Harry Potter : tant qu’il y a de la magie...

par claire fortier-durand
jeudi 24 novembre 2005

A une semaine de la sortie de « Harry Potter et la coupe de feu » au cinéma, notre sorcier est à la fois adulé et rejeté. Pourquoi fait-il si peur ?

Harry Potter à l’école des sorciers est sorti en 1998 dans la version française. Un livre de plus, dans le paysage du livre pour la jeunesse. Un an plus tard, cet auteur, dont on ne sait pas s’il s’agit d’un homme ou d’une femme sous les « J.K », récidive avec Harry Potter et la chambre des secrets. Et là, soudainement, engouement. Un petit sorcier est né, et il devient connu. Six ans plus tard et quatre livres en plus, Harry Potter est connu dans le monde, est devenu un personnage" culte" et analysé par les sociologues, les psychologues.

Quoi de plus normal que de vouloir le mettre en images ?

En 2001 donc, Chris Columbus l’adapte sur grand écran. Quatre ans plus tard et les trois autres tomes adaptés, la folie Harry Potter s’infiltre partout.

Mais à tout succès, revers de médaille.

Si les détracteurs sont peu nombreux, les livres de la série se trouvent en tête du classement des ouvrages interdits en 2000, selon un décompte de l’Association américaine des bibliothèques. Certains parents ont demandé que les livres soient interdits dans les bibliothèques publiques, et à Jacksonville en Floride, les enfants doivent avoir une permission écrite de leurs parents pour pouvoir emprunter les Harry Potter.

En Australie, le Christian Outreach College a banni les livres de sa bibliothèque, sous prétexte qu’ils étaient violents et dangereux. Peter Thompson, directeur du Cedar College, en Australie, a déclaré que les livres présentent l’occulte comme quelque chose de vraiment désirable.

« Derrière cet innocent visage se cache la puissance de la noirceur satanique. Harry Potter est le diable, et il est en train de détruire les gens ». Le pasteur de l’Église de la communauté d’ Alamogordo, au Nouveau-Mexique aux États-Unis, continue son réquisitoire en invitant ses ouailles à un autodafé. Et le 30 décembre 2001, les Harry Potter furent réellement brûlés pour « se débarrasser de ce qui empêche les chrétiens de communiquer avec Dieu », précise le pasteur, qui n’est pas gêné d’avouer n’avoir pas lu un seul des livres...

Pourtant, si on lit les livres, que raconte donc Harry Potter ? Oublions les baguettes magiques, les grimoires et les fantômes...

C’est l’histoire d’un petit garçon, qui, ayant perdu ses parents et vivant dans une famille qui ne l’aime pas, s’ouvre à l’amitié, à la loyauté, dans l’enceinte de son collège, et combat ses ennemis qui sont à la fois des élèves et aussi une part sombre de lui-même.

On rajoute de la magie, pour que l’enfant rêve un peu plus, permettre d’accélérer l’action et ajouter une dimension comique.

Une magie qui est à la fois humanisée, rationalisée et parodiée.

La fin est toujours heureuse, malgré les morts qui parsèment son chemin. Harry ressort toujours plus fort, convaincu que le bon l’emportera sur le mal, et toujours entouré par ses amis.

Une grande leçon de solidarité, de loyauté, d’amitié, d’amour, de lutte contre le racisme et surtout, malgré tout ce qui peut arriver, l’espoir, un jour, que tout finira bien...

 


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