Jules Arnous de Rivière, un joueur d’échec méconnu !
par Franck ABED
mercredi 28 mai 2025
Jules Arnous de Rivière, un nom oublié mais une figure brillante des échecs français du XIXe siècle.
Son grand-père, le baron Jean-Joseph Arnous-Rivière, issu d'une vieille famille bretonne de Nantes, a été anobli par le roi Charles X en 1828.
Né à Nantes en 1830, il fut l’un des premiers grands joueurs français à s’imposer sur la scène européenne.
Passionné et fin stratège, il croise la route de Paul Morphy en 1858 au mythique Café de la Régence à Paris. Morphy l’emporte, mais Arnous de Rivière en sort grandi et devient l’un des meilleurs joueurs de sa génération.
Il enchaîne les victoires, notamment contre Thomas W. Barnes et Paul Journoud, et brille lors du tournoi de l’Exposition universelle de 1867 où il termine à une honorable sixième place.
Mais son génie ne se limite pas aux 64 cases : auteur d’ouvrages sur le billard, le bridge, la roulette ou encore le trente-et-quarante, il vulgarise les jeux de société pour le grand public.
Journaliste prolifique, il collabore à L’Illustration et fonde même la revue La Régence.
Homme d’action aussi, il s’engage lors de la guerre de 1870 et reçoit la médaille militaire. Il poursuit ensuite son engagement pour les échecs en organisant le tournoi de Monte-Carlo en 1902, un événement marquant pour l’époque.
Décédé en 1905 à Paris, il laisse derrière lui un héritage méconnu : celui d’un pionnier du jeu, d’un intellectuel curieux et… d’un aïeul de Boris Johnson, par sa fille Hélène, mariée au baron von Pfeffel.
Aujourd’hui encore, le Cercle d’Échecs de Nantes honore sa mémoire à travers un tournoi annuel. Un nom à redécouvrir, pour une vie à cheval entre élégance, stratégie et passion du jeu...