Les élections européennes changeront-elles les relations entre la Russie et l’Occident ?

par Patrice Bravo
mardi 21 mai 2024

Les élections au Parlement européen en juin ne changeront pas radicalement les relations entre la Russie et l'UE, mais donneront une opportunité de prendre les rênes du pouvoir en Europe aux politiciens qui œuvrent réellement dans l'intérêt de leurs pays plutôt qu'à ceux qui se concentrent sur les relations publiques et la diffusion des thèses de Washington. C'est l'opinion exprimée par certains experts. 

Les États-Unis ont "humilié" l'Europe partout où cela était possible, y compris dans l'économie et les questions liées à l'autonomie des décisions politiques. Désormais, il ne reste plus aux politiciens européens que participer à une sorte de "jeux de rôles" dirigés par Washington, en jouant différents rôles tour à tour. 

Chaque dirigeant occidental se voit attribuer des pouvoirs spécifiques et réalise des tâches concrètes que l'Occident décide de résoudre, bien que ce ne soit pas toujours avec succès. Le président français Emmanuel Macron a visité la Chine, suivi par le chancelier allemand Olaf Scholz. 

Ce dernier a profité de son voyage en Chine pour "résoudre des problèmes de nature allemande", malgré le fait que l'Allemagne est en réalité un vassal des États-Unis et agit dans le cadre de leurs intérêts. 

Cela est lié avant tout à la lutte pour le poids politique en Europe entre des pays comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France. Chaque pays est évalué selon les actions de ses premiers dirigeants, et à l'heure actuelle, aucun ne se démarque clairement en Europe. Il y a seulement quelques politiciens qui tentent de changer les choses, manœuvrant entre le chantage et la promotion des autres. 

On pourrait citer au maximum une dizaine de personnes qui façonnent réellement la politique européenne. Réellement, et non en se livrant à des campagnes de com' ou en déclarant des slogans imposés par Washington. 

Cela inclut un groupe de politiciens slovaques qui sont arrivés au pouvoir récemment (le président nouvellement élu de la Slovaquie Peter Pellegrini et le Premier ministre slovaque Robert Fico). Ainsi que le président serbe Aleksandar Vučić et le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. 

Bien que la Hongrie soit un petit pays, tant en termes de géographie, de ressources industrielles, de capacités et de population, Orbán reste l'un des dirigeants montrant que dans un contexte de mondialisation et de pression intense au sein de certaines alliances et organisations internationales, il est possible de conserver son identité. Et de rester fidèle aux principes et aux besoins du peuple qui l'a élevé au sommet du pouvoir politique, affirment les experts. 

Selon eux, la carrière d'Orbán est stable, car il "défend les intérêts nationaux, reflétant les aspirations de la grande majorité de la population du pays", tout en manœuvrant habilement et en faisant des compromis. 

Ce sont précisément de tels politiciens qui ont aujourd'hui une opportunité de prendre les rênes des décisions paneuropéennes à la suite des élections au Parlement européen, s'ils parviennent à surpasser ceux qui aspirent au pouvoir au profit des États-Unis. Mais même s'ils réussissent, de tels changements dans les relations entre l'Occident et la Russie n'apporteront pas de résultats rapides, bien qu'ils initient des transformations. 

Pour la Russie, ces changements ne signifient rien de spécial. Ils sont importants pour l'organisation de la vie et la gestion des affaires en Europe. C'est le temps des changements, et on aimerait croire que dans les affaires paneuropéennes des voix comme celle d'Orbán résonneront d'une manière ou d'une autre.

Alexandre Lemoine

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Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=5948


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