Se balader dans le 9ème arrondissement de Paris

par Didier Vincent
mercredi 25 mai 2005

Se balader dans le 9ème revient à prendre un cours d’histoire. Presque chaque rue ou petit quartier porte une marque spécifique. Prenons quelques exemples.

Quand vous êtes rue de la Chaussée d’Antin, comment ne pas penser à tous ces hôtels particuliers aujourd’hui disparu qui en faisaient à la fin du 18ème siècle le quartier chic de Paris. C’est là que vivait la famille Necker, le père Ministre, la mère tenant salon pour la promo de son mari, la fille, future Germaine de Staël, une tête pensante libérale du début du 19ème. C’est là qu’était l’hôtel particulier de Mme de Montesson, épouse morganatique du Duc d’Orléans, femme de lettres et de théâtre, et combien d’autre bâtisses grandioses que le bon Baron Haussmann a fait disparaître. Un peu plus loin, rue de la Victoire, nous pensons à Joséphine et Bonaparte qui vivaient là avant le 18 Brumaire, du temps de leur folle passion sous le Directoire. Plus haut, rue de la Tour des Dames, nous pensons à l’actrice Mlle Mars dont le petit hôtel existe toujours ainsi qu’au grand Talma, acteur favori de Napoléon. Tout à côté, au square d’Orléans reviennent à notre mémoire George Sand et Chopin. Rue Saint Georges, le bel immeuble du magazine l’Illustration toujours en place nous fait penser à Victor Hugo qui habita un court moment le quartier. N’oublions pas Eugène Delacroix, le peintre génial du 19ème qui habita longtemps rue Notre Dame de Lorette, Zola qui écrivit son « J’accuse » dans l’arrondissement, Berlioz. Enfin le grand homme politique reste Adolphe Thiers, hôtel particulier place Saint Georges, un million, oui un million de présents autour de l’église Notre Dame de Lorette pour ses funérailles.

Pour se balader dans le 9ème il faut prendre son temps, oser pousser les lourdes portes des immeubles. Là est aussi l’âme de Paris.


Lire l'article complet, et les commentaires