Wimbledon - Novak Djokovic en route vers un 24ème Grand Chelem (?)

par Mick01
lundi 3 juillet 2023

Wimbledon débute aujourd’hui à Londres. Côté homme, le titre peut-il échapper à l’ogre Novak Djokovic ? Si le sacre lui semble promis, qui peut l’arrêter dans sa course ?

Wimbledon est à peine commencé que le vainqueur paraît déjà tout désigné dans le tableau masculin en la personne de Novak Djokovic. Après sa victoire à Roland-Garros, le Serbe a marqué l’histoire du tennis en portant à 23 son nombre de Grands Chelems, laissant derrière lui Rafael Nadal avec qui il partageait ce record.

Un mois plus tard, la saison sur terre laisse place à la brève période sur gazon. Si les fans n’ont toujours pas eu la chance de voir Nole fouler les terrains en compétition officielle, Djokovic sait mieux que quiconque se préparer pour ces grands événements. En ce tout début de tournoi, un caillou dans la chaussure peut-il freiner Djokovic dans sa course vers une 24ème victoire en Grand Chelem à Londres ?

 

Qui peut me stopper ?

Si Novak Djokovic est le favori incontesté à Wimbledon, est-il un favori incontestable ? Les arguments en sa faveur dressent une liste aussi grande comme son armoire à trophée, alors, commençons par les contre. Quels adversaires pourraient le contester ? Le premier nom venant en tête n’est autre que le numéro 1 mondial. Carlos Alcaraz a récupéré sa place tout en haut de l’ATP après sa première victoire dans un tournoi sur gazon au Queen’s. Ivan Ljubicic, entraîneur de Roger Federer, a confirmé que l’Espagnol était le premier homme à pouvoir contrecarrer les plans du Serbe selon lui, à condition que son physique ne le trahisse pas comme à Roland-Garros. Dans cette demi-finale, Alcaraz n’était pas aussi créatif et fluide dans le jeu selon lui.

Au côté de l’Espagnol, il y a Jannick Sinner qui nous avait offert un sublime quart de finale l’an dernier face à Djokovic (remporté 3 sets à 2 par le Serbe après avoir été mené 2 sets à rien, mais aussi deux ovnis du tennis qui pourraient, pourquoi pas, jouer les trouble-fête. Il y aurait surtout eu Nick Kyrgios, mais celui-ci a déclaré forfait quelques heures à la veille du tournoi. Plus vu sur les terrains depuis quelques mois, l’Australien a déjà montré à maintes reprises qu’il aimait ce tournoi, en atteste sa finale l’année dernière, et qu’il avait tout à fait la capacité d’arriver sur un tournoi sans trop de compétition. Ce dernier a même prévenu le Djoker sur les réseaux : « Si je ne peux pas arrêter Djokovic à Wimbledon, personne ne le fera. » Malheureusement pour lui, une blessure au poignet l’empêchera de faire mieux que l’an passé.

Finalement, l’autre joueur apprécié pour ses frasques n’est autre que Bublik. Un peu moins évident à première vue, si on ne voit guère le kazakh gêner Djokovic, il a démontré qu’en prenant un tournoi au sérieux dans son entièreté, et qui plus est sur gazon, Bublik pouvait remporter son premier ATP 500 à Halle en éliminant Coric, Struff, Sinner, Zverev et Rublev. Ce titre lui a permis d’aller chercher le statut de tête de série à Wimbledon. Dans cette lignée, capable du meilleur comme du pire, et si ?

 

Entre faim de loup et adversité

Le tournoi n’avait même pas commencé que sa victoire était déjà annoncée. Le tournoi n’avait pas commencé que sa victoire était déjà dépréciée, décrite comme banale, comme inévitable en raison d’une adversité peu présente comme pour en enlever les mérites tout en étant à l’affût du moindre faux pas. En observant le tirage, Nick Kyrgios est tout de même dans sa partie de tableau, tout comme Ruud finaliste à Roland-Garros, Hurkacz, Sinner, Fritz ou encore des joueurs de gazon émérites comme Jordan Thompson ou Nakashima. Une faible adversité ? Le Serbe et son aura ne sont guère innocents dans cette perception de l’adversité et dans sa prétendue faiblesse, encore plus en confrontation directe.

L’adversité justement, là où le Serbe tire sans doute la plus grande partie de sa force. Cette rage de vaincre face à l’adversité est constitutive de Nole. Il en joue et la maîtrise à merveille avec le temps. À Wimbledon, la finale de 2019 face à un public à la solde de Federer et sa célébration tout en retenue est sûrement le match le plus représentatif de cette force poussée à son paroxysme. Sifflé encore lors de certains moments à Roland-Garros, Matts Wilander et Tim Henman l’ont souligné : « Cela l’aide, il devient plus déterminé ! » Djokovic n’a plus le temps de chercher à être aimé par ceux qui ne le respectent pas, il veut écrire l’Histoire.

Et l’Histoire s’écrit dans les grands rendez-vous, en témoigne cette capacité quasi chirurgicale à répondre présent dans ces grandes occasions. S’il existe bien un joueur à la force mentale à la frontière du réel, c’est bien l’homme aux 23 Grands Chelems. Bousculé, insulté et pris à partie, à son paroxysme pendant la période covid comme durant l’épisode de l’aéroport en Australie, en y ajoutant les tournois auxquels il ne pouvait pas jouer, il a réussi à gérer ces moments de doutes et d’incertitudes pour agrandir son armoire à trophées. Il est même revenu victorieux sur les terres australiennes. Ce Roland-Garros, une statistique incroyable confirme cette capacité à devenir un autre joueur dans les grands moments. Le Serbe a réalisé 0 faute directe sur tous les tie-breaks joués pour 55 échanges disputés. Ses performances dans les derniers Grands Chelems, surtout à Wimbledon où il s’est octroyé les 4 derniers tournois du côté de Londres, sont aussi un marqueur. Après Roland Garros sur terre, comment penser que le majeur sur gazon lui échappe, une surface qui lui réussit ? Pour Matts Wilander, le Serbe y est à l’aise, car il sait justement que les autres ne le sont pas.

La faim de titre est là, une faim de loup, et ça, il le sait depuis sa tendre enfance où « l’échec n’était jamais une option pour moi et ma famille. » C’est « une énergie de loup qui m’habite » pour tout croquer et repousser les records dans des sphères inatteignables. Parmi ceux que Nole peut encore aller chercher, il y a surtout le nombre de titres de Federer à Wimbledon (8, il en a 7 actuellement) et le nombre de Grands Chelems hommes et femmes confondus (24 par Margareth court).

Alors, en route pour un 24ème, sans (aucun) doute !


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