La bombe chez Drucker : point sur les cambriolages avant la présidentielle

par morice
mardi 29 janvier 2008

Michel Drucker est vraiment en forme. Depuis la publication de son livre, c’est un peu comme une délivrance : pas un dimanche où ses invités ne sortent des choses que jamais auparavant il n’aurait laissé passé. Lui qu’on a tant présenté comme garant du pouvoir en place et de l’immobilisme se permet bien des choses depuis quelque temps. Ce dimanche 27 janvier, il recevait (« pour la 3e fois en 7 ans » tient-il à préciser) Ségolène Royal, venue présenter son livre, dans lequel elle raconte ses tourments de campagne.

L’invitée du jour, venue présenter son livre, avec une sincérité plutôt désarmante, surtout en ce qui concerne les attaques de tout bord auxquelles elle a dû faire face. A gauche, tout d’abord, avec ses fameux éléphants, qui lui ont reproché ses attitudes "de fille", et à droite... à droite... où surgit tout à coup dans son propos une terrible accusation, sans qu’on sache si Drucker en comprend ou non la portée. L’émission étant enregistrée et non en direct, on en conclura qu’il a laissé filer l’annonce qui fait l’effet d’une bombe dans les chaumières. Car l’aveu impromptu est grave. C’est celui d’une déstabilisation visée, avec "des méthodes de mafia", par des événements qui l’ont elle-même surprise, à savoir une effarante série de cambriolages qui ont précédé l’élection présidentielle. A ma connaissance, c’est la première fois qu’un représentant de l’Etat décrit ce moyen de pression sur sa personne de façon aussi claire. "J’ai été cambriolée deux fois durant la campagne, les ordinateurs de mes collaborateurs ont été volés trois fois...", la révélation est de taille. Visant sa personne, et d’autres, mais aussi d’autres candidats. Pour en avoir le cœur net, j’ai rassemblé toutes les notes que j’avais prises à l’époque. Je vous les redonne telles quelles, à vous de trouver quels pourraient être les ou le commanditaires. C’est assez éloquent, et tout autant transparent. Difficile d’imaginer de simples cambriolages. Des hommes de l’ombre ont œuvré et plutôt deux fois qu’une.

Durant toute cette campagne 2007, en effet, on a annoncé régulièrement la même chose : des personnes se sont introduites chez d’autres dans le but de leur voler quelque chose, le plus souvent la même : leur ordinateur ou son contenu. En temps normal, cela s’appelle un cambrioleur. En campagne électorale, ça s’appelle plutôt une barbouze. Ou alors les cambrioleurs sévissent deux fois plus pendant la campagne électorale auprès des hommes politiques ou de ceux qui les approchent. Ce n’est pas non plus à rejeter totalement comme théorie : en Angleterre, la moitié des footballeurs de Manchester ou Liverpool n’osent plus jouer le dimanche, de peur de revenir dans une maison vidée par des hommes avec un bas sur la tête. Ce qui nous avait échappé, au fur et à mesure de ces annonces, réparties sur deux années, c’est leur enchaînement systématique et les personnes visées : or aujourd’hui, avec l’aveu en forme de scoop de Ségolène Royal, tous ces objectifs, aussi différents les uns des autres, ont un sens. Celui d’une barbouzerie et non celui d’un gentleman cambrioleur collectionneur... d’ordinateurs. Revue de détail du contenu du sac du (ou des) monte-en-l’air.

Ce dimanche, chez Drucker, après la verte saillie d’Anne Roumanoff qui a fait le tour du net, planait un étrange parfum de scandale... pas très reluisant pour la République française, l’évocation de méthodes dignes des républiques bananières... et de leurs nervis. A ce jour, on cherche toujours qui a bien pu tenter de se procurer tous ces ordinateurs. Un "serial-Apple" est dans la nature, c’est sûr. Ou un psychopathe obsédé par les pommes. En tout cas, aucune piste sérieuse à ce jour, nous dit la police... Faisons-lui donc confiance, les élections sont terminées, il n’y a plus rien à craindre. Dans notre beau pays, il est rare pourtant que de pareils malfaisants s’évaporent totalement dans la nature. Ou alors, c’est qu’ils disposent d’une aide occulte, ou très haut placée.


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