Le bal des hypocrites

par C’est Nabum
lundi 15 janvier 2024

 

Coupe et poudre blanche…

 

Il y a fort loin de la coupe aux lèvres, de la posture aux naseaux, de la loi à sa pratique. Tandis qu'après les fêtes, les organismes non gouvernementaux qui se préoccupent de la santé des Français promeuvent l'opération du mois sans alcool, le pouvoir freine de tous ses fers pour favoriser le mouvement. Il est vrai qu'en bonne politique, il convient de ne pas pousser le bouchon trop loin afin de ne pas se mettre à dos ces chers groupes de pression, les lobbys en solognot dans le texte.

Imaginez-vous que le Président se met à mal avec les vignerons, les cafetiers, les vendeurs de spiritueux sans en payer les pots cassés par la suite ? Pourquoi prendre un tel risque pour une question de santé publique dont on n’a que faire en haut lieu quand on sait le sort réservé à l'hôpital ? Ce serait folie comme celle qui constituerait à interdire l'alcool à nos chers chasseurs.

L’intérêt général trinque quand il s'agit de favoriser les uns ou les autres dans l'espoir de quelques voix. Comme tout ceci se passe en catimini, l'opinion publique n'est jamais informée des mesquineries d'un pouvoir, simple chambre d'enregistrement des caprices des véritables donneurs d'ordre. Pour le citoyen boire le calice jusqu'à la lie suppose d'avaler sans cesse des couleuvres.

Il n'y aura pas de communiqués officiels pour ce mois sans alcool resté en cale sèche alors que ce fameux mois de janvier est la fête des Princes du canon. Durant toute cette période, nos fameux décideurs vont multiplier les occasions de lever leur verre par tout le territoire pour nous souhaiter une bonne année à notre santé. Dans les verres des bulles, paradigmes de la consistance véritable de ces gens.

Remarquez, les gogos vont se précipiter pour participer aux agapes et profiter des petits fours pour que continue de brûler notre planète. La cohérence est leur fort en haut lieu tandis que la poudre aux yeux permet de conditionner ce bon peuple. Les bercer d'illusions est la règle tandis que le souci des finances passe au second plan quand la démagogie se met en branle…

Quant aux étages parlementaires, pour tenir la cadence absurde qu'impose le vote de lois qui ne s'appliqueront que trop rarement, pour oublier que dans une chambre d'enregistrement les godillots ne servent à rien, l'alcool ne suffit plus à faire passer la potion. Il s'agit de s'en mettre plein les narines alors que la chose est prohibée pour le bon peuple.

Attitudes stupéfiantes de ceux qui sont censés être exemplaires y compris du côté des affaires et des comportements. Quand il y a une telle rupture entre le souhaitable et la réalité, entre l'idéal d'exemplarité des élites et le théâtre de leurs ignominies, entre les coups portés au peuple et les avantages consentis aux complices, il n'est plus rien à espérer de cette monarchie de fait.

Évidemment quand la tête d'affiche défend l'indéfendable, adopte des attitudes déplacées, se joue des conventions et des bonnes manières, protège les canailles et martyrise les braves gens, il n'est rien à attendre de ce système en totale décomposition. Et comme chacun sait, une bonne décomposition permet de favoriser la fermentation alcoolique.

Continuez à boire plus que de raison, prenez quelques produits interdits et si l'on vous fait la moindre remarque, si l'on vous menace d'une sanction, dites alors que vous ne faites que suivre l'exemple qui vient d'en haut. La nouvelle devise nationale est clairement affichée en lettres de gloire sur les frontons de nos palais de la honte : « Faites ce qu'on vous impose et jamais ce que nous faisons réellement ! »

La Renaissance de la Monarchie en Marche accélérée prépare insidieusement le pas de l'oie qui monte dans le pays. Quand la coupe est pleine, qu'on a un coup dans le nez, les maux de tête ne sont pas loin.


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