Guerre commerciale UE-États-Unis : faites vos jeux !
par politzer
vendredi 11 avril 2025
Guerre commerciale UE-États-Unis : deux mondes, un espoir, un désespoir
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, marquées par des tarifs comme ceux de 2018 sur l’acier (25 %) et l’aluminium (10 %), ou les représailles européennes sur le bourbon et les motos, révèlent des modèles économiques opposés.
En 2023, le déficit commercial américain avec l’UE atteint 200 milliards $, financé par le dollar, tandis que l’UE affiche un excédent de 300 milliards € grâce à ses exportations.
Mais pour les travailleurs, les réalités divergent : en Europe, un modèle social offre un espoir prudent ; aux États-Unis, des régions entières s’enfoncent dans le désespoir.
Comment cette guerre commerciale les affecte-t-elle, et quelles voies pour s’en sortir ?
Les travailleurs européens : un filet social face aux tempêtes
L’UE, avec ses exportations (voitures allemandes, vins français), génère un excédent qui soutient son économie. Les tarifs américains de 2018 ont menacé des emplois dans l’acier ou l’agroalimentaire, mais l’UE a riposté (tarifs sur 2,8 milliards $ de produits US) et réinvesti via des fonds comme le FEDER ou la PAC.
Les travailleurs bénéficient d’un modèle social robuste : salaires minimums (1 500 €/mois en France, 2 000 € en Allemagne), congés payés, chômage indemnisé (jusqu’à 70 % du salaire en Suède). Même dans les zones en déclin (ex. : mines polonaises), des programmes de reconversion (fonds de transition juste, 17,5 milliards €) limitent la casse.
La guerre commerciale augmente les coûts (inflation à 3 % en 2023), mais les filets sociaux amortissent le choc. Les plus pauvres – ouvriers précaires, migrants – gagnent peu (800 €/mois en Bulgarie), mais l’espoir persiste grâce à cette stabilité.
Les travailleurs américains : un déclin sans répit
Aux États-Unis, le déficit commercial avec l’UE reflète une économie à crédit, portée par une dette de 34 000 milliards $ en 2025 et le dollar. Les importations bon marché maintiennent un niveau de vie élevé, mais la désindustrialisation a ravagé la Rust Belt (2-3 millions d’emplois perdus depuis 2001, David Autor), remplacés par des jobs précaires. Les tarifs sur l’acier européen ont sauvé quelques usines, mais les représailles de l’UE (bourbon, Harley-Davidson) ont frappé d’autres secteurs, et l’inflation ronge le pouvoir d’achat. Des villes comme Detroit ou Baltimore s’effondrent, minées par la drogue (100 000 morts par overdose en 2022) et les sans-abris (650 000 en 2023). L’État réinvestit peu : infrastructures en ruine, filets sociaux faibles (salaire minimum à 7,25 $/h, chômage limité). Le désespoir s’étend, sans horizon visible.
La guerre commerciale creuse l’écart :
UE : Les tarifs secouent l’économie, mais les protections sociales et les fonds communs offrent un espoir prudent aux travailleurs.
États-Unis : Les tarifs ne stoppent pas le déclin, laissant les travailleurs dans la précarité et le désespoir, sans soutien pour rebondir.
Cui Bono
Les gagnants : les puissants, pas les faibles
Les élites prospèrent : grandes entreprises européennes (Volkswagen, Airbus) s’adaptent, tandis que les investisseurs américains (banques, fonds) et les boursicoteurs encaissent les intérêts de la dette.
Les travailleurs européens gardent une lueur d’espoir ; les Américains, eux, sombrent.
Comment s’en sortir ?
Pour les travailleurs européens : L’UE peut s’appuyer sur ses atouts pour aller plus loin. Renforcer les fonds de reconversion (ex. : doubler le fonds de transition juste à 35 milliards €) permettrait de former les ouvriers des secteurs en crise (acier, textile) vers des industries vertes (éolien, batteries), en plein boom.
Une harmonisation des salaires minimums à travers l’UE (ex. : 1 200 €/mois partout) réduirait les inégalités entre Est et Ouest, dopant le pouvoir d’achat des plus pauvres.
Enfin, négocier un accord commercial avec les États-Unis pour baisser les tarifs mutuels stabiliserait les emplois exportateurs.
L’espoir existe, mais il faut accélérer pour ne pas laisser les précaires sur le carreau.
Pour les travailleurs américains : Sortir du désespoir demande une rupture.
Un plan d’investissement massif dans les infrastructures (1 000 milliards $ sur 10 ans) qu aucun président n a osé assumer, pourrait créer des millions d’emplois stables, rénovant ponts et routes tout en relançant les régions délaissées.
Hausse du salaire minimum fédéral à 15 $/h et extension du chômage (ex. : 500 $/semaine pendant 6 mois) offriraient un filet social digne de ce nom.
Réduire la dépendance aux importations par des incitations fiscales aux usines locales (ex. : crédits d’impôt pour la production verte) limiterait les déficits sans guerre commerciale.
Mais cela exige une volonté politique rare, face à un Congrès divisé et un système qui privilégie les élites.
Conclusion : un monde d’espoir, un monde de désespoir
La guerre commerciale UE-États-Unis dessine deux mondes.
En Europe, les travailleurs s’accrochent à un espoir prudent, porté par un modèle social et des investissements ciblés, avec des leviers pour s’en sortir ; les gilets jaunes puissance dix ?
Aux États-Unis, ils s’enfoncent dans un désespoir brut, abandonnés par un système à crédit qui ne leur offre aucune issue sans réformes profondes
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