Quel toupet !

par C’est Nabum
mardi 23 mai 2023

 

Faire tintin

 

Si Tintin a immortalisé le toupet, cette fameuse touffe de cheveux bouffants au dessus du front, il m'appartient d'évoquer ce mot pour une raison que je ne peux vous dévoiler à moins de risquer de défriser certaines personnes de mon entourage. La capillotraction n'a d'égale que la capacité chez les humains de couper les cheveux en quatre dès qu'on leur donne une parcelle de pouvoir.

Il me faut marcher sur des œufs ceux-là même que l'on évoque avec l'expression aveyronnaise : « Chercher des poils aux œufs ! ». C'est donc avec un cheveu sur une langue que je tourne soigneusement cette fois dans ma bouche, que je vais tenter de tourner autour du pot de brillantine pour tenter de couper l'herbe sous le pied à une vilaine personne.

Il est des domaines où l'incompétence tient lieu de carte de visite tandis que les circonstances mettent alors dans de telles mains, tous les pouvoirs pour se mettre en travers de ceux qui font honnêtement leur travail, prennent des initiatives et des risques. Voilà bien trois raisons de défriser le cerbère en question, toujours soucieux de ne voir qu'une tête au garde à vous, tremblant devant son autorité.

La touffe dressée sur la tête semble être alors un indicateur précieux pour l'empêcheur d'innover pour de bon. Le vent contraire à sa doctrine réactionnaire lui provoque des maux de têtes. Il convient de mettre à la raison les fortes têtes en leur renvoyant les impitoyables règles administratives, toujours plus complexes, qui n'ont d'autres raisons d'être que d'entraver les échevelés dans la volonté d'agir pour le bien de la collectivité.

La touffe s'achève par des fourches qui sans cesse, inlassablement, piquent, repoussent, punissent ceux qui se démarquent. Un pouvoir digne de ce nom a besoin de nombreux relais pour qu'à tous les échelons, de zélés collaborateurs qui n'ont jamais si bien portés ce nom, fassent écran, obstacle, obstruction à toutes les initiatives qui pourraient faire avancer le mammouth laineux.

On coupe gratis mais avant on cherche des poux dans les têtes des porteurs de projet, on leur demande toujours plus de pièces justificatives, d'attestations, de précisions, de garanties afin que devant cette avalanche de procédures, l’insensé Hussard Noir finisse par renoncer. Le but ultime de cette courroie de contention de l'administration est d'interdire toute initiative propre à faire avancer les choses.

Il me vient des envies de shampouiner certaines têtes, celles justement qui se font mousser auprès de l'administration centrale par leur seule action sclérosante. Hélas, ce sont ces bureaucrates sourcilleux, ces valets obséquieux d'un ministère de l'immobilisme qui tiennent les commandes et sont reconnus pour leur action. Malheur à qui veut remuer le cocotier, sortir de la routine et de cette conception de l'éducation, ils seront impitoyablement découragés.

Si vous avez un joli projet, une volonté d'élever ceux dont vous avez la charge, il vous faudra faire tintin. Mais quel toupet mon bon monsieur, ma bonne dame, de prétendre savoir mieux qu'un administrateur tatillon ne sortant jamais de son bureau, ce qui est utile et profitable pour une jeunesse condamnée par décrets et lois scélérates, à la régression, l'ennui et la soumission !

Je vous prie d'excuser ce message abscons. Il convient de protéger les quelques rebelles qui osent encore affronter pareil personnage. J'ai tenté vainement ici de lui crêper le chignon. Si ça ne sert à rien sans doute, ça me lave la tête et l'esprit.

À contre-directive.


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