Le monde Jacobite
par Franck ABED
mercredi 30 avril 2025
Parmi les révoltes monarchiques les plus poignantes de l’histoire européenne, les soulèvements jacobites occupent une place singulière.
Menés entre la fin du XVIIe et le milieu du XVIIIe siècle, ils visaient à rétablir la maison Stuart sur le trône britannique, renversée au nom du protestantisme et du parlementarisme.
Portés par une foi indéfectible en la légitimité dynastique et en l’autorité sacrée du roi, les jacobites se sont souvent levés contre toute espérance humaine. Leur cause, noble et presque perdue d’avance, incarne ce qu’il y a de plus tragiquement beau dans la fidélité politique.
La rose blanche qu’ils portaient comme insigne résume à elle seule tout cela : elle est le symbole d’une légitimité bafouée, d’une fidélité jusqu’au martyre, d’un héroïsme sans calcul.
Elle est l’image même des causes que l’on embrasse non parce qu’elles sont gagnables, mais parce qu’elles sont justes.
J’ai récemment regardé la série Outlander, adaptée du roman Le Chardon et le Tartan. Une série intéressante, surtout dans ses premières saisons, où le monde jacobite est bien restitué — avec ses espoirs, ses codes, ses douleurs, et la réalité âpre de son époque.
En toile de fond, on y perçoit cette tension poignante entre un monde ancien qui se meurt et les forces nouvelles qui l’écrasent. Certes, la série finit par s’essouffler au fil des épisodes, et les allers-retours constants entre passé et présent lui font parfois perdre de sa densité historique...
C’est d’ailleurs pour cela que je ne lirai sans doute pas les romans : trop d’éléments fantastiques viennent, à mon sens, diluer ce qui m’intéresse le plus — la profondeur politique et humaine du combat jacobite.
Mais il reste une chose. À travers les collines d’Écosse, les tartans, les serments murmurés au coin du feu et les regards fiers de ceux qui ont tout perdu sauf l’honneur, souffle encore l’esprit des Jacobites. Un esprit qui, à mes yeux, mérite d’être médité, respecté et honoré.