejeter. Une politique de ronds dans l’eau... Avec de beaux mots creux : Il faut "d’abord réaliser l’Europe par la preuve" (comme si cinquante ans de construction européenne ne comptaient pas) et "redonner aux citoyens une envie d’Europe"... Sur ce ton-là , avec ces arguments-là, c’est mal parti... Même quand on prête une oreille attentive à une série de propositions pour une "refondation des objectifs européens".


L’Europe de la paix ? Elle a proposé de "rétablir immédiatement" les aides européennes aux territoires palestiniens (les aides aux populations palestiniennes ont été augmentées aujourd’hui !). Elle souhaite que l’Europe "prenne l’initiative" d’une conférence internationale sur la paix au Moyen-Orient. Ca, c’est bien. On en rêve depuis longtemps...

L’Europe des énergies renouvelables ? Elle est pour la mise en place d’une "fiscalité européenne très incitative tendant vers la TVA à taux zéro ou presque zéro en faveur des économies d’énergie et des énergies renouvelables". Ca aussi, c’est bien.

L’Europe sociale ? Pour aider les nouveaux membres à relever leurs standards sociaux, elle a prôné l’instauration de "critères de convergence sociale" et de "minimas sociaux dans tous les pays européens". Ca, c’est même très bien.

La zone euro ? Elle propose de confier à l’eurogroupe, et non à la Banque centrale européenne, le "pilotage" de la zone euro. Pauvre Trichet...

J’arrête le catalogue. Je me demande tout de même ce que pense de tout cela François Hollande, qui avait d’excellentes idées sur l’Europe quand il travaillait avec Jacques Delors, dans les clubs Témoin (entre autres). Je ne suis pas sévère, je suis déçu. Le PS compte pourtant de belles et nombreuses compétences en matière européenne... Peut-être soutiennent-ils DSK...

Daniel RIOT


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