Puisque l’économie dirige le monde…

par Michel DROUET
lundi 11 septembre 2023

En consommant trop, le monde court à sa perte. Les ressources naturelles s’épuisent mais certains cherchent à les privatiser pour continuer leur business : des bassines « indispensables » pour l’agriculture intensive, l’eau en grande quantité dans l’industrie agro-alimentaire exportatrice de nourriture formatée, la privatisation prévue d’une réserve d’eau aux fins d’embouteillage dans un département souvent en alerte sécheresse… Tout cela au nom de l’emploi, bien sûr. Que feront ces bonnes âmes une fois la ressource tarie ? Ils supprimeront les emplois…

Le cynisme des acteurs économiques privés et le suivisme de l’Etat

Si on veut avoir une idée des forces en présence, il faut se tourner vers les grandes entreprises et certains chercheurs convaincus que par leur action, ils font le « bien ». Il y a quelques semaines Ouest France publiait un article dans lequel la directrice de la communication de la « Toulouse School of Economics » déclarait : « Ce sont les entreprises et acteurs économiques qui dirigent le monde. Amazon, c’est la première puissance mondiale ».

En matière de mesures environnementales, l’Etat bricole (fin des pailles en plastiques, ajout de mousseurs sur les robinets et fin des tickets de caisse qui enferme encore plus le consommateur dans son ignorance des prix…), est passif, ou joue la montre pour les pollutions agricoles et industrielles (rejets dans les cours d’eau, algues vertes,…). Par contre, il ne mégote pas sur les subventions pour des entreprises polluantes (10 Milliards sont prévus) qui font pourtant de juteux bénéfices et payent peu d’impôts en France.

Certains essayent de se convaincre que la politique peut changer les choses, alors que le pouvoir économique tout puissant dicte sa loi, celle du profit et de l’optimisation fiscale, pendant que l’Etat endette le pays.

Monsieur météo à la tête du ministère de l’économie

L’arbitre n’est plus l’Etat. Le Ministère de l’Economie, réduit au rôle d’agence de communication du CAC 40, devient peu à peu une institution obsolète. Les choses se décident ailleurs, en coulisse.

Le Ministre de l’économie, avec une vision de météorologue qui ne dépasse pas la semaine, passe son temps à clamer haut et fort que tout va bien en attendant le lendemain ou le surlendemain de minimiser la nouvelle crise internationale qui va encore plomber l’économie française pour les mois à venir, allonger la liste des chômeurs, de bénéficiaires d’associations caritatives, fermer des entreprises et jeter des gens à la rue.

La hausse des prix à la consommation (13,3 % sur un an en juin), a fait retomber celle-ci au niveau de 2006. Le retour de vacances risque par ailleurs d’être difficile avec la hausse de l’électricité et du carburant qui nécessitera de nouveaux arbitrages…

En juin, 47% des ménages déclaraient avoir changé leurs habitudes de consommation alimentaire : 14 % le font en consommant moins, 17 % en changeant de gamme de produits et 12 % en diversifiant les magasins pour leurs courses. La baisse des ventes de fournitures scolaires est en recul de 12,8% selon les organisations professionnelles, à cause de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs qui réutilisent les articles de l’année passée.

En freinant sa consommation, le citoyen, de plus en plus tenté par l’abstention dans les urnes, délaisse l’arbitrage politique que plus personne n’écoute et fait preuve de pragmatisme et d’intelligence : il s’adresse désormais directement au pouvoir économique pour l’obliger à plus de modestie et de mesure.


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