Fin de règne. L’islamophobie et ses succès

par Octave Lebel
mercredi 30 avril 2025

Billet d’humeur. Une fois de plus, nous voilà pris dans l’islamophobie et ses succès à la sauce française. Bien de chez-nous pour parler comme certains. Avec toujours le même grand service rendu à l’islam politique qui se frotte les mains dans l’ombre.

 

Un islam politique se réjouissant et spéculant sur la bêtise viscérale d’apprentis sorciers rendus complètement idiots quand ils se sentent menacés dans leurs privilèges politiques, économiques et médiatiques et leurs ambitions. Le côté positif, si l’on peut dire, de ce genre de choses, c’est qu’avec nous les français, cela finit toujours par se payer.

Encore citoyens.

Nous qui n’avons pas encore renoncé à être des citoyens dans notre pays, serions-nous condamnés éternellement à être des figurants dont d’autres organiseraient les chicailleries à leurs profits ? Tristement sous nos yeux s’étale l’attitude d’une classe politique et médiatique servant, à l’insu de son plein gré, de révélateur s’il en fallait un du pourrissement moral et politique insidieux qu’a engendré la complaisance et l’instrumentalisation de l’extrême-droite. Inséparable du mélange de ses procédés, idées et méthodes et de la confusion et la division sociale dont elle se nourrit.

Le simple respect de la représentation démocratique et de son fonctionnement.

Une classe politique et médiatique ne sachant plus, depuis un sacré moment, comment répondre et diriger un pays et ses énergies faites de poussées sans fin en vue d’obtenir une simple justice sociale. Un partage aussi, équitable, transparent et nécessaire, des efforts communs et des charges afin d’assurer le fonctionnement d’une économie équilibrée. Une économie en situation de pouvoir se défendre et se protéger, de préparer l’avenir et d’entretenir des rapports utiles, respectueux et complémentaires avec ses voisins proches et lointains. Des énergies faites aussi de la mobilisation des intelligences et du savoir-faire de générations successives cherchant à se mettre au service de nos intérêts communs et demandant le simple respect de la représentation démocratique et de son fonctionnement. Ce qui est indissociable de nos intérêts communs bien compris pour le plus grand nombre d’entre nous. Ce dont nous ne nous supporterons plus longtemps encore d’en être ainsi privés. Des générations que l’on essaie de tenir enfermées dans une frénésie de consommation/frustration vide de sens et dans l’artificialité des rapports humains transformés en data et marchandises à rentabiliser. En faisant semblant de s’étonner d’une violence erratique mêlée à un désespoir diffus à la merci de toutes les démagogies les plus inquiétantes qui sont à l’affût. Des générations rêvant de médias honnêtes et indépendants à qui il est expliqué que ce n’est plus possible et que c’est de leur faute.

La fuite en avant.

Une classe politique et médiatique s’étant engouffrée dans le grand contournement et la fuite en avant en pensant nous réduire, nous diviser, nous disperser et nous affaiblir ainsi. Epuisés par la peur du lendemain, faisant de chacun d’entre-nous un concurrent pour du travail, un logement, une place à l’hôpital ou à l’école. En affaiblissant et mettant en coupe réglée nos services publics, en comprimant notre pouvoir d'achat, en exportant nos emplois, pendant qu’une oligarchie se concentrait et s’armait politiquement. Dopée à grands coups d’impôts sous-évalués et contournables ainsi que de subventions sans contreparties ni bilans. Une oligarchie ainsi aidée et confortée dans son entreprise de prise de contrôle de l’essentiel des outils de la fabrication de l’opinion publique. Les médias et les instituts d’opinion, dans leurs mains, fonctionnant dorénavant en boucle et en réalité quasiment sans contrôle. Sinon celui de leurs propriétaires.

Une ligne de vie politique.

Une classe politique et médiatique inaugurant avec un Sarkozy puis un Hollande et un Macron la lugubre farce qui allait nous tenir lieu de ligne de vie politique pendant des années jusqu’à aujourd’hui. La comédie grinçante de l’épouvantail et de la roue de secours jouée avec et grâce à une extrême-droite trop contente de l’aubaine. Un projet et une manoeuvre politique bien sûr jamais affichés dans la mascarade des campagnes électorales passées sous contrôle médiatique et sondagier. Des méthodes qui ne sont pourtant pas à l’abri d’un accident comme déjà en 2005 ou en 2022 avec un LFI à 1% du second tour d’une présidentielle malgré les pires conditions puis une NUPES et un NFP où en dépit des défaillances de certains dirigeants à gauche trahissant leurs engagements, l’entreprise droite/extrême-droite, coalisées ou non, a été mise en échec.

De petits ingénieurs du cahot.

Que faut-il faire du coup avec le RN s’étant mis tout seul maintenant dans une impasse judiciaire et morale, un épouvantail ou une roue de secours ? Avec, selon les cahots de la route, deux options, roue principale ou coalition ? Une manœuvre que certains croyaient imparable devenue très compliquée parce que plus cela va, plus nous décodons ces manoeuvres devenues de plus en plus erratiques et grossières au point que, même pour les électeurs du RN, il est devenu difficile de ne pas ouvrir les yeux. Je concède à ces petits ingénieurs du chaos qu’il est plus facile d’être authentique et cohérent avec ses concitoyens plutôt que de jouer en permanence ce double jeu.

Fin de règne et démocratie citoyenne.

Fin de règne donc, semble-t-il. On dirait bien que le RN va couler avec toutes les composantes de la droite avant même d’avoir pu un jour tenir la barre. Attendons-nous à ce que des mauvais coups soient tentés contre les opposants résolus comme à chaque fois. Tout cela est bien sûr dans les mains des médias et de ceux qui les possèdent avec leur puissance ainsi que de toute une politicaillerie de gens bien entraînés à ce genre d’exercices. Mais avant tout dans les nôtres. Si nous ne voulons pas endosser le rôle de figurants et marionnettes que ces gens nous assignent une bonne fois pour toute dans leurs rêves et qui seront nos cauchemards si nous n'y prenons pas garde.

 VI République.

 

 


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