Les énergies renouvelables, moteurs du développement de l’Afrique ?

par Michel Monette
mardi 18 octobre 2005

La société civile africaine en discutera dans une semaine à Luanda. Un document de réflexion produit pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) voit dans les énergies renouvelables un important levier du développement de l’Afrique. Le document de l’Institute for Research in Sustainable Energy And Development (IRSEAD) du Kenya sera débattu les 26 et 27 octobre prochain, lors de la rencontre régionale de Luanda, étape africaine vers le 7e Forum Global de la Société Civile de février 2006.

L’Afrique, on le sait, paie cher la croissance basée sur le pétrole. Pour le Kenya, cette énergie fossile représente 16% du coût total des importations. Pire, le Kenya doit consacrer l’équivalent du tiers de ce que lui rapporte l’ensemble de ses exportations à acheter du pétrole. Pour plusieurs pays du continent africain, la situation est encore plus désastreuse.

Lueur d’espoir avec la hausse du coût du pétrole

Dans un de ces paradoxes dont l’histoire a le secret, plus cher sera le pétrole, plus l’Afrique pourrait s’en tirer. Le continent en marge de la croissance mondiale est bien pourvu en énergies alternatives, et, qui plus est, renouvelables.

Renewable energy sources, currently considered uneconomicuneconomic, will become more affordable as oil prices continue to rise. With a little foresight and good planning we should leverage ourselves from the increasingincreasing debt of fuel import, and generate economic activities in areas that will create wealth for ordinary citizens.

IRSEAD. Background document on Energy. Southern perspective.

Aujourd’hui, les énergies renouvelables - à l’exception notable de l’hydro-électricité - sont en marge des circuits commerciaux. Près de 90% des énergies commercialisées sont puisées dans des gisements de combustibles fossiles.

S’il est un fait inéluctable cependant, c’est que le pétrole va manquer. Déjà, l’offre ne suffit pas à combler la demande croissante, et le coût du baril grimpe.

La population des pays en voie de développement (80% de la population mondiale) ne consomme que 30% de l’énergie présentement commercialisée, nous dit le document de l’IRSEAD.

Or, les besoins énergétiques de ces pays vont aller en augmentant.

Cette demande va faire grimper encore le coût du baril de pétrole. Il faudra bien se tourner vers d’autres sources d’énergie.

Pour reprendre un terme d’aérospatiale, il y a là une fenêtre de lancement pour des énergies renouvelables, et l’Afrique est une rampe privilégiée de ces énergies.

Les atouts de l’Afrique

L’Afrique a quatre atouts dans son jeu : la biomasse, l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire. Elle possède aussi un joker : la production d’hydrogène à l’aide de ces énergies renouvelables.

La filière biomasse est de loin la voie la plus prometteuse pour l’Afrique. À l’échelle mondiale, elle ne représente que 14% de l’énergie primaire. Elle fournit cependant plus de 70% de l’énergie dans plusieurs pays africains.

Mais elle est très polluante.

Technologiquement, il est déjà possible, nous dit l’IRSEAD, d’utiliser cette énergie avec beaucoup plus d’efficacité et moins de pollution, et pas seulement pour des besoins domestiques.

Le problème, pour la biomasse comme pour le développement des autres énergies renouvelables de l’Afrique, est davantage financier.

L’aide internationale ne devrait-elle pas aider l’Afrique à mettre fin à sa dépendance si coûteuse envers les énergies fossiles ?

Ce serait une bonne façon de rembourser la dette écologique du Nord envers le Sud.


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