Et si on déjeunait dehors ?

par C’est Nabum
vendredi 11 avril 2025

 

Pour mieux sortir de l'hiver.

 

En avril, ne te découvre pas d'un fil... En dépit de l'adage maintes fois ressassé, l'envie nous prend de mettre le soleil au diapason de notre humeur. Puisque l'astre brille dans un ciel débarrassé des lourds nuages chargés de pluie, il n'est que temps de trucider de manière symbolique le général Hiver.

Rien de mieux que de dresser la table sur le balcon, la terrasse ou bien encore dans le jardin qu'il fut privé ou bien public. Déjeuner sous le soleil est le meilleur traitement contre la morosité ambiante, les mauvaises nouvelles qui n'ont jamais de saison et les délires de notre classe politique. Il convient désormais de profiter de chaque occasion pour nous laver l'esprit.

C'est du reste par la table de jardin qu'il convient d'appliquer à la lettre ce sage conseil. Une couche noirâtre s'est installée au fil des diverses précipitations qui achèvent leur course sur sa surface lisse. L'huile de coude ne sera pas suffisante pour lui redonner le lustre d'antan et après plusieurs tentatives, la raison impose l'usage d'une nappe en dépit d'un petit vent fripon.

Faut-il se prémunir du soleil ? La question n'est pas encore brûlante comme au cœur de l'été mais elle se justifie par la présence de convives qu'une trop forte luminosité indispose. Il convient cependant de se montrer prudent, trop d'ombre risque de faire baisser singulièrement la température, tout juste clémente. Tout est question de dosage en somme.

Quant aux couverts, la nouvelle donne écologique a repoussé à jamais assiettes et gobelets en carton, couverts à usage unique qu'ils soient de plastique ou d'imitation bois, serviettes et nappes en papier. Il convient de rester dans le traditionnel, la faïence de Gien donnera belle allure à ce repas champêtre. L'argenterie restera dans son placard, il ne faut pas exagérer.

Pour accueillir les nobles fessiers, les chaises de jardin, elles aussi méritent un bon lavage. Même pour ce type de mobilier, le temps est un outrage. Toutes ces opérations mettent en péril l'idée qui pourtant semblait opportune. Qu'importe, l'envie est plus forte que toutes ces misérables contraintes matérielles.

Il va falloir répartir les tâches. En avril, il n'est pas encore question de se lancer dans un menu de salades composées si l'on respecte les légumes de saison. Quelqu'un va devoir passer en cuisine pour quelques plats chauds qui compenseront le petit air frisquet. C'est un travail collectif doublé d'une augmentation spectaculaire de nombre de pas à accomplir pour parvenir à nos fins. Manger dehors c'est un peu de sport et beaucoup d'esprit d'équipe.

La question du vin se pose crucialement. L'accord des mets et des plats en prend un coup dans l'aile quand le rosé s'impose comme le digne ambassadeur de cette cérémonie. Les puristes y trouveront à redire quand pour d'autres, l'essentiel est de se préserver du rosé pamplemousse. Voilà bien un avis qui met tout le monde d'accord.

Aura-t-on le temps de sacrifier au rituel de l'apéritif ? Il ne faut tout de même pas exagérer, le Carême n'est pas terminé même s'il n'a vraiment jamais débuté. Un peu de sobriété ne fera pas de mal tandis qu'il convient de respecter les paliers de décompression. Tout faire la première fois risque de provoquer des troubles. Tout est question de dosage en la matière.

Pour le dessert, peut-on envisager les glaces où doit-on se contenter des fruits de saison. Une fois encore, la négociation s'impose entre deux visions du repas champêtre. N'est-ce qu'un simple déplacement de la salle à manger à la terrasse ou bien faut-il y voir une métamorphose totale de ce déjeuner. Comme le barbecue n'est pas de la fête, la première option prend le dessus.

Ce sera un simple coup d'essai, une première étape façon prologue avant les grandes étapes interminables des dîners dehors qu'ils soient au gré de votre fantaisie : apéritifs ou gastronomiques, bacchanales déraisonnables ou bien banquets gargantuesques. Bon appétit à tous 


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