L’Inde en quête d’énergie pour alimenter son développement

par ÇaDérange
vendredi 23 septembre 2005

On parle beaucoup moins de l’Inde que de la Chine, parce que sur la scène mondiale, l’Inde vient encore assez largement derrière la Chine en terme de développement économique et industriel. Par ailleurs, l’opinion publique semble en être restée en ce qui concerne ce pays aux images de la Cité de la Joie, à celle des vaches sacrées se promenant nonchalamment dans les villes, à celle d’un pays de castes, à la mousson, à l’Inde de l’Empire britannique telle qu’on la voit dans les films. Toutes images qui ne traduisent pas le dynamisme d’un pays en plein développement.

Et pourtant l’Inde se développe également à grande vitesse, un peu moins vite que la Chine, mais tout de même au rythme de 6 à 7 % par an de croissance du PIB. Elle possède la première entreprise mondiale de production d’acier avec Mittal. Elle est particulièrement en pointe dans les métiers de l’informatique, mais du côté des logiciels. Et bien sûr, elle est à la recherche d’énergie pour alimenter sa croissance. Riche en charbon, mais peu en pétrole et en gaz, elle cherche à s’approvisionner chez ses voisins du nord, les pays de la Caspienne et la Russie au-delà ainsi qu’en Iran, à partir duquel il est prévu la construction d’un oléoduc via le Pakistan dans un proche avenir. Et le pays se trouve en concurrence dans ce domaine avec... la Chine bien sûr qui lui a soufflé récemment le contrôle de Petrokazakhstan.

Lors de sa récente visite en France, le Premier ministre indien, Mammohan Singh, est venu très clairement demander à la France de l’aider à développer le nucléaire civil, car, pour le militaire, c’est déjà fait. L’Inde possède en effet l’arme atomique depuis 1998, n’a pas signé de ce fait le traité de non-prolifération et a subi des sanctions, de ce fait, de la part des Etats-Unis jusqu’en 2001. Elle est donc considérée avec quelque suspicion dès que l’on parle de nucléaire, d’autant qu’elle est voisine d’un autre possesseur de l’arme atomique, le Pakistan, avec qui elle a des conflits de frontières... Il lui est donc interdit d’importer toute technologie sensible.

L’Inde manque dramatiquement d’électricité, et le nucléaire serait une solution idéale pour ne pas rajouter encore une lourde charge sur un marché du brut saturé, et surtout pour éviter de rajouter également des émissions de CO2 supplémentaires. D’autant qu’avec 1.1 milliard d’habitants aujourd’hui et 1.6 en 2050, ses besoins sont et seront immenses.

Les Etats-Unis ont admis en juillet l’idée de fournir à l’Inde des combustibles nucléaires civils par dérogation au traité de non-prolifération. Il reste à entériner aussi des modifications des statuts et des règles établies par le groupe des pays fournisseurs de nucléaire (NSG) pour que ces pays puissent fournir les équipements nécessaires à une industrie nucléaire indienne.

C’était la raison majeure de la visite en France de Mammohan Singh, qui cherchait peut-être aussi à engranger un retour sur l’investissement de son pays dans 50 Airbus et 6 sous- marins franco-espagnols. Chirac l’a bien entendu rassuré sur notre désir de les aider, et sur l’aide éventuelle d’Areva...

A suivre.


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