« En avoir pour mes impôts »

par carnac
lundi 15 mai 2023

Toutes celles et ceux qui payent un impôt sur le revenu ont reçu le message titre de cet article et chacun est invité à s'exprimer sur la plateforme gouvernementale. La démarche est proche de celle du "grand débat" dont les cahiers de doléances post "gilets jaunes" ont été archivés avant même d'avoir été lus.

Comme je suis à peu près certaine que ma contribution sur la plateforme "en avoir pour mes impôts" ne sera pas lue autant en discuter au sein de notre joyeuse communauté.

Pourquoi casseroladons-nous ? Voici ma réponse à Monsieur ATTAL, EVIDEMMENT subjective. Je vous laisse le soin de la commenter, la critiquer, la compléter.

"En 1979 les entreprises assuraient les 2/3 des rentrées d'IMPÔTS et COTISATIONS SOCIALES cumulées. ("l'Etat droit dans le mur" d'Anne-Laure Delatte).

AUJOURD'HUI ce sont essentiellement les PARTICULIERS et notamment les classes moyennes qui assurent ces rentrées aux 2/3 et, avec la suppression de la CVAE, leur contribution ne pourra qu'augmenter.

Résultat : les classes moyennes ne cessent de s'appauvrir puisqu'elles payent AU PRIVÉ des services qui, AUTREFOIS, ETAIENT COLLECTIVEMENT FINANCÉS ET DE BON NIVEAU. Il suffit de citer la déshérence PROGRAMMÉE de l'éducation et de la santé à titre d'exemples pour constituer un "marché de l'éducation et un marché de la santé".

A l'inverse, AUCUNE CONTREPARTIE EN MATIÈRE DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE ou ÉNERGÉTIQUE ou SOCIALE n'a été demandée aux entreprises pour ces CADEAUX FISCAUX et SOCIAUX ce qui est CONTREPRODUCTIF comme l'a démontré une étude comparative entre les pays européens qui ont, OU, n'ont pas exigé de contreparties faite par Pierre Olivier GOURINCHAS  : 1 euro investi par l'Etat au bénéfice des entreprises a donné 1.9 euros de PIB dans les pays ou une contrepartie a été exigée et 0.18 euro pour la FRANCE qui n'exigeait ABSOLUMENT RIEN des bénéficiaires.

Conclusion : LES ENTREPRISES SONT LES PREMIERES ASSISTÉES DE FRANCE et nous coûtent "un pognon de dingue". (324 milliards en subventions ET exonérations fiscales cumulées)

PIRE via les chèques en tous genres NOS impôts financent LA SPECULATION des TOTAL et autres groupes énergétiques au lieu de financer l'éducation nationale, la santé, la transition énergétique et la transition écologique.

Pendant ce temps les dividendes prospèrent et préparent la PROCHAINE CRISE FINANCIÈRE (cf les dépôts de bilan de banques suisses) SANS SE RÉINVESTIR dans NOS outils industriels. Les dividendes priment sur le réinvestissement dans l'entreprise.

Les investisseurs étrangers viennent saisir les opportunités fiscales en France puis quittent le territoire en ne s'occupant pas des dégâts sociaux générés. 

M. Macron a autorisé des ventes comme ALSTOM et a dû racheter ensuite à prix d'or les pans industriels qui étaient stratégiques .

Vous n'obtenez pas auprès de l'Europe la suspension de l'accord sur l'énergie comme l'ont obtenu l'Espagne ou le Portugal si bien que nombre d'artisans déposent le bilan. POUR RAPPEL : L'artisanat est le 1er employeur de France.

Nos impôts ont permis la construction des centrales nucléaires mais nous payons l'électricité au prix SPECULATIF du gaz .

Vous essayez avec les suites du projet HERCULE de démanteler EDF qui est stratégique pour les entreprises autant que pour les particuliers, l'affaire Alstom ne vous ayant pas éclairé.

Vous avez bradé nos autoroutes et les prix pour les usagers s'envolent. Vous vous apprêter à brader les nationales sans avoir réorganisé les transports collectifs et notamment en ayant bloqué par 49.3 un amendement voté à l'AN prévoyant d'augmenter les investissements sur le rail.

Vous bradez notre dette aux banques alors que comme LE JAPON vous pourriez la faire prendre en charge par l'épargne des plus riches de nos concitoyens qui ne savent plus où investir leur capital qui a considérablement augmenté malgré la COVID.

N'avons-nous pas en France le numéro un mondial des millionnaires ?

LA NULLITÉ de votre gestion depuis les années HOLLANDE où M. Macron était à Bercy est patente.

Aujourd'hui Monsieur LEMAIRE se pique d'écrire un roman sans doute estime-t-il que LE MARCHÉ résoudra les problèmes précités sans lui."

Lectrices et lecteurs, vous constaterez sur le site gouvernemental "A quoi servent nos impôts" qu'il n'est guère question de cette augmentation des contributions des particuliers au financement des entreprises essentiellement via les EXONERATIONS FISCALES ET SOCIALES qui doublent le budget des subventions directes aux entreprises et pour cause ....

On ne parle sur la plate forme étatique que des frais sociaux payés par les cotisations salariales et patronales soit 572 milliards à rapprocher de ces 324 milliards en subventions ET exonérations fiscales cumulées qui bénéficient aux seules entreprises.

CETTE REALITE est soigneusement éludée car les EXONERATIONS sociales et fiscales bénéficiant aux entreprises ne FIGURENT PAS dans la comptabilité nationale qui ne totalise que les rentrées effectives PAS ces "manque à gagner" votés discrètement à chaque budget. Il n'y a que les liasses fiscales qui les mentionnent. 

Les particuliers qui bénéficient par exemple des exonérations de cotisations sociales sur les CESU connaissent parfaitement ce mécanisme sauf qu'il porte pour les entreprises sur des sommes infiniment plus importantes.

La niche fiscale des CESU est d'ailleurs sur la sellette justement parceque certaines entreprises ont demandé à leurs salariés de tracter directement avec les particuliers en CESU tout en étant les réels sous traitants de l'entreprise donneuse d'ordre.

L'entreprise perçoit alors une prestation commerciale de contrôle et conduite de chantier financée pour partie par l'exonération du client final de charges sociales via les CESU.

Combien de logements ont ainsi été rénovés par des entreprises complices et clients peu scrupuleux ?

Il me reste à vous conseiller pour approfondir ce sujet sensible l'ouvrage "l'Etat droit dans le mur" d'Anne-Laure Delatte chez Fayard.

Vos commentaires vont m'intéresser au plus haut point . Puissent-ils participer à une réflexion plus générale sur notre fiscalité et notre projet de société.


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