Et si ça Buzz… C’est du bon journalisme !
par George L. ZETER
mercredi 16 avril 2025
Qui s’intéresse à la vérité ? Pourvu qu’il y ait de l’émotion et que celui qui le dit ait son rond de serviette à la table des bateleurs médiatiques, et hop, le n’importe quoi devient « news », clamée à tous vents aux quatre coins de la quadrature du net, des TV, des radios et des médias.
La vérité n’a plus aucune importance. Aujourd'hui, ce qui façonne la vision du monde, ce ne sont plus les faits, mais l’émotionnel : fake news, désinformation, manipulations politiques, et surtout placer les bons petits soldats de la doxa là où il faut afin de relayer et marteler le message. Nous sommes de plein-pieds dans l’ère de la post-vérité, un monde avec lequel la réalité objective s’efface au profit de récits qui confortent et c’est bien cela le cœur du problème ; l’info n’a plus besoin d’être vraie pour exister il suffit qu’elle circule, qu’elle génère des réactions, qu’elle conforte un récit déjà mis en place, qui, créant le Buzz, devient l’incontournable fait : cent mille clics en deux heures, et le story telling devient une news mit en avant par tous les médias autorisés et subventionnés. Il ne reste plus aux aboyeurs qu’à faire le tour des rédactions ; sachant que le microcosme médiatique parisien est devenu le salon de l’entre-soi où on déblatère ce qui doit être dit, entendu et digéré. Comme dans les fastfoods à l’ère du prêt à manger, nous sommes dans le prêt informer entre deux scrolles sur TikTok et une vidéo d’OnlyFans.
Prenons l’un de ces aboyeurs. Le sir Frank Tapiro, pubeux école Séguéla, déjà bateleurs pour Sarkozy en 2007, et qui depuis lors a trouvé son créneau afin de blablater sans fin, alors qu’il n’a aucune expertise en quoi que ce soit, mais animé d’une conviction sans faille pour la défense d’Israël, de son armée et de son premier ministre. Ses cibles, l’islamisme, les musulmans et le Hamas dont il dit en direct sur une chaine Bolloré - Europe1 « Ces gens-là ne sont pas comme nous, ils n'ont pas d'âme. » Lorsqu’il parle de « nous », qui mentionne-t-il ? C’est une des questions qu’aurait pu demander l’animatrice, Pascale de La Tour du Pin, qui ne le reprend même pas et le laisse développer son speech de haine, sans qu’aucune contradiction ne vienne l’interrompre.[i] Heureux homme ne connaissant aucune contrariété lorsqu’il vient faire la promo d’un état génocidaire. Avec son potto Fred Haziza, ils colportent des mensonges afin de semer le trouble à l’ordre public, car, suite à une manifestation antiraciste, un slogan anarchiste, « À bas l'État, les flics et les fachos », a été déformé en « À bas l'État, les juifs et les fachos ». Malgré un démenti de France 3, nos deux sbires à la solde ont continué à diffuser cette fausse information sur X et Europe1.[ii] Sur la radio communautaire, RadioJ, le pubeux avoue que « Le RN adore Israël car il combat les arabes », ce qui est cohérent, parce qu'entre un RN d’extrême droite antimusulmans et un likoud israélien, raciste antimusulmans, il y a comme qui dirait des affinités, d’où cette visite de Bardella et de Le Pen junior. Qui se ressemble s’assemble, dit-on. Notre bateleur ne pouvait pas manquer la case Hanouna, où un soir d’octobre 2023, la soirée dans laquelle Enrico Macias dit « qu’il fallait les dégommer ces gens-là… Même « physiquement » en parlant des Palestiniens ; personne ne vient contredire cette horreur quant au sir Tapiro, qui monte dans les tours, car un des sous-fifres d’Hanouna a eu la mauvaise idée d’émettre un doute. En s’énervant tout seul, Tapiro remet sur la table « les femmes violées et les bébés assassinés du 7 octobre », et s’en prend à La France Insoumise qui, selon lui, n’a rien dit à propos du Hamas et des juifs massacrés.[iii] C’est ça leur technique pour intervenir dans les débats pour ces aboyeurs, crier fort, menacer, ne laisser personne s’exprimer, et ainsi d’avoir le dernier mot, d’autant que l’animateur est du même bord et crie à l’unisson.
Qu’importe la réalité, qu’importent les faits, ce qui compte, ce n’est que le récit qu’on en fait. Une manif par exemple n'est rapportée que via ce qui est fabriqué dans les studios TV et sur Twitter. C’est cela la post-vérité, un monde avec lequel l’objectivité est sacrifiée au profit du récit dominant où les faits ne pèsent plus grand-chose face à l’émotionnelle brute et à la manipulation à laquelle l’objectif n’est plus d’informer, mais de façonner une réalité qui les arrange bien, « eux », en service commandé, ces bons petits soldats de la désinformation et du formatage. Le bon peuple boit jusqu’à la lie, et c’est l’hallali médiatique pour percer les cerveaux !
Si Goebbels revenait aujourd’hui, ne devrait-il pas faire un stage à l’école de la nouvelle propagande ?
Georges ZETER/avril 2025