Où sont les belles âmes qui se sont élevées contre la guerre en Irak ?

par Philippe Murcia
vendredi 16 décembre 2005

Depuis les évènements du 11 Septembre 2001 et la préparation de la guerre en Irak par le Président Bush, nous avons assisté, sur le podium des Nations Unies, à une des plus profondes ruptures entre les USA et la France.

Sans juger ici de l’opportunité ou non de cette guerre, je voudrais m’adresser ici aux lecteurs, en leur proposant de voir le problème de manière différente. Rappelons-nous, dans le début des années 1960, de Gaulle, parlant des Nations Unies, traitait cet organisation de machin, car il ne lui accordait aucun crédit, ni sur le fond, ni sur la forme.

Depuis, bien des choses ont évolué, et l’on se surprend à voir Chirac lui accorder un crédit sans limite ; soit, et pourquoi pas ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je pense qu’il est nécessaire de faire un bref rappel de ce qu’est la Charte des Nations Unies, qui stipule :

Chapitre I

Article 1.

Les buts des Nations Unies sont les suivants :

  1. Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et...

  2. Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde
  3. Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous...

Article 2

L’Organisation des Nations Unies et ses membres, dans la poursuite des buts énoncés à l’Article 1, doivent...

  1. Les membres de l’organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
  2. Les membres de l’organisation donnent à celle-ci pleine assistance dans toute action entreprise par elle conformément aux dispositions de la présente Charte et s’abstiennent de prêter assistance à un État contre lequel l’organisation entreprend une action préventive ou coercitive.

Chapitre VII

Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression.

Article 39

Le Conseil de sécurité constate l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises conformément aux articles 41 et 42 pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. »

Cela étant posé, depuis l’élection, qui elle aussi aurait dû faire l’objet d’une intervention sans ambiguïté de la part des Nations Unies, le président iranien, par ses diatribes démentes, citées ici partiellement : « rayer de la carte l’État juif » ; ou encore : « Certains pays européens insistent pour dire qu’Hitler a tué des millions de Juifs dans des fours et vont jusqu’à dire que quiconque affirme le contraire doit être condamné et jeté en prison… Bien que nous n’acceptions pas cette affirmation, si elle était vraie nous poserions la question suivante aux Européens : le meurtre de Juifs innocents par Hitler constitue-t-il la raison de leur soutien aux occupants de Jérusalem ? » Mahmoud Ahmadinejad a alors proposé le transfert d’Israël en Europe. « Si les Européens étaient honnêtes, ils devraient offrir une partie de leurs territoires en Europe aux sionistes, de manière à ce que ces derniers y installent leur État ».

Quand on sait que ce pays, depuis des mois, est en train de tergiverser avec la branche des Nations Unies chargée de contrôler la prolifération des armes nucléaires, nous sommes en droit de nous demander si de Gaulle n’avait pas raison.

Le fait est que cette organisation n’a pas agi durant l’embargo de l’Irak, et qu’elle a été le centre du plus gros scandale de corruption de ce siècle, et donc, incapable de ne pas laisser la guerre se faire ; peut-on et doit-on attendre que les menaces proférées par ce fou deviennent un conflit potentiel, embrasant toute une région qui ne demande que cela, ou doit-on attendre que Chirac, trahissant, encore une fois, il en est coutumier, l’héritage gaulliste, continue des palabres qui ne porteront malheureusement pas plus de fruits que pour l’Irak ?

L’Iran, à la simple lecture de la Charte des Nations Unies, et sans être un exégète, devrait être mis au banc des nations, avant de provoquer, soyons -en sûrs, une riposte de même nature que celle à laquelle il soumet un État souverain. La guerre n’a lieu et n’a eu lieu que parce que cette organisation, en dehors de grossir en budget et en fonctionnaires, ne fait rien, et ne peut rien faire. Elle en est au stade où en était la défunte Société des Nations en 1945. Il est clair que ni la France, ni aucun pays de la Communauté européenne, ni les USA ne souhaitent faire la guerre, celle-ci est et reste le fait de perceptions claires et fondées de risques potentiels. Tout dirigeant national qui ne s’en remettrait qu’aux Nations Unies pourrait avoir à faire face, en cas de survenance d’acte de cette nature, auxquels il n’aurait pas tenté de remédier par lui-même, à l’accusation de ne pas avoir utilisé le principe de précaution, ce qui ne serait que justice, mais à quel prix.

Tous ceux qui ont dénoncé la guerre en Irak devraient aujourd’hui sortir dans les rues, signer des pétitions pour que l’IRAN soit banni des Nations Unies et sous embargo total.

C’est cela être anti-guerre, et citoyen du Monde.


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