Sur le pied de nagučre

par C’est Nabum
jeudi 28 septembre 2023

 

L'auparavant des souffleurs de vent…

 

 

Il était une fois, de bien plus loin qu'autrefois un avant au-delà d'auparavant dans un jadis d'une mémoire en abysse. C'est de cet ailleurs, fait de jours bien meilleurs qu'ils songent à vous prendre par le cœur à la condition que pour un bref instant ou encore plus longtemps, vous acceptiez de leur prêter vos oreilles.

Étrange prétention que de réclamer votre attention et pas seulement votre écoute, entendre ne leur suffit pas, ils espèrent que vous leur ferez le don merveilleux de votre compréhension. Pour eux, les mots ne sont pas toile de fond tandis que la musique couvre insidieusement leur murmure, ils gonflent la grand-voile qui vous conduira au royaume de naguère.

Que le vent nous vienne d'Armorique ou bien de la Lorraine, c'est avec leurs gros sabots qu'ils vous invitent à les suivre dans un voyage fluvial qui fera le gros au gré des turbulences. C'est au grain qu'on reconnaît le marin, que ce grain fut de sable ou de tabac. Ils en mettront un coup pour souquer ferme et vous mener à bon port au terme d'un curieux voyage.

Ne prenez pas la peine de faire des manières, ce ne sont que des gueux partis sans un bagage. S'ils vous enchantent, ce sera de contes et chansons dits à la cantonade sans se soucier des modes et de l'air du temps. Le vent, qu'il soit de travers ou bien en poupe les gonflera de cet orgueil que se permettent les artisans, fiers de l'ouvrage bien fait.

D'ailleurs ils vous en apportent la preuve en vous accordant quelques extraits de leurs productions respectives. La rime avec eux a des raisons que la déraison ignore au point d'en perdre la tête. À vous de venir accoster près d'eux, d'ouvrir grandes vos écoutilles sans vous préoccuper de la foule impavide qui passera son chemin.

 

 

Quand on est marinier

 

Quand on est marinier

on l’est pas pour de faux

On vit sur un bateau

et le bateau on l’a dans la peau.

Quand on a cette vie là

on ne la lâche pas comme ça,

Ça nous tient, ça nous prend,

quand on a ça dans le sang.

 

Moi j’ai connu des mariniers,

qui en ont bavé pendant des années

A courir après le chargement

pour nourrir femmes et enfants.

Ils travaillaient seize heures par jour,

au fret faut pas louper son tour

Surtout quand on est artisan,

le temps c’est aussi de l’argent.

 

Extrait spectacle 1

 

Où vas-tu marinier ?

 

Où vas-tu marinier

En si bel équipage ?

Où vas-tu naviguer

Loin de ce beau rivage ?

Toi qui as mariné

Depuis ton plus jeune âge

Rêvais à d'autres quais

Pour poser tes amarres

 

Je vais bien loin d'ici

Dans des pays nouveaux

Ces belles colonies

Loin de nos vieux chapeaux

J'embarquerai à Nantes

Je laisse notre Loire

Pour de nouvelles amantes

Et grandes histoires

 

Extrait spectacle 2

 

Fugue de nuit de la Gaillarde

 

Pour naviguer sur la Loire

On a construit une gabare

Un fier et joli bateau

Pour flâner au fil de l'eau

La piautre, le mât et la voile

Quatre-vingt-dix mètres de toile

Sur la rivière quelle allure

Bâbord ou tribord amure

 

Mais une nuit un équipage

De crétins, je l’dis sans ambages

A déflorer son honneur

L'envoyant faire voile ailleurs

On a coupé ses amarres

Profitant du vent de mare

Qui étouffait tous les bruits

Dans la pénombre et la pluie

...

 

La barque pleine

 

C'est la barque de mon tonton

Qui dès l'aube jusqu'au soir

Prend son cap mais tourne en rond

Ramer c'est toute une histoire

Fin pécheur d'vant l'Eternel

Ne vaut pas bon moussaillon

Et le bouchon d’la bouteille

Ne garantit pas l’Chinon

 

Garde un œil sur le flot

L'autre sur le tonneau

 

Extrait spectacle 3


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