Méfiez-vous des centristes ; ils finiront par élire Delogu président de la République !

par Florian Mazé
lundi 31 mars 2025

Je me souviens d’une phrase de Schopenhauer qui dit à peu près : « Le panthéisme est un athéisme poli. » Il n’y a là que théologie ou métaphysique… Mais si je vous dis que le centrisme (y compris et surtout de droite) est un gauchisme refoulé, là, bien évidemment, cela nous concerne, et cela concerne la France.

 

Le centrisme est un gauchisme refoulé et les refoulés sont toujours les plus obsédés

Les électeurs se souviennent bien des dernières lamentables élections législatives, où l’on a vu des caciques ou des outsiders de droite, c’est-à-dire de centre-droit, prêts à se saborder au profit des gauchistes les plus extrêmes à la sauce Méluche. Eric Ciotti, en rompant le cordon sanitaire entre la droite et la présumée extrême droite – « présumée » comme on est présumé coupable devant un juge du Syndicat de la Magistrature si on a le malheur d’afficher un certain conservatisme – a été l’un des rares à sauver l’honneur à droite, suivant un peu les traces de Nicolas Dupont-Aignan, à une autre époque.

Côté centre-gauche, pas mieux. En ce moment, vaguement décontenancés par la communication ahurissante de LFI, socialistes et apparentés nous improvisent, de leur côté, un simili-cordon sanitaire anti-Mélenchon, histoire de montrer qu’ils sont plus raisonnables que le tribun néo-bolchevique. Mais pas d’inquiétude : aux prochaines législatives, comme aux prochaines présidentielles, ils nous referont, tous unis comme un seul homme, un n-ième cartel de gauches, baptisé Nouveau Front Populaire ou n’importe quoi d’autre.

 

Une anecdote

Il m’est arrivé, une fois, un truc, en salle des profs.

Je bosse dans un bahut à taille humaine, relativement calme, où les gauchistes ont eux-mêmes un côté endormi et familial. Je me livrais à une joute oratoire ritualisée avec l’un d’eux, ce qui amusait les autres enseignants, en train de siroter leur café. En définitive, tout se passait bien. Mon adversaire gauchiste était poli et aimable, comme je l’étais, je crois, moi-même. L’agressivité, si l’on peut parler d’agressivité, ne dépassait pas celle d’un salon mondain au XVIIIe siècle. Jusqu’à ce qu’un centriste de droite, placé à l’autre bout de la salle, se mette à m’insulter, car mes propos étaient très très méchant, car j’étais moi-même très très méchant, etc. Et mon centriste de gueuler comme un perdu, en menaçant de me casser la gueule, ce qui nous fit tous bien rigoler, le collègue n’étant pas du genre athlète, encore moins combattant.

Totalement ridicule, comme le puceau qui repart la queue entre les jambes, il finit par quitter la salle en claquant la porte. Et du coup, ce furent les collègues gauchistes qui prirent ma défense : « Mais qu’est-ce qu’il a encore l’autre névrosé ? Il devient de plus en plus con en ce moment ! »

 

Psychanalyse de la droite cocue

Ce n’est qu’une anecdote, insignifiante, dérisoire ; mais elle est révélatrice. Des centristes droitardés de ce type, j’en ai côtoyé des treize à la douzaine, presque autant que des gauchistes. Ces gens vous tiennent des discours vertueusement sécuritaires à longueur de journée, allant jusqu’à réclamer la fermeture des frontières et la fin du laxisme judiciaire. Ils vont même parfois plus loin que les nationalistes !

Mais, au fond d’eux-mêmes, la seule chose qui les intéresse, c’est que surtout rien ne change ; c’est leur conservatisme à eux, le conservatisme des lâches et des traîtres. Ils tablent sur le fait que les racailles s’attaquent d’abord aux plus vulnérables, c’est-à-dire à la petite classe moyenne (y compris d’origine immigrée) qui vit dans des quartiers difficiles, et qui subit au quotidien les pires avanies et les pires agressions. Les bourgeois centristes veulent retarder le plus possible le moment où ces mêmes racailles viendront les trouver dans leurs villas campagnardes ou leurs appartements coquets de centre-ville. « Tant que les voyous cognent sur les prolos, c’est pas grave, ma chèèèère ! » Du reste, le collègue que je décrivais plus haut est une sorte de bourgeois de salle des profs.

Leur calcul est pourtant aussi stupide que sordide, car le demi-siècle de laxisme et d’inversion des valeurs que nous portons sur les épaules aboutit à cette situation que plus personne, aujourd’hui, n’est épargné par l’insécurité, même si les travailleurs pauvres souffrent évidemment beaucoup plus que la bourgeoisie ou la classe moyenne supérieure.

Évidemment, tout ce que je viens d’écrire pour les cocus du centre-droit vaut évidemment, à l’identique, pour les bourgeois-bohême du centre-gauche. Si ce n’est que la bourgeoisie de gauche, de plus en plus inféodée aux gauchistes extrémistes, continuera, vaille que vaille, à soutenir que la délinquance n’existe pas.

Mais revenons au centre-droit. Ces gens ont atteint un niveau de contradiction, de schizophrénie, tout bonnement incroyable ! Ils vous tiennent des discours sécuritaires que même, parfois, le Rassemblement National ou Reconquête n’oseraient pas formuler avec une telle brutalité ; mais, lorsque vous leur demandez ce qu’ils pensent des formations politiques affichant des positions sécuritaires et populistes, ils vous répondent immanquablement par un déluge d’insultes, de calomnies et d’arguties d’une bêtise abyssale que même, parfois, les gauchistes les plus remontés ne formuleraient pas avec une telle hargne.

 

Le centre-droit, pire que toutes les gauches

Si vous voulez une bonne incarnation de centre-droit, prenez Darmanin, le ministre de la justice actuellement payé pour faire semblant d’être ministre de la justice. Au moins, avec des Taubira ou des Dupont-Moretti, question inversion de valeurs, on savait à quoi s’en tenir ; ça avait le mérite d’être clair ! Et mon fameux collègue droitard de salle des profs, c’est un peu comme un Darmanin de l’enseignement…

Bref. Le centre-droit, c’est la gauche en pire : refoulée, névrosée, hypocrite.

Imaginez : prochaines présidentielles, un second tour Mélenchon vs Marine, toute la droite centriste ou centripète votera pour Mélenchon, garanti sur facture.

Imaginez encore (on va faire une uchronie) : un second tour Eric Ciotti vs Sébastien Delogu, deux méridionaux à l’accent chantant… Eh bien, toute la droite péteuse et glaireuse votera pour Delogu, sans hésitation, comme un seul homme, et, bien évidemment, elle accusera le RN, qui n’y sera pour rien, d’avoir « foutu la merde aux élections », l’une de ses expressions favorites.

 

Moi, personnellement, je suis centrifuge ; je fuis le centre !

Illustration : image tirée du film Idiocracy

 

Florian Mazé

Professeur de philosophie, auteur et blogueur littéraire

 


Lire l'article complet, et les commentaires