Pensées des morts...

par rosemar
jeudi 2 novembre 2023

Un poème de Lamartine adapté et mis en musique par Georges Brassens : deux poètes réunis pour des pensées qui s'adressent à nos chers disparus... un chef d'oeuvre de tendresse, de mélancolie et d'harmonie !

 

Le poème s'ouvre sur l'évocation de l'automne sans que cette saison soit nommée : le poète nous fait voir un tableau empli de mélancolie, utilisant le terme "voilà" réitéré qui prend tout son sens étymologique.

La nature d'abord :" les feuilles sans sève qui tombent, le vent qui à l'inverse s''élève, l'errante hirondelle solitaire au dessus des marais". Et les humains ensuite représentés par l'enfant des chaumières, intégré lui-même dans un décor naturel : on voit le geste de cet enfant qui "glane le bois tombé des forêts" en vue de l'hiver et du froid qui s'annoncent.

La perception visuelle est mise en jeu, mais aussi la sensation auditive avec le vent personnifié "qui gémit", ce qui participe à la tristesse de ce tableau.

 

Le verbe "tomber" utilisé à deux reprises dans la strophe suggère la thématique de la mort et apparaît encore dans la deuxième strophe avec cette périphrase : "c'est la saison où tout tombe".

Le mot "vents" est employé au pluriel dans une expression très forte : "aux coups redoublés des vents". puis encore au singulier et il devient le symbole de la faucheuse, puisqu'il "vient de la tombe" et qu'il "moissonne les vivants" image brutale de la mort.

 

Comparés à une "plume inutile que l'aigle abandonne aux airs", les morts sont l'image de la fragilité, de l'insignifiance... alors que d'autres plumes apparaissent, signe d'un cycle renouvelé de la vie.

Pourtant, le poète souligne la perte irréparable de ceux qui ont péri en employant la première personne et en faisant part de son expérience douloureuse :

"C'est alors que ma paupière


Vous vit pâlir et mourir
Tendres fruits qu'à la lumière
Dieu n'a pas laissé mûrir"

 

Le poète évoque alors sa solitude, son désarroi avec cette question : "Où sont ceux que ton coeur aime ?"

Puis, il énumère dans les strophes suivantes un ami d'enfance perdu, une jeune fiancée morte trop tôt, un père, un frère, une soeur disparus.

Le poète fait parler tous ces êtres chers disparus à travers des discours directs, une façon de les faire revivre et de ne pas les avoir totalement perdus.

Et il résume ainsi :

"Tous ceux enfin dont la vie
Un jour ou l'autre ravie,
Emporte une part de nous
Murmurent sous la pierre
Vous qui voyez la lumière
De nous vous souvenez vous ?"

On retrouve, dans un discours direct, un appel au souvenir, et en plus une question, peut-être un doux reproche empli de mélancolie...

 

Et le poème s'achève sur l'évocation de l'automne, avec un retour à la première strophe, comme un cycle immuable qui se perpétue.

 

La mélodie très douce, langoureuse et tendre vient souligner toute la mélancolie du texte.

 

Les paroles :

https://www.paroles.net/georges-brassens/paroles-pensee-des-morts

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2023/10/pensees-des-morts.html

 

Vidéo :

 


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