Surfs, cyclones et prévisions météorologiques

par Francis Pisani
lundi 13 février 2006

Imaginez que vous vouliez surfer sur les vagues les plus hautes possible. Vous pouvez chercher parmi les endroits connus. Vous pouvez vous armer de patience en attendant le moment voulu. Mais tout ça reste bien aléatoire.

Imaginez maintenant que vous vouliez organiser une sorte de championnat du monde avec, toujours, les vagues les plus hautes possible. La difficulté cette fois vient du fait qu’il faut convoquer les concurrents au bon moment. Une erreur et, impossible de me retenir, tout le spectacle tombe à l’eau.

C’est pourtant ce qui vient de se passer ce matin (pou moi, hier mardi pour vous) à Half-Moon Bay, un peu au Sud-Ouest de San Francisco sur le Pacifique. C’est là que s’est déroulée la compétition connue sous le nom de Maverick ou Men who ride mountains (Ces hommes qui chevauchent des montagnes).

L’homme clé dans cette affaire s’appelle Mark Sponsler. Météorologue amateur, féru de surf (tellement qu’il s’est blessé il y a quelques semaines et n’a pas pu participer à la compétition d’hier), il traque les mouvements de la mer sur toute l’étendue du Pacifique. Grâce à ses modèles informatiques qui tiennent compte des courants, des oscillations des bouées et des informations fournies par satellites, il arrive à suivre des vagues qui viennent depuis le Japon, à prévoir quand elles seront les plus fortes et où elles arriveront.

Sponsler a son propre site, StormSurf - qui est considéré comme la meilleure source d’infos sur les vagues géantes du Pacifique. Et ceux que ça intéresse peuvent suivre les webcams de WaveWatch, un autre site auquel il collabore.

Dimanche matin, Sponsler a donné le feu rouge, et les 24 concurrents ont été convoqués pour ce mardi, à 8 h précises. Ils n’ont pas été déçus, les vagues ont atteint plus de 11 mètres. Un Sud-Africain a gagné. Le spectacle a été diffusé par MediaZone.

Bravo ! Mais quand même...

Bravo pour l’amateur qui bat la météo nationale la plus puissante du monde : selon le Mercury News, elle prévoyait des vagues de 3 à 5 mètres, et Sponsler des vagues de 10 à 12 mètres. Il avait raison.

Mais quand même, on se demande pourquoi les prévisions concernant les ouragans ne sont pas plus précises. Sponsler est originaire de Floride, et s’intéresse au sujet, mais le National Weather Service a encore du mal à prévoir quelques heures à l’avance le parcours exact des cyclones.

[Photo du Mavericks de 1999 trouvée sur Abbaroo.com]


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