Tous aux ordres ?
par olivier cabanel
vendredi 30 août 2024
On le sait, même si on l’oublie parfois, l’humain est aussi un animal, placé dans la chaîne animale entre l’Ours et le Singe ...mais à l’instar de certains autres animaux, l’humain est-il menacé de domestication ?
Certes, jusqu’à présent, des scientifiques affirmaient que le Singe, notamment le bonobo était l’animal le plus proche de l’homme, mais ils oubliaient l’Ours...lequel est finalement encore plus proche de nous.
Cet Ours était considéré comme le dieu de la forêt... (ou de l’hiver), dans les religions nordiques ou germaniques, d’autant que, s’il faut en croire les fresques des grottes Chauvet, il est probable que nos ancêtres de Cro-Magnon lui vouaient un culte...
même si plus tard, la religion catholique à tout fait pour le diaboliser…lien
s’il est vrai que nos anciens ont fait de l’Ours le symbole de la gloutonnerie, de la paresse et de la luxure, l’homme actuel n’a finalement rien à lui envier...et si, dans de nombreuses légendes, c’est le Lion qui est le roi des animaux, auparavant c’est l’Ours qui avait cette place enviée…lien
C’est donc oublier que Jean de l’Ours était le fils d’un Ours et d’une jeune femme qu’il avait enlevé, légende encore en vigueur dans les Pyrénées…lien
Oublier aussi que Paris, responsable de la guerre de Troie, avait été nourri du lait d’une ourse...et oublier enfin qu’une légende Celte prétend que l’Ours aurait perdu peu à peu sa nature au cours d’adaptations successives. lien
D’ailleurs d’anciens dessins représentent les hommes sauvages dotés d’une importante pilosité, les considérant comme des hybrides entre l’Homme et l’Ours, ainsi que le racontait Michel Pastoureau dans son célèbre « l’Ours, histoire d’un roi déchu » (ed. Seuil). Lien
D’autant certains de nos contemporains ont repris du poil de la bête...
Mais revenons à « l’homme domestiqué ».
Pour commencer, on pourrait s’inquiéter du fait qu’il ne reste que 3 % de mammifères sauvages, c’est à dire non domestiqués, sur la Terre. lien
Le récent rapport du WWF « planète vivante » révèle qu’entre 1970 et 2018, la population de vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles) aurait chuté de 69 %...lien
Et si nous ne parvenions pas à limiter le réchauffement à 1,5°C, ce qui semble le scénario le plus plausible, les dégâts sur les animaux devraient s’amplifier…
Si certains affirment qu’il resterait moins d’un quart de la surface de la Terre qui ait échappé aux activités humaines, d’autres moins optimistes évoque que seulement 3 % de la surface de la planète seraient encore vierges de toute activité humaine. lien
Ces endroits privilégiés sont situés dans le Grand Nord Canadien, de l’Alaska, du Groenland, au nord et à l’est de la Russie, dans ce qu'il reste de la forêt amazonienne ou du bassin du Congo, une partie du Sahara, de l’Indonésie, ou même du Chili...et pourtant ce tableau inquiétant est encore optimiste : le biologiste Andrew Plumptre, estime que le nombre de régions restées encore vierges est sous-évalué...lien
D’autant qu’un dernier rapport du GIEC suggère que ce seuil fatidique sera dépassé vers 2030. lien
Tentons un calcul étonnant : si l’on ramène la Terre à l’age de 46 ans, alors qu’elle est en à 4,6 milliards, nous sommes sur Terre depuis 4 heures, notre révolution a commencé il y a 1 minute, et dans cet intervalle nous avons détruit plus de 50 % des forêts de la planète.
Mais revenons à l’animal et à sa domestication.
D’après l’historienne Valérie Chansigaud, domestiquer un animal sauvage comporte plusieurs étapes : « on prend des individus sauvages, on en sélectionne quelques-uns, que l’on fait se reproduire ensemble, et génération après génération, l’animal va être domestiqué, il aura des transformations physiques et comportementales assez radicales, le cas du cochon étant sans doute le plus spectaculaire, son cerveau se réduira de 30 %.. , la domestication ayant pour but de transformer des animaux qui sont libres en animaux facilement corvéables, et cette transformation génétique est définitive... ». lien
Amusant lorsque l’on réalise que la devise de notre pays prône « la liberté »...car finalement, l’homme défendant sa frontière se condamne à la même punition, à savoir une réduction de son cerveau de 30 %…et en effet, depuis 30 000 ans on assiste à une diminution du volume de nos cerveaux...lien
On sait, grâce aux paléoanthropologues Simon Neubaueur, Jean-Jacques Hublin et Philipp Gunz que nos ancêtres de Cro-Magnon d’il y a 30 000 ans avaient un cerveau plus important que le notre...…
Pour aller plus loin, on serait tenté de se dire que cette volonté de certains dans notre pays...et ailleurs...de renforcer les frontières, afin d’empêcher le brassage des civilisation, serait largement improductif, car à terme, cela entraînerait la consanguinité, qui, on le sait, à des conséquences néfastes sur nous, et nos descendants…
Dans un article du Lancet, on apprend que la consanguinité augmente le risque de malformations cérébrales (et cardiaques).
Comme chacune de nos cellules renferment 46 chromosomes répartis en 23 paires, l’un venant de la mère, l’autre du père, les mariages entre « cousins » la consanguinité risque de provoquer des maladies génétiques…
D’ailleurs l’histoire des Rois de France (et d’Europe) illustre bien ce risque. Lien
Le Roi Soleil et sa Marie-Thérèse d’épouse en savent quelque chose, pour avoir subi la mort de 5 de ses enfants sur 6. lien
Or on sait que la chaîne génétique est différente entre espèces sauvages, et espèces domestiques…
Si l’on prend l’exemple du Cochon et du Sanglier, on s’aperçoit qu’alors que le porc a 19 paires de chromosomes, (lien) alors que le sanglier en a 18. lien
Et on va faire se faire la même réflexion entre la Chèvre et le Chevreuil, ou le Chien et le Loup, le Cheval de Przewalski et nos chevaux actuels, même si des scientifiques assurent que le Przewalski descendrait du chevaux Botaï,... etc. lien
Nos chats domestiques d’aujourd’hui sont issus du Chat ganté (felis lybica)
D’ailleurs on peut se faire la même réflexion au sujet de nos plantes. lien
comme le constate le bioarchéologue Jean-Denis Vigne : « les variétés domestiques forment un ensemble appauvri ». lien
Domestiquer un être vivant signifie exercer sur lui un contrôle… il est donc tentant d’imaginer que nos dirigeants ne soient obnubilés par l’idée de nous transformer en espèces corvéables à merci...
N’avons nous pas accepté sans trop rechigner le confinement, les masques et le reste, lors de la récente crise sanitaire ?
ou enfermés derrière des grilles lors des J.O….
Quel est donc ce pays qui, tout en revendicant la liberté comme essentielle, a empêché un homme de voir son père mourir pendant le confinement ? c’est bien la France, qui d’ailleurs à été condamnée pour cette cruauté...lien
C’est aussi la France qui a exercé un chantage à l’emploi vis à vis de nos infirmières lorsqu’elles refusaient de se faire vacciner, arguant que le vaccin s’était avéré peu efficace pour empêcher la transmission de la maladie. Lien
Et où se trouve la liberté lorsque les humains s’en trouvaient privés s’ils n’avaient pas de « pass-vaccinal » ?
c’est en tout cas la conviction d’au moins 2 avocats, Jacques Buès et Aymard de la Ferté-Senectère qui dénonçaient « une atteinte aux libertés et droits fondamentaux ». lien
Le plus inquiétant, c’est peut être « le portable », cet objet obsessionnel qui s’est emparé de nous, et dont nous sommes de tristes prisonniers…
Fabrice Luchini ne dit pas autre chose : « c’est une civilisation qui va s’en aller avec çà...toute rencontre avec soi même va etre congédiée ». lien
Finalement, nos anciens avaient donné le ton lorsqu’ils avaient présenté derrière des grilles des « sauvages africains » lors de l’exposition universelle de 1878...et aujourd’hui, c’est nous qui sommes derrière ces grilles. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « quand deux esclaves se rencontrent, ils disent du mal de la liberté ».
le dessin illustrant l’article est de Riemann
merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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