Manifeste pour une Ecologie radicale

par Jacques-Robert SIMON
samedi 3 mai 2025

Vouloir imposer les principes écologiques en accédant au pouvoir est un non sens, remplacer poste à poste ceux s'y trouvent depuis la nuit des temps par d'autres qui deviendront semblables l'est tout autant. L'écologie ne nécessite ni représentants, ni incarnation susceptible de s'agiter dans les médias, d'émerger dans les urnes. Le moyen ? Un but sacralisé et une mobilisation de tous ou au moins de beaucoup pour pouvoir vivre à côté d'eux.

Il n'est pas impossible d'être écologiste en France ou ailleurs. On peut refuser de faire son service militaire et devenir déserteur et fuir en s'installant comme berger. On peut fonder un syndicat paysan qui s'oppose à l'agriculture productiviste et à l'industrie agroalimentaire. On peut démonter un McDonald's pour protester contre la junk food (malbouffe). On peut élever des brebis au sein d'un GAEC et vendre en direct du fromage.... puis être élu député européen. On peut fonder le Comité Roquefort mais il faudra batailler fermement pour se faire admettre dans le milieu professionnel. On peut s'interroger sur l'efficacité du représentant du peuple, pas sur l'ardeur du militant, l'Homme a obtenu des résultats patents et exemplaires. Après 10 ans passés au Parlement Européen, vpous pourrez mettre en avant les progrès faits à vos yeux : une réforme (imparfaite) de la PAC (Politique agricole commune), une réforme du règlement bio, pour lutter contre les fraudes venant de l’extérieur.

Un écologiste est forcément un Homme seul car il tend à refuser toute division du travail aliénante et le servage qui va avec. La société qu'il souhaite n'a rien à voir avec les entrelacs de réseaux hiérarchisés qui se justifient les uns par les autres. Il est seul car il a conscience que l'intelligence de groupe n'existe pas et que l'union entre semblables sert seulement à être plus fort pour dominer ceux qui ne partagent pas votre foi.Un écologiste ne veut et ne peut pas prendre le pouvoir, pouvoir qui lui ferait perdre sa raison d'être. Par voie de conséquence, si vous voulez sièger parmi les grands, pérorer à n'en plus finir dans tous ce qui ressemble à un média, si vous aimez vous agiter comme un vibrion colérique en passant d'un spectacle de problème à une fausse solution, ne rejoignez pas le parti écologiste. 

Peut-on cependant faire en sorte de créer des enclaves de liberté et de bon sens dans la jungle actuelle ? 

La vie sur Terre a d'abord été très probablement une vie marine, il s'agissait d'organismes unicellulaires ayant vécu il y a 3,5 milliards d'années. Vinrent ensuite les organismes pluricellulaires puis, sous la pulsion du hasard et de la nécessité, apparurent toutes les espèces actuelles au nombre d'environ 20 millions. La Nature créee la diversité, les différences, l'emprise humaine tend tout au contraire à engendrer des identiques en maîtrisant leur reproduction, leur comportement voire leurs désirs. Les deux types de société ne sont pas seulement incompatibles, les modes de fonctionnement se nuisent irrémédiablement l'une à l'autre et il est illusoire de vouloir les concilier. La meilleure preuve c'est qu'actuellement la Biodiversité naturelle ne s'accroit plus, au contraire 16 000 espèces sont menacées d’extinction dont à peu près autant de plantes que d'animaux. Au cours des dernières 500 millions d'années, la vie sur Terre a presque totalement disparu à cinq reprises, à cause de changements climatiques : ère glacière, volcans... Mais pour le futur les choses empirent, le taux d’extinction des espèces pourrait être 100 fois plus élevé que lors des précédentes extinctions massives. Mais alors comment vivre sans ceux sans qui nous écrasent ? L'écologie ne consiste pas à modérer un désastre, il s'agit de faire autre chose.

Un "bilan carbone" permet de mesurer la quantité de gaz à effet de serre (principalement issu des combustibles fossiles) (GES) qu'une organisation ou un individu donné émet du fait de son activité. Les impacts dus à la fabrication d’un produit, de l"aménagement d'un territoire, d’une filière industrielle peuvent être tenus en compte. Le calcul peut se faire individuellement et éventuellement vérifié par autrui. Les lois du Marché sont puissantes non pas parcqu'elles sont judicieuses ou intelligentes, c'est seulement parce qu'elles sont simples et universelles. Le "bilan carbone individuel" est tout aussi simple et universel, il suffit d'y associer un impôt progressif pour engengendrer les sommes nécessaires à la transition écologique.

En France, les 60 milliardaires émettent davantage de gaz à effet de serre que la moitié la plus démunie de la population. Dans le Monde, les 1% les plus riches polluent autant que les 65% les plus pauvres. La taxation selon le "bilan carbone" permet de réintroduire une certaine justice à la fois entre pays de diverses origines mais aussi au sein même des pays. Reste le plus difficile comment collecter cette taxe puisqu'il est hors de question de faire appel à un quelconque état ou une quelconque organisation.

Un site inernet est créé par une équipe de bénévoles anonymes qui le met à disposition de ceux qui voient en l'Ecologie une solution et non un problème. Pour s'inscrire sur le site il faut fournir son identité, aucun pseudonyme n'est autorisé. Il faut aussi payer la cotisation universelle et individuelle liée directement au bilan carbone de l'intéréssé (celui-ci inclut toute espèce de pollution induite dans le champ personnel ou celui du travail, il tient aussi compte des "pollutions importées"...)Aucun lien entre les personnes inscrites ne sera possible via le site lui-même. Des publications rendues anonymes sont possibles sans aucune limitation autre que légale mais les articles ou les commentaires doivent être acceptés par quatre personnes qui ont déjà publié sur le site. Une attention particulière sera faite pour étudier par le détail les mécanismes de fonctionnement et de profit émergeant des plus grandes multinationales, de Walmart (2,3 millions d'employés) ou de Sinopec (550 000 employés) pour ne prendre qu'eux.

Le seul et unique but de l'action est la promotion et le soutien du projet, déjà ancien, Desertec. Il prévoit l'exploitation du potentiel énergétique solaire du Sahara. Ses concepteurs, tous les donneurs d'ordre, sa maîtrise d'oeuvre, les ingénieurs et techniciens impliqués, les ouvriers doivent tous être issus de l'Afrique. Un contrôle des interférences externes est indispensable et fera partie intégrante du programme. Le financement quant à lui proviendra pour tout ou partie de la taxe sur le bilan individuel sur le carbone.

Chacun reconnaîtra sans doute la noblesse du dessein mais certains feront en sorte qu'il capote. La généralsation au Monde entier de la taxe carbone individuelle est recherchée et pour trouver un aboutissement il faudra malheureusement des moyens de pression. Le boycott est la seule arme possible mais il ne faut pas se tromper de cible : aucun pays ne doit être visé, aucune nocivité présumée ou réelle du produit ne doit être mise en avant, le choix doit être arbitraire et choisi pour avoir un effet significatif sur un cours boursier.

Allons c'est bien le vent qui gonfle un peu les arbres et forment des mirages....


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