Face au mondialisme banco-centraliste, Trump peut-il « restaurer » le capitalisme « classique » ?

par Luniterre
vendredi 11 avril 2025

 

 

Face au mondialisme banco-centraliste, Trump peut-il « restaurer » le capitalisme « classique » ?

…Et en quoi cela peut-il être utile ou néfaste pour les USA et/ou pour les peuples du monde ?

 

Dans le temps même où je finissais la mise en page de cet article sur différents sites, Trump est revenu, au moins provisoirement, sur sa décision d’une quasi "révolution" concernant les tarifs douaniers US…

Dans la mesure où cet article permet de contribuer à éclairer le contexte mondial qui a pu mener à une telle tentative de sa part, et qui reste donc celui de la dérive banco-centraliste mondialisée, je n’en ai donc pas changé un seul mot, sauf le rajout de cette introduction !

Et quoi qu’il en soit, les USA restent plus que jamais engagés, à 125%, serait on tenté d’écrire, dans une escalade de tensions économiques et politiques avec la Chine, l’autre acteur majeur de la vie économique et financière mondiale.

Luniterre

 

PS AU 10/04/2025 : A noter que malgré tout la défaite de Trump dans cette bataille économique est loin d'être totale, vu qu'il a tout de même "relevé" le plancher des droits de douane de 10%, et que le bras de fer avec la Chine, qui reste son objectif stratégique, est encore et même d'autant plus "en cours" qu'il y a donc désormais un "différentiel" énorme entre la Chine et le reste du monde.

Et pour une fois l'AFP s'est fendue d'un article exceptionnellement clair et très explicatif, voire presque explicite, concernant le rôle évidemment majeur et déterminant que la dette joue désormais par rapport au capital, et surtout, par rapport au capital productif, plus que jamais soumis à la spéculation financière sous toutes ses formes, et in fine, donc, par le biais du marché de la dette. Banco-centralisme, quand tu nous tiens ! Et pour l'instant il tient donc bien encore Donald Trump !

 

 

 

 

Comme nous l’explique Charles Sannat,Trump appartient à une génération qui a connu l’expansion capitaliste « optimum », celle dite des « Trente Glorieuses », qui s’est terminée, peu ou prou, avec la fin de la guerre au Vietnam, imposant déjà aux USA une « révision » complète de leur politique monétaire, sinon stratégique. Il nous semble néanmoins important de rappeler ici, ce qui n’est pas dans le propos de Charles Sannat, que la « relance » de l’économie US, après l’échec de la guerre au Vietnam, n’a pu se faire que dans le cadre d’une relation relativement pacifiée, dans un premier temps avec l’URSS, et de manière presque concomitante avec la Chine, devenue, aux « bons soins » de Kissinger un « allié économique », voire même une sorte de « Cheval de Troie », à la fois contre l’URSS et… l’Europe occidentale, encore en « gestation ».

Un demi-siècle plus tard, alors que la Russie commence enfin à se relever de la chute de l’URSS, c’est en fait la Chine qui aujourd’hui semble prête à mordre la main de son maître de jadis en expansion capitaliste. Du moins c’est l’apparence du scénario qui semble être aujourd’hui le plus médiatisée.

En réalité, en un demi-siècle, la nature des rapports économiques de production et de commerce international a profondément changé.

Et si la suprématie économique des USA repose à a fois sur la suprématie du dollar, de la dette US abyssale à laquelle il est « adossé », tel un équilibriste au bord d’un gouffre, et d’un déficit chronique qui le creuse chaque jour encore davantage, la situation de ses « concurrents » sur la scène internationale n’est pas fondamentalement meilleure.

Sans être aussi abyssales que celle des USA les dettes de la plupart de ses « concurrents » n’en sont pas moins le facteur dominant non seulement de la plupart des économies occidentales, mais désormais de la Chine aussi, et depuis une dizaine d’années déjà, avec sa crise de 2015 qui fut en quelque sorte la « réplique » chinoise du séisme de 2007-2008 en Occident.

Si la nouvelle puissance chinoise reste encore apparemment, malgré son relatif « ralentissement », en phase « ascendante », elle n’a pas réussi à se débarrasser de sa tare congénitale, héritée du deal Nixon (…Kissinger)-Mao, qui est donc de dépendre encore et toujours de ses exportations, ce que Charles Sannat, tout comme Marc Touati, du reste, a la justesse de nous rappeler.

Si la mondialisation a bien « enrichi » la Chine, elle l’a donc aussi rendue complètement dépendante des processus même de la mondialisation, mais ce qui est également le cas de la plupart des économies occidentales, avec l’ « enrichissement » en moins.

Donc, même en l’état, avant le « retour » de Donald Trump au pouvoir, la situation des USA n’est pas, et même de très loin, la pire du monde… Néanmoins, au bord du gouffre de sa propre dette où elle se tient, l’économie US reste à la merci d’une évolution profonde de la situation qui se dessine depuis quelques années déjà, même si assez lentement : celle de la « dédollarisation » qui couperait définitivement l’herbe verte de la monnaie US sous les pieds mêmes de ce colosse…

Une situation paradoxale, donc, et fondamentalement malsaine, malgré les attributs de la puissance qui sont encore entre les mains de l’ « empire » US. « Mieux vaut prévenir que guérir » se dit donc Trump, en tant qu’héritier d’une génération qui a connu la solidité d’une monnaie adossée à une économie réellement productive, et donc productive de sa propre valeur.

D’où son obsession, assez compréhensible, ainsi, et même assez cohérente, jusqu’à un certain point, pour la réindustrialisation des USA.

L’essentiel du « Plan Trump » vise donc à faire revenir sur le sol US suffisamment d’investissements industriels pour y recréer une économie endogène, sinon, à la limite, plus ou moins autarcique, de par le fait, même si ce n’est pas là un propos assumé de sa part.

En effet, « protégée » par des « barrières » douanière de plus en plus « hautes », à supposer qu’une telle économie parvienne à renaître sur le sol US, elle ressemblera logiquement de plus en plus à une sorte de « Fort Chabrol » économique où le niveau moyen du prix de toutes choses, et aussi bien des salaires que des biens, sera nécessairement bien plus élevé que la moyenne des pays éventuellement encore « ouverts » au commerce international.

Pour être véritablement endogène une telle économie « néo-industrielle » en quelque sorte, devra donc avoir sa propre « rentabilité », c’est à dire dégager en interne suffisamment de plus-value pour assurer sa pérennité et son développement.

En effet, même et surtout dans l’industrie, il ne suffit pas d’ « investir », encore faut-il donc précisément « rentabiliser », dégager une plus-value de la production industrielle ainsi générée. Or si l’on considère, à l’échelle mondiale, ce qui reste du développement industriel et de son évolution depuis plusieurs décennies déjà, on voit bien que sa « rentabilité » n’est plus qu’apparente, même si comptablement formellement « capitalisée », car elle ne repose plus, précisément, que sur le différentiel entre les différents secteurs d’activité en plus de celui entre les différentes nations, productrices ou non.

Une industrie moderne crée certes des emplois, mais en proportion des investissements, elle génère encore et toujours davantage d’investissements en capital fixe dans la machinerie automatisée et robotisée qui ne peut être « rentabilisée », en termes de marge de profits, que si sa production est « absorbée » par une masse de clientèle en réalité essentiellement issue du secteur tertiaire, non productif, pour l’essentiel.

Bien entendu il se produit une synergie bien réelle entre le redéveloppement d’une classe ouvrière nouvelle et des classes « tertiaires » nécessaires à satisfaire ses besoins en termes de services, mais l’analyse économique sur le long terme, et même le simple bon sens, montrent qu’il y a une sorte de limite d’équilibre, en termes de masses salariale, entre secteur productif et secteur tertiaire, qui, si elle est nettement dépassée, comme dans la plupart des économies occidentales, et comme cela commence à se produire maintenant en Chine également, aboutit nécessairement et simplement très logiquement à générer une dette de « compensation » pour permettre l’amortissement et la « rentabilité » formelle et apparente de l’investissement en capital fixe.

A cet égard il faut bien rappeler que la dette publique, comme la dette privée, n’est que l’illusion d’un « puits sans fond », car l’argent finit bien toujours dans la consommation de biens et services du secteur privé, même si souvent avec un « détour », secteur privé qui ne saurait donc s’en passer, et y compris et surtout sous la forme de « profits » qui ne sont donc, par contre, et même si comptabilisés comme tels, que l’illusion d’une « plus-value » générée par le système économique « moderne », reposant bien toujours, in fine, sur la dette !

En effet, comme on l’a déjà vu, même la « nouvelle » classe ouvrière ne dépensera jamais, et aussi « élevé » soit-il, que son salaire et n’absorbera donc en termes de consommation, dont les services, que son équivalent, ce qui limite également à une valeur identique la possibilité de rentabiliser les dits services, limite au delà de laquelle il y a inévitablement nécessité d’une masse monétaire « excédentaire » pour faire tourner la machine et simplement, la faire tenir debout, mais donc toujours sur la base d’une dette systémique.

Même si sous des formes diverses et dans des conditions économiques diverses selon les pays, la dette systémique est l’une des caractéristiques malheureusement incontournables d’une économie industrielle « moderne » par ses processus technologiques mêmes de production, et qui l’éloigne du capitalisme « classique » espéré par Donald Trump, pour la rappocher inexorablement, dans le cadre de la mondialisation actuelle, d’une économie reposant sur la dette mondiale banco-centralisée.

Néanmoins, et l’exemple de la Russie le montre, qu’il nous plaise ou non, qu’il est possible, en essayant de recréer une économie suffisamment endogène et même, à tendance autarcique, de réduire la dette et de la maîtriser en fonction d’objectifs politiques décidés nationalement, ce qui est une condition absolument nécessaire et indispensable, même si évidemment pas suffisante, pour recréer du fonctionnement démocratique.

L’idéologie mondialiste actuellement archi-dominante cherche à faire passer Trump et Poutine pour d’abominables « fascistes », mais en réalité, et chacun à sa manière, ils tentent simplement de restaurer les bases économiques de l’indépendance nationale de leurs pays, qui sont aussi, à terme, celles de la restauration de la démocratie.

Ce sont les mondialistes, qui, au delà de leur verbiage hypocrite et plus ou moins gauchisant selon les cas, sont depuis plusieurs dizaines d’années déjà les véritables tenants d’un nouvel ordre mondial de plus en plus « orwellien » et donc en réalité totalitaire, et qui maintient et rabaisse chaque jour un peu plus la dignité des peuples et des nations.

Dans un premier temps, et faute d’autres forces politiques capables de s’organiser, il est donc préférable que ce premier « choc de démondialisation » aboutisse à des résultats positifs concrets, dont la paix en Ukraine.

Dans la mesure où il remet en cause un ordre établi de longue date, mais sur de très mauvaises bases, il peut donc encore devenir un « choc salutaire » !

Luniterre

 

*******************

Vidéos citées :

 

 

 

**********************

 

*********************************

 

Source de l’article et de la compilation :

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/face-au-mondialisme-banco-centraliste-trump-peut-il-restaurer-le-capitalisme-classique.html

 

*****************************************

 

Sur le même thème :

 

Crac, Cracks, Krach… ! Trump, Macron, Lombard, les "Mozart" de la finance sont lâchés sur la planète ! (Edition AgoraVox)

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/crac-cracks-krach.trump-macron-lombard-les-mozart-de-la-finance-sont-laches-sur-la-planete-edition-agoravox-7.html

 

**********************

Complémentaire :

A la Une, débat sur AgoraVox ! Crac, Cracks, Krach… ! Trump, Macron, Lombard, les « Mozart » de la finance sont lâchés sur la planète !

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/a-la-une-debat-sur-agoravox-crac-cracks-krach.trump-macron-lombard-les-mozart-de-la-finance-sont-laches-sur-la-planete.html

 

 

*****************************

****************************************

 

L’actu récente sur Ciel de France :

 

*****************************************

******************************

 

L’indépendance nationale est par définition un bien qui ne se partage pas,

sa garantie en dissuasion nucléaire non plus !

Déjà endettée jusqu’au cou, et appelée par la Führerin Von der Leyen à s’endetter encore plus pour « participer » à l’ « effort de guerre commun » de l’UE, la France de Macron en est à mettre à l’encan son dernier « bijou de famille », le fameux « parapluie nucléaire » hérité du Général De Gaulle !

Quelles que soient les circonlocutions et formules alambiquées employées, l’idée de « vendre » notre force de dissuasion nucléaire contre une hypothétique « sécurité en Europe » est un leurre encore bien plus dangereux que le « Quoi qu’il en coûte ! » qui a déjà plus que largement hypothéqué notre indépendance nationale sur l’autel de la « dette européenne ».

[…]

Par définition l’indépendance nationale est à la fois un bien et une qualité qui ne se partage pas. L’indépendance nationale étant la condition sine qua non de la liberté du peuple, la dissuasion nucléaire est la seule garantie intangible de l’une comme de l’autre. Seule garantie réelle en dernier ressort, le parapluie nucléaire n’abrite qu’un seul pays et il n’a qu’un seul manche. Celui qui le tient ne peut pas et ne doit pas être un traître à la nation. Dans le cas contraire non seulement le peuple a tous les droits pour s’en débarrasser, mais il en a même le devoir.

L’indépendance nationale est par définition un bien qui ne se partage pas, sa garantie en dissuasion nucléaire non plus !

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/03/l-independance-nationale-est-par-definition-un-bien-qui-ne-se-partage-pas-sa-garantie-en-dissuasion-nucleaire-non-plus.html

 

 

 

*******************************************

 

******************************

 

De Marc Touati :

Bonjour à toutes et à tous !

Pour tout vous dire : Chaque semaine, je me dis, ça y est, là on a touché le fond, le cauchemar va s’arrêter.

Et malheureusement ! C’est de pire en pire !

Ainsi, après la récession, l’effort de guerre, l’économie de guerre ou encore le kit de survie, on veut désormais nous faire investir dans un fonds d’investissement pour la défense bloqué au moins 5 ans et sans aucune garantie.

Nous allons évidemment en parler dans cette vidéo et répondre aux nombreuses questions que vous m’avez posées sur ce thème.

Figurez-vous qu’en préparant les slides de cette vidéo, j’ai fait une découverte incroyable, qui pourrait s’apparenter à un délit d’initiés… A suivre…

Nous parlerons également des pertes de la Banque de France et de la BCE qui seront lourdes de conséquences.

[…]

Nous parlerons également des indices des directeurs d’achat qui confirment que la récession s’installe en France.

[…]

Le tout, bien entendu, avec des graphiques et tableaux explicites, pédagogiques et réalisés sans trucage…

L’arnaque du "Fond Défense" : Macron fait de la France un avion sans pilote et sans carburant !

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/03/l-arnaque-du-fond-defense-macron-fait-de-la-france-un-avion-sans-pilote-et-sans-carburant.html

 

*******************************************

 

*******************************

 

VOIR AUSSI :

 

En 2025, de quoi Le Pen est-elle le nom ?

https://cieldefrance.eklablog.com/2025/04/en-2025-de-quoi-le-pen-est-elle-le-nom.html

 

******************************

 

*****************************************

 

Pour aller + loin sur la compréhension de la mutation banco-centraliste mondialisée en cours depuis le tournant du XXe au XXIe siècle :

 

*****************************************

 

*****************************

 

Un article un peu plus ancien, mais où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d’économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :

 

Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme

http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895

 

********************************************

 

********************************

 

 

Pour l’ébauche d’une solution…

Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme,

réadaptés en pratique à l’évolution économique du XXIe siècle :

Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c’est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d’orienter les grandes tendances de l’activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l’indépendance de la nation.

C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :

Les leçons de l’Histoire…

 

Il était une fois… le Conseil National du Crédit (1945). Et aujourd’hui ?

http://cieldefrance.eklablog.com/il-etait-une-fois-le-conseil-national-du-credit-1945-et-aujourd-hui-a215997227

 

 

*******************************************

 

*******************************

 

Pour une approche plus synthétique de l’ensemble du processus de la mutation banco-centraliste depuis la formation du capital industriel, une étude de fond :

 

Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !

http://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921

 

 


Lire l'article complet, et les commentaires