L’affaire Le Pen ; Elire les magistrats !
par politzer
mercredi 2 avril 2025
La Justice au Peuple : Pour en Finir avec l’Arbitraire des Juges Bourgeois
Le 31 mars 2025, Marine Le Pen est condamnée à cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires. Quatre millions d’euros de fonds publics détournés, dit le tribunal ; un règlement de comptes politique, crient ses soutiens. Derrière ce verdict, une question brûle : qui juge les juges ? Pas le peuple, en tout cas. Pas encore. Et c’est bien le problème. La justice, en France, reste une affaire de caste – des magistrats déconnectés, issus de milieux bourgeois, formés dans des écoles d’élite, et trop souvent perçus comme les bras armés d’un système qui protège ses intérêts. Face à cela, une solution s’impose : rendre la justice au peuple, par l’élection des magistrats, des procureurs et des juges, et par des jurys populaires dans tous les tribunaux. L’électeur doit devenir le juge en dernière instance. Pourquoi ? Parce que le peuple, avec ses défauts, vaut mieux qu’un arbitraire millénaire.
Le Juge Bourgeois, Fils d’une Longue Lignée d’Oppresseurs
Regardons les faits. En France, 70 % des magistrats sortent de milieux favorisés – cadres, professions intellectuelles supérieures. Ils passent par l’École nationale de la magistrature, un filtre qui façonne une vision du monde alignée sur l’ordre établi : propriété privée, marché, élites au pouvoir. Dans l’affaire Le Pen, certains y voient une justice instrumentalisée pour écarter une candidate qui égratigne les intérêts du patronat pro-immigration. Vrai ou pas, le soupçon persiste : ces juges, déconnectés du réel des travailleurs, rendent-ils vraiment des comptes à quelqu’un ? Non. Ils jugent, ils condamnent, et le peuple subit. Comme sous l’Inquisition, comme sous mille ans de servage et d’esclavage, où des robes noires ou rouges décidaient du sort des masses sans jamais répondre de leurs actes.
Un juge bourgeois n’est pas infaillible. Loin de là. Ses biais de classe, son isolement social le rendent moins légitime qu’on ne le croit. L’affaire Fillon, avec son timing électoral suspect, ou celle de Le Pen, avec son inéligibilité immédiate, alimentent l’idée d’une justice aux ordres – pas de la loi, mais d’un système. Marx l’avait vu : l’idéologie dominante est celle de la classe dominante. Les juges, qu’ils soient libéraux ou petits-bourgeois rêvant de compromis, restent prisonniers des rapports de classe. Leur prétendue indépendance ? Une façade pour légitimer un pouvoir confisqué.
L’Électeur Pluriel et l’Intelligence Collective
Face à ce juge solitaire et biaisé, il y a l’électeur, le travailleur, le peuple. Il n’est pas parfait, bien sûr. Il peut se tromper, céder à l’émotion ou aux sirènes populistes. Mais il est pluriel. Là où le juge est un, le peuple est multiple : ouvriers, employés, paysans, artisans, riches, pauvres. Cette diversité, c’est sa force. Ce qu’on appelle l’intelligence collective – cette capacité d’un groupe à dépasser l’individu quand il délibère – n’est pas un mythe. Le peuple de 1789 en est la preuve. Jugé « idiot » par les nobles, il a déclenché un cataclysme démocratique, renversant un ordre millénaire d’injustice pour accoucher de libertés universelles. Était-il plus con qu’un juge royal ? Non. Il vivait le réel, pas les dorures.
Aujourd’hui, ce peuple n’est pas plus bête qu’un magistrat perché dans sa tour d’ivoire. Il sent l’injustice, il connaît le poids du travail, il voit les ficelles du pouvoir. Donnez-lui les leviers – élire les juges, siéger dans des jurys populaires à tous les niveaux – et il jugera. Dans l’affaire Le Pen, un jury citoyen aurait pu dire oui ou non à la condamnation, pas par dogme, mais par un mélange de bon sens et de vécu. Un procureur élu aurait hésité à pousser une affaire douteuse sous la menace des urnes. Et l’électeur, en votant pour ou contre ces acteurs, aurait eu le dernier mot, défiant un verdict s’il le jugeait truqué.
Casser des Œufs pour une Justice Vivante
On dira : attention, le peuple peut déraper. La Terreur de 1789, ses 40 000 morts, hante les mémoires. Et alors ? On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Et ces œufs-là pèsent peu face à l’Inquisition – des dizaines de milliers brûlés sur des siècles – ou au millénaire de servage et d’esclavage qui a broyé des millions. Les excès d’une justice populaire, même s’ils arrivent, ne sont rien face à l’atrocité d’un arbitraire institutionnalisé. Mieux vaut un chaos vivant, où le peuple a sa voix, qu’un ordre mortifère où des juges intouchables décident seuls.
Pas besoin de garde-fous paralysants. La pluralité de l’électeur, la délibération des jurys, la pression des élections suffisent à canaliser cette force. Si des erreurs surviennent – un jury qui absout par passion, un juge élu qui plie au populisme –, elles seront nos erreurs, pas celles d’une caste déconnectée. Le peuple de 1789 a cassé des œufs, mais il a brisé des chaînes. Aujourd’hui, il peut briser celles d’une justice confisquée.
Qui Doit Rendre des Comptes ?
Alors, qui doit payer ? Les juges actuels, d’abord. Ces héritiers d’un système qui condamne sans répondre à personne, ces magistrats déconnectés qui, dans des affaires comme Le Pen ou Fillon, semblent parfois jouer un rôle écrit d’avance. Qu’ils soient élus, qu’ils affrontent des jurys populaires, qu’ils sentent le souffle de l’électeur pluriel. Les accusés, comme Le Pen, rendent déjà des comptes au tribunal – mais si ce tribunal est biaisé, c’est lui qu’il faut juger. Et derrière, les ficelles invisibles – élites économiques, politiques – qui tirent les leviers devront aussi facing la lumière.
Rendre la justice au peuple, c’est dire : assez. Assez d’une caste qui juge sans vivre nos vies. Assez d’un pouvoir arbitraire qui se drape d’indépendance. L’électeur, le travailleur, avec son intelligence collective, doit être le juge en dernière instance. Comme en 1789, il n’est pas idiot. Il est prêt. Et il ne pardonne pas.