La messe en latin, pourquoi pas ?

par Franchouillard
jeudi 30 novembre 2006

A la suite des récents rapprochements du pape avec les églises traditionalistes, voici une caricature qui ne s’éloigne pas tant que cela de la réalité de nos églises proposant le rite dit « du missel de 1962 » ou « progressiste » : c’est un coup de gueule, une satire, un début de réflexion, un texte pour engager un débat.

Est-ce pour fêter l’anniversaire de la mort de Brassens que le "Dré Zaint Bère" Benoît XVI s’est rendu compte que sans le latin, la messe nous ennuyait  ?

Réactions en chaînes, en tout cas, chez les évêques de France... Craignent-ils de voir disparaître leur bonne vieille liturgie de "l’arbre de vie" et du "papier crépon" ?

Mais si, souvenez-vous de la communion de petit cousin dans la Nièvre l’an dernier... Une insupportable dame cathé en jupe à carreaux (collection Cyrillus automne-hiver 1954) vous saute dessus parce que vous avez toutes vos dents et une cravate. "Bonjour, voudriez-vous aider le père Patrick pour la procession de la joie ? Vous savez, c’est tout simple, il faut apporter des intentions de prières écrites sur des fleurs en papier et les accrocher à l’arbre de vie en polystyrène dans le choeur"... Inquiet, vous levez la tête... Ah, oui, l’arbre de vie, juste entre la fontaine d’amour et la crèche bio faite en pelures de concombre... Forcément vous êtes poli, vous acceptez, d’autant que vous voyez déjà la même hystérique demander à votre tati Michèle si elle veut bien chanter le "Bisou du Ciel, Dieu de Merveille" avec la chorale incontinente de la maison de retraite voisine... Vous vous retrouvez donc enrôlé et allez vous renseigner sur les détails en sacristie... Personne. Vous interrogez un plombier qui vient sans doute de réparer une fuite à la fontaine d’amour... Aïe, c’est le Père Patrick, mais bon, d’emblée il veut que vous l’appelliez Pat’, comme tout le monde... Bref ton copain Pat’ t’explique que l’orgue a été remplacé par des maracas en pots de yaourt, que les chants de messe sont des morceaux de la star’ac dont on a changé les paroles pour faire "spi"... et que la table de camping sur laquelle tu t’accoudes, c’est l’autel qu’il faut installer dans le choeur parce que l’ancien maintenant sert pour les compositions en fausses fleurs séchées de madame Laglutte qui se donne beaucoup de mal et tout et tout...

On continue ? Bon ... Tant bien que mal, la messe se passe. Vous avez du mal à comprendre pourquoi vous vous êtes d’un coup retrouvé à échanger un baiser de paix avec la boulangère en faisant la ronde autour de l’autel ; vous ne vous rappelez pas que dans la liturgie il y a un moment où on est assis en tailleur dans le choeur en mimant une comptine pour enfants ; vous ne comprenez pas pourquoi on vous fait les gros yeux quand vous refusez de répondre au quizz catho qui fait office d’homélie, et vous vous êtes même surpris à chercher des yeux Mme de Fontenay quand vous deviez lire votre intentions de prière "Faites mon Dieu que les guerres cessent car ça fait souffrir beaucoup tout plein "... Heureusement, le moment de la quête était bien repérable, ça permet au moins de savoir qu’on en est à la moitié, voilà une tradition sacrée !

Est-ce donc pour cela que se battent nos évêques ?

Invoquant l’exception cultuelle ? Certes, ils ont leur bilan pour eux, les églises n’ont jamais été aussi pleines, les prêtres aussi nombreux et l’art chrétien aussi beau  ! Alors si l’ouverture que propose le pape peut permettre aux prêtres de choisir la liturgie qui leur semble le plus adaptée, si la fin de la ghettoïsation des traditionalistes peut donner le droit de préférer la messe en latin sans être suspecté de collectionner les photos dédicacées de l’ex-chancelier Hitler, alors je donne ma bénédiction, et même si cela vexe une douzaine de dames cathés, si cela énerve Pat’ quand je l’appelle Monsieur l’abbé, si ça doit faire dégager la fontaine d’amour et l’arbre de vie pour laisser reparaître le retable baroque, et même si ça met au chômage le centre de réinsertion des garde-chasse alcooliques qui ne vendront plus de bougies mauves avec écrit "paix" en dix langues, et autant de fautes d’orthographe...
Ite, missa est... Que les sans-calotte s’achètent un Gaffiot !


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