Un célèbre inconnu (10)
par olivier cabanel
mercredi 13 septembre 2023
Et la politique ?!
Il est vrai qu’elle a percuté ma vie à plusieurs occasions, et que, depuis, je m’en méfie scrupuleusement.
Je vous raconte…
en 1979 mes amis m’avaient convaincu de me présenter à la cantonale de Morestel, sur le thème des dangers du nucléaire, affirmant dans mon bulletin de campagne, qu’en cas d’accident nucléaire majeur, il y aurait des morts dans un rayon de 500 km autour du site…
la suite me donna raison avec la catastrophe de Tchernobyl en 1986. lien
Contre toute attente, je fis un score surprenant à l’époque où les écolos atteignaient difficilement les 1 %...puisque je fus crédité de plus de 8 %
Ce qui déstabilisa le petit monde politique, puisque le sortant, élu de droite, était menacé par un socialiste nommé Jean Genin.
Ce dernier me contacta, il voulait me rencontrer, ce que j’acceptais, et lors de cette entrevue, me demanda si j’allais donner des consignes de vote en sa faveur ?
Je lui assurais que s’il se prononçait pour la fermeture de « super » phénix, à Malville, dans son canton, il récupérerait probablement « mes » voix.
Ce qu’il fit quelques jours avant le 2ème tour, et il fut élu. Lien
Hélas pour lui, un ami journaliste bien intentionné me fit parvenir plusieurs années après, un document édifiant : l’élu cantonal avait écrit au ministre concerné en lui demandant un redémarrage de toute urgence de la centrale nucléaire…
j’avais eu la bonne idée de garder le tract que Genin avait déposé dans les boites aux lettres des électeurs, dans lequel il vitupérait contre la centrale…
j’envoyais alors au Canard Enchaîné les deux documents, l’un disant le contraire de ce que disait l’autre, et le journal publia un article incendiaire sous le titre « volt face », incriminant l’élu socialiste…
pour la petite histoire, plus tard, Jean Genin tourna sa veste, vu le désamour que lui manifesta le PS après cet épisode cocasse, et rejoignit les « divers droites »…
plus tard, le mouvement écologique cherchant à se structurer, une première action se déroulà à Lyon, rassemblant 3 forces en présence : les amis de la Terre, (sous la houlette de Brice Lalonde), le MEP (mouvement d’écologie politique) dans lequel émergeait plusieurs personnalités, comme Philippe Lebreton, Jean Brière,et d’autres, (lien) et ceux que l’on appelé « les diversitaires », (autrement dit : les écolos de terrain), Lalonde fut choisi pour représenter la totalité du mouvement, lequel devait se retrouver l’année suivante à Toulouse, pour de nouveaux « états généraux », étant convenu que Lalonde laisserait la main aux 13 élus régionaux car il fut décidé que chaque région allait choisir son représentant : je fus celui choisi pour Rhône-Alpes. lien
Hélas à Toulouse, Lalonde refusa de s’écarter et il y eut des palabres interminables pour tenter de résoudre le dilemme...ce qui fut impossible.
Lalonde restant là, je provoquais alors un référendum par courrier auprès de ceux qui m’avaient choisi...me proposant de démissionner si la situation perdurait.
Le référendum me donna raison, mais au niveau national, on n’en tint pas compte…
plus tard, les verts furent créés et Lalonde éjecté…
vinrent encore plus tard Philippe Lebreton, Dominique Voynet, Antoine Waechter Noël Mamère et d’autres...lien
pour la petite histoire, Mitterrand, alors président, en habile politicien, choisit Lalonde comme ministre, alors que celui-ci n’était plus rien pour les Verts, juste pour semer la confusion au sein du mouvement écologiste…
ouvrons une autre fenêtre : je fus contacté en 1988 par Waechter pour animer sa campagne présidentielle en Isère.
je lui ai alors proposé 3 actions : une à Grenoble, en le mettant au volant d’une voiture électro-solaire, l’autre en invitant la presse dans un restaurant pour déguster un repas totalement bio, repas suivi pour la 3ème action par un évènement sur le terrain, dont le but serait dévoilé à la dernière minute : nous nous rendîmes, suivi par toute la presse, devant la centrale de Malville, pour inaugurer « le premier musée français des inventions inutiles »…
j’avais prévenu le préfet de cette action, lui assurant que nous ne serions qu’une dizaine de militants, mais celui-ci n’en croyant pas un mot, envoya force de camions de CRS, au cas où…
les médias s’en donnèrent à cœur joie, mitraillant en photos le geste de Waechter coupant le grand ruban tricolore tendu en travers de la route, avec la mention du « premier musée français des inventions inutiles »…sur fond de CRS armés jusqu’au dents…
plus tard, je fus aussi choisi comme représentant de l’Isère pour les régionales de 1995, et il avait été décidé qu’il y aurait dans les 6 élus potentiels un candidat du Nord-isère...j’étais celui-là.
Or, par des manœuvres douteuses, je me retrouvais en 7ème position, donc non éligible...aussi sec, je démissionnais de la liste.
Détail croustillant, l’écolo Nicole Guilhaudin alors en seconde position, a depuis quitté les verts, et rejoint la macronie, sous l’argument : « je suis une écologiste pragmatique... » trouvant que le parti était « trop politisé à gauche »… lien
tout en restant écolo pur et dur depuis le début,je me suis éloigné, (et comment ne pas le comprendre ?)… de l’écologie politique.
Comme dit mon vieil ami africain : « quand le vent souffle, chacun se soucie de la charge qu’il porte ».
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Le dessin illustrant l’article est de Fey
Olivier Cabanel
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