Intelligent design, créationnisme, fixing : supercherie ou réalité ?

par Aimé FAY
mardi 4 septembre 2007

Le débat sur la création de l’humanité est ravivé aux Etats-Unis d’Amérique, principalement à travers les églises évangéliques méthodistes et baptistes. Certains Etats américains pensent à refaire les livres d’histoire et ceux des sciences de la vie et de la Terre. Ils veulent présenter « the intelligent design », « le Dessein intelligent » dit aussi « le modèle créationniste » ou « fixing », comme la seule thèse explicative de la création du vivant et du végétal. Qu’en est-il vraiment ?

Ainsi, il y aurait 6 000 ans environ, les hommes, les animaux, les insectes... et les végétaux, auraient été créés, fixés dans leur développement, exactement comme ils sont aujourd’hui.

Selon ces églises chrétiennes évangéliques, la science chercherait inutilement à savoir comment le monde a été créé, alors que tout est dit dans la Bible !

Quant aux églises chrétiennes d’Europe, non évangéliques, elles doutent encore. Pourquoi, selon elles, tenir finalement pour vrai les Evangiles et ne pas vraiment tenir pour strictement vrai la création du monde telle qu’elle est très précisément décrite dans la Genèse de l’Ancien Testament ? Il faut mentionner, à leur décharge, que pour ces chrétiens, le Nouveau Testament, deuxième et dernière partie de la Bible chrétienne, tient une place beaucoup plus importante que l’Ancien Testament. Dans les faits, il convient pourtant de savoir que l’Ancien Testament constitue tout de même la plus grande partie du volumineux livre qu’est la Bible chrétienne.

Guidé par la main de Dieu, Moïse est considéré comme étant celui qui a été choisi pour révéler les cinq premiers livres de l’Ancien Testament : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Cette révélation s’est faite vers le 13e siècle avant Jésus-Christ. Sa rédaction, par Moïse, aurait duré une quarantaine d’années.

Certains des lecteurs, ayant aussi lu le Coran, y verront une très grande similitude avec la révélation du livre sacré des musulmans, faite au prophète Muhammad, dix-neuf siècles plus tard, soit six siècles après Jésus-Christ. Quant aux lecteurs de la Torah, ils savent, naturellement, que la Loi mosaïque, dite Loi juive, est constituée des cinq premiers livres, dit le Pentateuque, fondateurs de l’Ancien Testament, en fait la Bible hébraïque.

Dans cet esprit, la démarche créationniste des chrétiens évangéliques, qu’ils soient américains ou européens, paraîtrait donc assez logique.

En effet, si la Bible est bien l’expression de Dieu, pourquoi douter de son authenticité et des faits relatés ? Cela n’aurait pas de sens. Son authenticité est ou n’est pas ! Ces faits sont ou ne sont pas ! Si elle est ce qu’elle est, alors la Bible est une et indivisible. Tout y est irréfragable. De la première page du livre, jusqu’à sa dernière. Du premier mot, jusqu’au dernier.

Alors, 6 000 ans ou pas que l’Homme a été créé ?

Il apparaît utile d’avoir un regard neutre sur une telle question. D’autant qu’elle prend de l’ampleur. Les églises évangéliques voient leur audience progresser.

Portons donc un regard non partisan, celui du libre penseur, n’appartenant à aucune des croyances monothéistes, dites aussi abrahamiques. Qu’elle soit juive, chrétienne ou musulmane. Et, à aucune autre d’ailleurs. Mais, tout de même fortement imprégné par la lecture de la Torah, de la Bible chrétienne et du Coran. Exercice que peu de croyants, de tous bords, peuvent d’ailleurs revendiquer.

Afin d’éclairer la réalité, la légitimité et surtout la cohérence du fait créationniste, nous posons les trois questions suivantes :

1° - Quelle est la descendance d’Adam et d’Eve qui conduit à Jésus-Christ et combien d’années séparent la Création de la naissance du Messie ?

2° - Quels sont les faits historiques qui font état de cette généalogie et quelle est l’authenticité des documents ?

3° - Quelle est la véracité des faits bibliques sur le Déluge et la Création ?

Trouver des réponses à ce triple questionnement apportera de précieux éléments de réflexion quant à la réalité et à la pertinence de la thèse défendue par les adeptes du « Dessein intelligent ».

A suivre.


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