La religion à l’américaine : Lakewood Church

par ÇaDérange
jeudi 1er décembre 2005

J’ai eu la curiosité, lors de mon voyage récent aux États-Unis, d’aller assister à une grand messe d’un des groupes évangéliques qui connaissent un fort développement dans ce pays en appliquant des méthodes qui n’ont sans doute rien à voir avec celles de notre Église catholique. Cela s’est passé à Houston, grande ville du Texas, et la congrégation, à la réunion hebdomadaire de laquelle j’ai eu l’occasion d’assister, s’appelait Lakewood Church. Le pasteur de cette congrégation s’appelle Joêl Osteen, et sa femme, Victoria, participe aussi aux célébrations et à l’activité de la congrégation.

Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une messe comme celle de l’Église catholique, puisqu’il n’y a pas d’élévation ni de communion. Il s’agit d’un "spectacle "chanté, avec pour principal animateur, le pasteur, dont le sermon est le point d’orgue de la célébration. Il n’est fait à aucun moment référence à l’Église catholique, mais toujours à la Bible, et aux textes sacrés.

La célébration se passe dans un ancien stade de basket, repris depuis un an par la congrégation et aménagé de manière contemporaine. Vous en voyez une photo qui vous donne une idée de l’ampleur de l’endroit et de la qualité de l’aménagement. Je ne connais pas la jauge de cette "église", mais elle doit bien être de l’ordre de 30 000 personnes. C’est plus grand que Bercy, par exemple.

La cérémonie est organisée de manière très professionnelle. On y arrive en voiture pour se garer dans le parking souterrain, guidé par de nombreux participants bénévoles. Le lieu comprend une crèche pour les enfants de tous âges et également une bibliothèque vaste et bien achalandée. On continue à suivre l’assistance, toujours guidé par des bénévoles qui vous accueillent en vous serrant la main, et on va prendre place dans l’église. Ladite église abrite des écrans plats géants, qui permettent à tous de voir ce qui se passe sur la scène, laquelle est entourée de deux tribunes latérales pour les choeurs, et dispose d’une tribune centrale pour l’orchestre jazzy qui accompagne la célébration.

Après un accueil par le pasteur et son équipe, la célébration commence par des cantiques joués et chantés par l’orchestre, les choeurs, la "meneuse de revue", et la foule qui participe avec enthousiasme en chantant et dansant. Cette partie de mise en train dure une demi-heure, après quoi on passe aux homélies de Victoria Osteen d’abord, puis de son mari, pasteur de la congrégation, Joël Osteen.

Les thèmes en sont : comment, grâce à Dieu et aux recommandations de la Bible, tirer le maximum de ses atouts, réussir sa vie, améliorer sa situation personnelle, surmonter ses difficultés, et être heureux. Joël Osteen est un prédicateur de très grand talent, toujours souriant et positif, qui sait faire passer un message qui, tout en parlant de morale et des comportements dans la vie et la société, réussit à enthousiasmer la foule qui l’applaudit en de nombreuses occasions. Le jour où j’y ai assisté, le thème majeur était de ne pas se laisser tirer vers le bas par un environnement amical de mauvaise qualité, et donc de réagir pour tirer le maximum de ses atouts dans la vie.

La cérémonie se termine en musique et dans la joie. Et tout le monde repart avec, visiblement, un moral et une pêche que vous ne trouverez pas à la sortie de nos églises !

On dit que ces congrégations sont des machines à argent. En dehors d’une quête semblable à celle de nos églises, je n’ai pas ressenti une pression particulière pour "cracher au bassinet". Pourtant les installations elles-mêmes montrent que la congrégation est riche. Il est vrai que la recette d’une quête de 30 000 personnes ne doit pas être très éloignée de celle de la totalité de l’Église de France !

A vous de juger, bien entendu. J’ai quand même été très impressionné par l’atmosphère de joie qui se dégageait de l’assistance, par l’aspect toujours positif des messages, et par le grand talent du pasteur Joël Osteen. C’est d’ailleurs, pour moi, l’apogée de ce modèle.


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