Etudiant cherche senior désirant partager appartement

par Cioran
samedi 8 octobre 2005

L’association le PariSolidaire part en croisade contre la pénurie de logements pour étudiants dans les grandes agglomérations. L’idée est simple et généreuse : rompre la solitude des retraités en les incitant à héberger chez eux des étudiants en mal de logement.

Un rapport sur le logement étudiant remis cette année au gouvernement par le député UMP Jean-Paul Anciaux montre que les logements en cité universitaire ne couvrent que 7% des besoins des étudiants, ce qui oblige plus d’un million et demi d’entre eux à se tourner vers des solutions individuelles et souvent coûteuses. Désireuses de passer à l’action concrète, deux Parisiennes, Aude Messian et Bénédicte Chatin, ont créé en avril 2004 le PariSolidaire, une association qui tente de réduire la solitude des personnes âgées d’une part, et de faciliter le logement des étudiants d’autre part.

« Les séniors disposant d’une chambre chez eux nous contactent. Nous leur expliquons notre projet et nous convenons d’un rendez-vous chez eux pour visiter la chambre et définir le profil de l’étudiant qui leur conviendrait », explique Aude Messian. Les personnes intéressées ont la possibilité de choisir entre deux formules pour une chambre meublée dans leur appartement : un logement contre échange de services (courses, sorties du chien, ménage...) ou un logement en location de plus ou moins longue durée. L’association va plus loin, en recevant les jeunes gens afin de vérifier leur statut d’étudiant et surtout de bien comprendre leurs attentes et leurs motivations. Quelle que soit la formule choisie par les retraités, la recherche des étudiants se fait toujours en gardant très présentes à l’esprit les notions de partage, d’échange et de convivialité.

Le carnet de bord : un contrat de confiance passé entre le sénior et l’étudiant

Chacun des adhérents est unique, et sa demande est motivée par sa réalité, ses besoins, et ses capacités. Accueillir un jeune homme de 18 ans ou une jeune fille de 22 ans n’implique pas le même engagement. Et partager le quotidien d’une personne plus ou moins autonome ou celui d’une personne qui désire un complément de revenus, ne représente pas le même investissement de la part de l’étudiant. Un rendez-vous au domicile du retraité est donc organisé pour lui présenter l’étudiant que le PariSolidaire aura sélectionné selon ses critères. Lorsque les deux parties sont satisfaites, l’association met en place un cahier des charges destiné à établir des règles de vie et lister les différents arrangements envisagés. Ensemble ils rédigeront un carnet de bord dans lequel seront définis de façon conjointe, l’organisation de la vie quotidienne, les demandes et les impératifs de chacun.

Une vingtaine de partenariats ont déjà été réalisés, et la priorité du PariSolidaire est aujourd’hui de se développer à un rythme raisonnable. Malheureusement, la jeune association rencontre des difficultés financières, les trente euros demandés aux adhérents ne suffisant pas au bon fonctionnement de l’association. Aude Messian et Bénédicte Chatin, qui travaillent à plein temps et sans rémunération sur ce projet, n’arrivent plus à boucler des fins de mois difficiles. Dernièrement, Catherine Vautrin, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, et la puissante Fondation de France, ont pris contact avec les deux responsables du PariSolidaire. Cette récente reconnaissance pourrait apporter les subventions nécessaires au développement de cette action originale et utile.


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