Remake de Münich avec, à l’affiche, Hamadinejad ?

par Philippe Murcia
jeudi 23 février 2006

Depuis les caricatures du journal danois, il semble que dans la presse occidentale, même dans celle sur laquelle nous avons, comme ici, un espace de vraie information, la crainte d’être "celle par qui le scandale arrive" est en train de prendre racine. J’ai pensé, en écrivant cet article, que les diatribes proférées par ce fou qui dirige l’Iran étaient suffisamment connues pour ne pas alourdir un article, qui tout compte fait, effectivement, mérite d’être étayé. Je vais, par là-même, répondre également à l’article, publié sur Agoravox le 20/02/2006, intitulé « 20-26 mars 2006 : Iran-USA - Déclenchement d’une crise mondiale majeure », puisqu’il touche lui aussi à cet aspect de l’article que j’ai écrit. Il y a, en dehors de la critique de fond, mille et une raisons qui militent pour plus de nuances dans la conclusion. En effet, la lecture de cet article m’amène à m’interroger sur quelques points de cette prévision et sur les conséquences que de telles questions pourraient entraîner sur les conclusions d’un tel scénario. L’auteur nous dit que deux des causes principales qui sont à la base de ce déclenchement d’une crise mondiale majeure tiennent au fait que l’Iran va, le 20 Mars 2006, ouvrir la première Bourse pétrolière en euros à tous les producteurs de pétrole de la région, et que, d’autre part, la Réserve fédérale américaine a décidé d’arrêter à partir du 23 mars 2006 la publication des chiffres de M3 (l’indicateur le plus fiable sur la quantité de dollars circulant dans le monde).


Au moment même où je rédige cet article, je viens d’être appelé à assister à une séance de l’Académie des sciences, de laquelle je suis membre, et dont le sujet est (prémonitoire) : « The ethics of embedded science [ [1] ] ».

A supposer que cela soit le cas en ce qui concerne l’effet déclencheur de la première décision, nous sommes aujourd’hui le 21 Février, soit exactement un mois avant ce fameux évènement, et lorsqu’on regarde, premièrement, l’agenda de l’OPEC [ [2] ] pour le mois de mars, il n’en est même pas fait mention, et cela souligne s’il était nécessaire combien ce fait peut être déclenchant ; deuxièmement, l’OPEC, depuis des années, a réfléchi à changer la devise qui devait lui éviter des pertes en revenus, et toutes les études faites montrent que cela ne sera pas forcément au bénéfice de l’euro, quand bien même le dollar ne serait plus la devise de référence. Un autre facteur intervient ici pour prouver si cela était, encore une fois, nécessaire, que lorsqu’on regarde les prix tels qu’analysés par cette étude faite à l’Université du Sud du New Hampshire, on voit que depuis 2001 [ [3] ] l’OPEC a déjà introduit ce paramètre relatif à la perte de change dans la fixation de ses prix, ou tout au plus dans les quotas de production qui sont les siens, et qui influencent les prix du marché. L’OPEC et la communauté internationale sont bien conscientes qu’elles ne peuvent, pour de multiples raisons et en particulier actuellement, laisser à l’Iran un leadership de quelque nature que ce soit d’une telle révolution.

Enfin dernier point, et non des moindres, il n’y a qu’à regarder les articles [ [4] & [5] ] pour s’apercevoir que le changement de devise sur le brut ne relève pas seulement du niveau de perte de change consécutif, mais également de toutes les transactions commerciales imports et exports que les pays de l’OPEC entretiennent avec le reste du monde, sans parler des autres paramètres, non quantifiables en tant que tels, et donc sujets à caution.


Le 15 décembre 2005, j’écrivais un article ayant pour titre « Où sont les belles âmes qui se sont élevées contre la guerre en IRAK ? ». De nombreux commentaires lui ont fait suite.

Aujourd’hui, 23 février 2006, j’y reviens, en me demandant si Münich ne va pas se reproduire - voir l’article [ [6] ].

A l’époque, nous avions Mahmoud Hitler, et aujourd’hui nous avons Adolf Hamadinejad. En effet, le 30 septembre 1938, le Français Daladier, le Britannique Chamberlain et l’Italien Mussolini signaient avec Hitler les accords de Münich. Je ne crois pas nécessaire de donner ici de faits autres que ceux reconnus par l’histoire. En cédant une nouvelle fois à la menace, les Occidentaux confirmaient ainsi le dictateur allemand dans la conviction que tout lui était permis.

Afin de bien faire ressortir cette filiation et la similarité des situations, je voudrais citer ici deux extraits de Mein Kampf [ [7] ]qui disent ceci : « La foi est plus dure à ébranler que le savoir, l’amour succombe moins aux changements que le respect, la haine est plus tenace que l’aversion, et l’impulsion pour les grands soulèvements sur cette terre a toujours consisté moins dans les sciences qui dominent les masses que dans un fanatisme qui les inspire et certaine fois une hystérie qui les pousse de l’avant » ; et enfin : « La grandeur de toute grande organisation qui représente une idéologie dans ce monde repose sur un fanatisme et une intolérance avec lesquels elle convainc fanatiquement de ses droits et impose de manière intolérante ses volontés contre tous les autres ».

Dans mon précédent article, écrit d’après ce qui avait été vu et entendu sur ce qu’Adolf Hamadinejad avait déjà dit avant cette date, et à ce propos, les articles et études publiées par diverses sources [ [8], [9], [10], [11] ] (La presse internationale s’en était largement fait l’écho), je m’interrogeais donc sur les points suivants :

Il est clair que ni la France, ni aucun pays de la Communauté européenne, pas plus que les USA, ne souhaitent faire la guerre, celle-ci est et reste le fait de perceptions claires et fondées de risques potentiels.

Il paraît évident aujourd’hui que l’Iran veut provoquer une situation de laquelle il est susceptible de tirer des avantages régionaux et globaux, à ce sujet, les articles et études jointes [ [16], [17], [18], [19], [20], [21], [22]] en seront, à défaut de preuves, des interrogations que l’on ne peut plus esquiver. Ce pays veut, sous l’éclairage de ce qui se passe en Irak, en Syrie, au Liban, dans les territoires palestiniens, en Afghanistan et au Pakistan, devenir un leader charismatique de la cause musulmane, unissant ainsi, sous l’égide du chiisme, des populations qui n’ont rien d’autre en commun que, vue sous un autre angle, la haine viscérale, du peuple juif et de l’Etat d’Israël ; dans un même élan, même si les caricatures publiées sont de mauvais goût, il semble que cette engeance n’ait pas la même vision du droit d’expression. Ce qui semble être notre apanage sur ce site.

Défions-nous donc de ne pas prendre au sérieux une telle situation, il est clair, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, que si l’Iran en venait à posséder cette capacité de destruction, alors, et alors seulement, il ne faudrait pas s’étonner de voir Israël, seul, en tirer les conclusions, et, cela, quel qu’en soit le prix.

C’est pour cela que dans mon article précédent j’appelais de mes vœux tous ceux qui ont dénoncé la guerre en Irak et qui, aujourd’hui devraient sortir dans les rues, signer des pétitions pour que l’Iran soit banni des Nations Unies, et rappelais à cet organisme qu’il n’existe que pour cela et seulement pour cela, ou alors il faut faire en sorte qu’il disparaisse.

C’est cela, être anti-guerre et citoyen du Monde, nous ne sommes certainement ni plus ni moins idiots que ceux qui nous dirigent (Je ne peux tout de même pas aller jusqu’à publier leurs quotients intellectuels comme justification de cette réalité).

© 02/22/25 par Philippe Murcia



[1] The Ethics of Embedded Science (highlights of the Seminar).

[2] OPEC Agenda for 1st Quarter of 2006.

[3] Published by GoldMoney Southern New Hampshire University All rights reserved. Edited by James Turk

[4] Iran - The Case Oil Stock Exchange

[5] Iran Oil Bourse and Petrodollar Wars

[6] Iran makes its bid for regional hegemony from “The Business Online.com”

[7] Adolf Hitler (Mein Kampf) (Morceaux joints en Anglais et traduits par moi-même).

[8] International Religious Freedom Released by the Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor

[9] Radical Islam and the Survival of the West

[10] We were brought up to hate - and we do

[11] Outside View : Iraq’s Pandora’s Box

[12] Millions of reasons why Iran is a threat

[13] Iranian Nuclear Weapons and U.S. Policy

[14] An Israeli Attack Against Iran

[15] Trends in the Foreign Policy of Revolutionary Iran

[16] Irreconcilable differences

[17] The Implosion Within the Islamic world

[18] Iranian president says comments on Israel are standard Iranian policy

[19] L’Iran s’engage à aider financièrement l’Autorité palestinienne

[20] Al-Qaida’s Links to Iranian Security Services www.ict.org.il articles

[21] Behind Iran’s Nuclear Defiance from The Time online edition

[22] Order Out of Chaos


Lire l'article complet, et les commentaires