Miam, miam. Ya bon l’insecte dans l’assiette !
par George L. ZETER
mardi 8 avril 2025
Nous allons avaler de la poudre de larves de vers de farine ou Tenebrio molitor, c’est ce qui sera mentionné dans la composition des produits tels que : gâteaux, pâtes ou pain. En théorie, il sera possible d'en retrouver dans des compotes de fruits ou de légumes, et même dans des fromages. L’Europe a donné une série d'autorisations pour d’autres insectes « alimentaires » que ce soit pour le criquet migrateur, le grillon domestique, le ver de farine mineur, ou bien encore pour la poudre partiellement dégraissée obtenue à partir d'Acheta domesticus ou grillon domestique entier[i] La commission de l’UE explique avoir répondu à des demandes formulées par les industriels de l'agro-alimentaire ; car c’est certain, se plier à cette industrie ne peut qu’être profitable pour le consommateur… Qui depuis 40 ans est empoisonné à petit feu par ce lobby.
Depuis l’ère du fastfood, nous les humains, du moins ceux qui le choisissent, se nourrissent à peu près comme des bestiaux en batterie. Voir les files chez Mac Do, la façon dont c’est fabriqué à la chaîne, délivré en plateau rappelant la botte de foin. Une bouffe sans saveur, avec odeurs graillonneuses. Lorsque je passe devant un fastfood et vois mes contemporains se restaurer dans ces étables, ça me fait penser à ces bovins têtes baissées dans l’auge qui engloutissent tout en ruminant des graines de maïs OGM. D’ailleurs les animaux aussi sont logés à la même enseigne concernant l’ingestion d’insectes. Appelés, insectes-fourrage, ce sont des espèces produites pour les animaux de compagnie (petfood), où d’ailleurs on retrouve la même farine Tenebrio molitor utilisée pour les humains[ii] Cette farine déjà utilisée pour l’alimentation animale, est l’égalisée pour la consommation humaine depuis le 10 février 2025. Présente en petites quantités dans certains aliments, elle devra être indiquée sur l’emballage. La farine de blé est l’ingrédient de base pour fabriquer du pain. Vous connaissez celle à base de céréales, mais bientôt vous en connaîtrez une nouvelle à base de poudre d’insectes. S’alimenter comme des animaux de compagnie, vivre comme tel et finir chez le véto/médecin vers l’âge de 70 ans avec une tite piquouse de Rivotril… Voir le merveilleux film « Le Soleil Vert. » Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Il faut savoir que les insectes sont les animaux les plus abondants sur Terre. On les trouve partout dans le monde, à l'exception des régions polaires. Les insectes (principalement les chenilles) sont constitués de protéines et de tous les acides aminés essentiels, et contiennent des fibres alimentaires sous la forme d'un polysaccharide appelé chitine. Ils sont pauvres en glucides et la teneur moyenne en énergie (matière sèche) des insectes est de 460 kcal/100 g[iii] Ainsi, ils apportent autant de protéines que l’œuf, le lait ou que la viande de mammifères, d'oiseaux ou de poissons. Des spécialistes estiment que la consommation d’insectes devrait être intégrée aux programmes de développement afin de lutter contre la malnutrition dans les régions tropicales et subtropicales. La FAO encourage l'élevage et la consommation d'insectes par le biais de programmes tels qu’Edible Insects[iv] De plus, l'élevage d'insectes comestibles offre des possibilités économiques à la population locale, car à petite échelle, cette activité demande peu d'investissement. Les produits peuvent être vendus sur les marchés locaux et constituent ainsi une source importante de revenus pour les petits agriculteurs. Il est donc évident que pour certaines parties du monde, la consommation d’insectes peut être bénéfique et résoudre des problèmes de famine. Mais est-ce applicable chez nous ?
L’entomophagie est la consommation d'insectes par l'être humain[v] des produits tels que : coléoptères, chenilles, sauterelles, vers à soie et fourmis sont consommés. Je me souviens que lorsque je vivais à Chiang Mai en Thaïlande, ma copine dégustait des gros vers à soie blancs, (aux des petits yeux noirs) qui se tortillaient entre ses deux doigts avant d’être croqués. Franchement, je n’ai pas pu. Au Venezuela, je me souviens qu’il était commun de trouver sur les tables de la pâte de fourmis rouge servant de condiment. Délicieuse, car l’acide formique des bestioles est citronnée et pimentée. J’ai aussi essayé les sauterelles, ça a un bon gout, mais les pattes restent coincées entre les dents, ça a un effet beurk. Toutes ces exoticalleries sont d’abord des « gourmandises » pour les locaux, et ne sont pas consommées comme aliments de base. Alors que la commission de l’UE veuille en faire dans notre présent d’abord un ingrédient de base, puis notre alimentation tout court, est vécue comme qui dirait : qu’il y a comme un ver dans le fruit…
La Commission de l’UE n’est pas notre amie. 1ʳᵉ polémique. Suite à l’autorisation des vers de farine dans la composition de certains aliments à hauteur de 4% du produit a ressurgi le fait que la chitine[vi] composant organique de la « carapace » des insectes, ne peut pas être traitée par nos intestins. Cette molécule favoriserait par ailleurs tout un tas de maladies. Rien médicalement n’a été prouvé, mais comme dit le proverbe, « chat échaudé craint l’eau froide. » Et puis, il faut garder en mémoire certaines dérives qui le temps faisant ont été découvertes ; la vache folle, Findus, viande de cheval… On ne peut oublier aussi toutes les magouilles de la présidente von der Leyen à l’époque du Covid, et ainsi, nul n’est prêt à faire confiance à celle qui a poussé jusqu’à la folie le vaccin qui ne fonctionnait pas et qui maintenant pousse à ce que la guerre en Ukraine continua. L’industrie agroalimentaire a toutes ses entrées à la commission, des enquêtes et des preuves ont montré une corruption à tous les niveaux, qui fait, qu’à chaque fois que le Parlement et la commission penche pour ce lobby, ce n’est pas pour faire avancer la cause de la lutte contre l’obésité, la malbouffe distribuée sur tout le continent, les importations de viandes venant de pays ne respectant aucune règle écologique et sanitaire, l’utilisation des pesticides autorisés sachant qu’ils sont cancérigènes et enfin l’autorisation des antibiotiques dans l’alimentation rendant certains patients antibiorésistants. Faire confiance à cette clique, revient à donner les clefs du coffre-fort aux cambrioleurs !
Plus qu’avant, savoir décrypter une étiquette. Seront utilisés des noms latins pour désigner les insectes ou par des E… Quelque chose. Donc, munissez-vous d’un petit dictionnaire des additifs ou celui latin/français pour retrouver qui est quoi dans votre assiette. Des exemples : L'additif E904 (résine de shellac ou gomme-laque blanchie)[vii] provient de la sécrétion d'une cochenille asiatique, la Kerria Lacca, on en trouve dans les glaces et sorbets. Le colorant rouge E120 est obtenu à partir de cochenille. Donc comme vous le lisez, ça ne va pas etre de la tarte pour savoir ce qu’on ingère…
Lorsqu’on voit l’explosion des prix alimentaires, sachant que des millions de personnes dans les pays riches doivent sauter des repas ou mal se nourrir, l’équation est rapide, ce sera insectes ou rien. Le menu du bistrot de quartier sera mort et enterré et aura comme épitaphe : ci-git - ni fromage, ni dessert !
Georges ZETER/avril2025
[i] https://www.tf1info.fr/societe/poudre-de-larves-des-vers-de-farine-tenebrio-molitor-pain-gateaux-fromages-une-nouvelle-poudre-d-insecte-autorisee-pour-l-alimentation-humaine-en-europe-a-partir-du-lundi-10-fevrier-2349779.html
[iii] https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/alimentation-de-la-farine-d-insectes-dans-vos-assiettes_7060685.html