Le droit du Cent …

par C’est Nabum
mardi 27 février 2024

 

Les bons comptes !

 

Quand l'homme a cessé de compter avec son pouce ses autres phalanges, il a abandonné le merveilleux système duodécimal pour passer à la simplification administrative. L'heure était à la Révolution et à la grande épopée du mètre étalon. Delambre et Méchain tentèrent de rallier Dunkerque à Barcelone pour définir la longueur du méridien qui se fit ligne verte.

Ce fut l'apogée du droit du Cent, celui qui bouta les anciennes unités qui loin d'être le pied, se plaisaient dans une complexité de bon aloi sans nous toiser de haut. Le droit du Cent entra en vigueur alors que c'est du sol que vint sa définition ; le ver était déjà dans le fruit. Nos deux géomètres ignoraient alors qu'ils feraient naître bien malgré eux la polémique du moment.

Le Cent au début de son épopée n'a pas brillé par son sens de la démocratie. Le vote censitaire ne donnait le droit de vote qu'aux possédants pourvu qu'ils fussent porteurs d'une braguette. Aucun risque alors de la confondre mensuellement avec le droit du sang. Seul d'ailleurs l'impôt du sang fut réclamé aux gueux, bons à recouvrir les champs de bataille mais pas à remplir les urnes.

Ce principe du reste demeure encore en vigueur puisqu'on Panthéonise des résistants étrangers qui en dépit des belles paroles de circonstance n'auraient toujours pas le droit de vote aujourd'hui. La chose peut rester en travers de la gorge des véritables démocrates qui étrangement ne fréquentent jamais les bancs de l'assemblée et les cours d'honneur lors des cérémonies du cirque politique.

Mais pour ne pas l'avoir dans le mille, le Cent cesse de se multiplier pour mieux diviser une nation qui bientôt ne prônera plus que le droit du UN le seul véritablement qui soit lui-même et indivisible. L'individualisme exacerbé au possible est bien la marque de fabrique de cette société de la division et de la soustraction. Se faire du mauvais cent c'est rompre définitivement l'unité nationale.

C'est donc le dard en main qu'un petit ministre est allé remettre en cause le droit du SOL pour semer la cacophonie dans l'orchestre parlementaire. Spécialiste de l'agitation, lui qui aime en faire des mille et des cent, tel un colon indécent, a semé le trouble dans la constitution sans même avoir la certitude de la légalité de sa proposition. Attitude des plus cavalière pour un ministre de l'arrêt public.

Le droit Sans le vote, l'annonce vaut simplement pour la communication sans se soucier d'aller plus avant dans la procédure. Pratique systématique de nos chantres d'une Démocratie du coup d'éclat, de l'apparence et de l'impuissance véritable. Les Sens en éveil, ils ont tous les droits au point du reste de cumuler les mises en examen sans suite véritable.

Proposons-leur une suite arithmétique à leur nouvelle fantaisie. Prenons non le pas de l'oie qui leur pend au nez mais le pas de Hun avec lequel l'herbe ne repoussera plus dans notre douce France. Cent plus un, les cent-un bons à rien pour un gouvernement élargi à cette droite extrême dont ils ne sont pas insensibles aux sirènes.

Nouvelle confusion, ces sirènes-là ne s’achèveront pas en queue de Poisson mais en signal d'alarme quand la guerre civile fera rage dans nos quartiers. C'est alors qu'ils se rendront compte que le Sang versé de chaque côté des lignes de front a toujours la même couleur quand il jonche un Sol pour lequel chacun s'entredéchire.

Le droit ou plus précisément les travers d'un système dont les acteurs ne se déterminent plus au nom de grands principes, de convictions profondes ou d'une ligne politique clair et immuable est toujours mis en avant pour prendre le pas sur la raison. Désormais, c'est le sens du vent, les sondages et les intérêts électoraux qui déterminent au jour le jour, presque, les grandes décisions qui gouvernent à des destinées à géométrie variable.


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